- QUARANTE-HUIT -

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• BRYAN •

Cela fait une semaine que je vis dehors.
Je me débrouille comme je peux pour m'abriter. Dans des gares, sous des préaux... Je ne mange que le strict minimum avec mes économies.
Je n'ai contacté personne. Ni les parents d'Austin, ni Atella, ni Julian. Je préfère me débrouiller seul jusqu'au réveil d'Austin.
J'ai peur chaque jour pour lui. J'ai peur qu'il... J'ai peur qu'il ne se réveille pas.
Je passe le voir chaque jour à l'hôpital puisque je n'ai rien à faire de mes journées.

Mais aujourd'hui, j'ai reçu un appel urgent des parents d'Austin qui me disait de venir en urgence à l'hôpital et c'est ce que je fis.

{...}

« — Bryan... » m'interpelle la mère d'Austin.

Elle est clairement en train de pleurer.
Je crains le pire...

« — Pourquoi vous pleurez, madame Lys ? » demandai-je.

Elle voulait me répondre mais cela a l'air plus fort qu'elle.
Son mari se poste devant moi et me dit :

« — Bryan... Au... Austin est mort. »

Mon cœur rate un battement.

« — Impossible, niai-je.
— Il n'a pas survécu.
— Non non non... Non ! Non !!! » hurlai-je.

Je m'effondre sur le sol versant toutes les larmes de mon corps.

Non c'est pas possible. C'est pas possible, putain !!
Austin ?! Mon Austin ?! Mon Austin est mort ?!

ATELLA •

Julian et moi arrivons en vitesse à l'hôpital suite au coup de fil très alarmant des parents d'Austin.
En arrivant dans le couloir de sa chambre, nous apercevons Bryan, assis au sol, contre le mur, tête dans les genoux. Ses épaules tremblent, il pleure. Madame Lys pleure et son mari semble très abattu.
Je crois que j'ai compris...
Austin n'a pas survécu.

Je regarde Julian qui me regarde aussi. Lui aussi a compris.
Nous décidons d'aller bien sûr consoler Bryan et les parents d'Austin.

Nous sommes tout aussi tristes qu'eux et nous comprenons aussi la douleur accablante d'un père, d'une mère et d'un amoureux. Notre devoir avec Julian est de compatir et d'apaiser leur douleur.



{...}

~

Quelques semaines plus tard

• ATELLA •

Après que le prêtre est fini de prendre la parole, la mère d'Austin se lève et part s'installer au pupitre.

« — D'abord, merci à tous de vous être déplacer pour commémorer la... la mort de mon fils... »

Elle se racle la gorge.

« — C'était un garçon très brave. Mon mari et moi l'avons adopté alors qu'il n'avait qu'onze ans. Il était très mignon et... même avant sa mort, il l'était encore. Il devenait un homme. C'était un jeune homme très ambitieux, il était très intelligent et cultivé... très sensible aussi, ce qui le rendait adorable... Austin, tu sais que je t'aime. Toutes les personnes réunies dans cette église t'aiment et j'espère que tu le vois de là où tu es. Pense à nous de là où tu es, car nous ici, nous ne t'oublierons jamais. Je t'aime mon fils. Repose en paix. »

Madame Lys éclate en sanglots à la fin de son discours et son mari vient la chercher pour la ramener à son siège.
C'est tellement émouvant que je pleure moi aussi. Julian me tient la main pour m'apaiser.

C'est autour de Bryan de faire un discours.
Il s'avance au pupitre, se place et prend la parole :

« — Moi aussi, j'aimerais tous vous remercier d'être venus ici... pour Austin. Je... je l'aimais. Nous étions amoureux. Je sais que nous sommes dans une église mais... je ne peux pas m'empêcher d'exprimer l'amour que j'avais pour ce garçon, je... je l'aime toujours... même si il est parti. On a vécu de beaux moments tous les deux ensembles et avec nos amis, ici présents dans cette salle. Nous l'oublierons jamais et moi le premier. Pardonne-moi Austin... ne m'en veux pas. Je sais que tu t'es battu pour vivre... Nous avions encore toute la vie devant nous pour vivre des expériences incroyables, mais... le destin en a décidé autrement. Je t'aime Austin... repose en paix. »

{...}

• BRYAN •

Le passage à l'église est terminé, il faut qu'on aille maintenant au cimetière.
Les gens sortent de l'église mais moi je suis toujours assis sur un banc, face à l'autel.

« — Vous allez bien ? me demande le prêtre qui passait par là.
— Oui... j'ai juste besoin d'un moment.
— Oui, excusez-moi, je vous le laisse.
— Attendez... » fis-je.

Le prêtre prend place à côté de moi.

« — Vous pensez qu'Austin ira en enfer... ? À cause de son orientation sexuelle... ? demandai-je.
— Vous savez jeune homme, je ne peux pas vous dire ce que Dieu a prévu pour votre bien-aimé, mais même si les convictions d'Austin sont contre Sa volonté, je sais qu'Il verra d'autres choses, de bonnes choses en Austin car je crois en un Dieu juste. »

J'acquiesce en hochant la tête et le prêtre me raccompagne vers la sortie.

{...}

Le cercueil est prêt à être enterré.
Nous sommes en petit comité.
Ils ouvrent le cercueil d'Austin pour que nous le voyons une dernière fois.

Quand je le vis allongé là, inerte, avec un teint vitreux, mon cœur rata un battement. Mes poumons se serrèrent.

Puis tout à coup, je tombe sur les genoux et je pleure.
Je ne vois plus rien autour de moi. Tout semble flou. Ma vue et mon ouïe sont brouillés.

Des paroles à lui résonnent dans ma tête, les plus mignonnes comme les plus trashs.

Je sens une main me toucher l'épaule et je reviens à la réalité.
Julian m'aide à me relever.

Ils ferment le cercueil et nous lançons quelques roses sur le cercueil, avant qu'ils ne l'enterrent pour de bon.


RIP AUSTIN



— C'ÉTAIT LE CHAPITRE QUARANTE-HUIT —

ATELLA Where stories live. Discover now