Hadès (Trilogie Hadès #1) [VF]

Chapitre treize

—Tu vas quitter ta propre fête ? Il arque un sourcil, mangeant des raisins. C'est pas vrai il y a pas un, genre de, loi contre ça ? Une étiquette? Quelque chose ? C'est impoli !

—Oui, parce que je m'amuse tellement de toute façon, réponds-je sarcastiquement.

Spencer sourit espièglement, prenant une grande boisson.

—Ouais, t'es trop faible pour prendre ces boisson divines, hein ? glousse-t-il à ses mots. Va tomber en collision avec ton élégant lit dans ce cas ; c'est pas amusant sans alcool de toute manière.

—Sois pas si stupide Spencer, je secoue la tête et l'enlace rapidement.

—Ouais, j'ai déjà signé un contrat favorisant la bêtise par obligation, donc...! Me dit-il quand je glisse entre la porte, éclatant de rire.

Assez ironiquement, je trouve ma chambre plus rapidement que toute mes balades du palais, c'est peut-être le fait que j'ai pratiquement courus pour y venir, mais je suis tellement consommée par la panique et l'inquiétude de ce que je vais faire pour vraiment réaliser ça.

Avec le temps j'entre dans ma chambre et m'assieds sur mon lit. Moi, Evie Autumn, qui est une introvertie dans toute ma vie. La pensée de prendre des risques envoie de la peur en plein dans mon cœur, spécialement quand je dois dire aux gens que je les aimes ; et j'en suis à ce genre de moment, je vais prendre un risque fou à raconter à un dieu extrêmement froid et inhumain dans plusieurs aspects comportementaux que je l'aime possiblement d'une manière amoureuse ?

Si je la connaissais, je dirais que Leia a glissé quelque chose d'extrêmement puissant dans mon verre qui m'a donné beaucoup plus que du courage.

Mais elle ne l'aurait pas fait.... non ?

—Evie ?

Je pousse un cri suraigu. Il est debout à même pas quelques mètres de moi, l'incertitude est évidente dans ses yeux; mais son visage est distant comme toujours.

Je déglutis, me levant. Vais-je vraiment faire ça ?

—Tu vas bien ? demande-t-il, faisant un pas en avant. Tu es terriblement pâle.

Je rigole nerveusement.

—Çaaa c'est car je suis sur le point de faire quelque chose qui me sort extrêmement de ma zone de confort et j'ai dû me préparer psychiquement pour faire ça, il y a plusieurs minutes.

Son front se plisse légèrement.

—Qu'est-ce que c'est ?

—Ça, chuchoté-je.

Avant que je puisse y penser et me pousser encore plus psychiquement, je me mets sur la pointe des pieds et presse mes lèvres contre les siennes.

J'ai seulement embrassé une autre personne dans ma vie. C'était quand j'avais quinze ans, avec mon premier et seul petit-ami ; nous sommes seulement sortis ensemble pendant un mois. On rentrait à la maison un jour sous une averse, il m'a traqué dans ma rue et m'a embrassée à l'extérieur de ma maison. Le baiser en lui-même était en un mot, moyen. Ses lèvres étaient toutes gluantes à cause de la pluie, et son nez froid envoyait de mauvais frissons à ma colonne vertébrale ; je mentirais si je disais que cette première expérience m'a poussé à embrasser quelqu'un d'autre, eh bien, ça et la moquerie que j'ai reçu de mon meilleur ami, qui malheureusement avait été témoin de toute la scène baveuse, pour le reste de ma courte vie.

Mais ce court baiser avec Hadès est beaucoup plus semblable à ceux des films dont j'ai toujours rêvé.

Évidement, des éclairs n'éclatent pas et ne font pas trémousser mes orteils et des feux d'artifices ne sortent pas du sol ; mais une folle sensation d'euphorie s'étend dans tout mon corps grâce à ses lèvres, j'ai la sensation d'être dans un nuage neuf et je ne veux jamais y descendre.