- VINGT-QUATRE -

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ATELLA •

Nouveau jour de cours, Julian est absent, sa sœur aussi.
J'avoue que ça me fait beaucoup chier parce que Julian et moi sommes tout le temps ensemble et aujourd'hui, je me retrouve seule.
Je marche dans le couloir pour rejoindre le cours de maths qui est à l'autre bout du monde et je croise les deux pestes d'Amélie et Camille.
Je ne leur prête aucune attention.

« — Ça va ? Tu pètes pas plus haut que ton cul, vieille meuf ? »

Quoi ?!
Je me retourne, elles sont déjà en train de "s'enfuir" en rigolant.
De quel droit elles se permettent de me parler comme ça ? Je suis pas leur chienne !
Elles ne méritent même pas de s'intéresser à un gars comme Julian !

{...}

Enfin à la cantine ! J'ai la dalle !
En plus, c'est steak frites donc je vais bien manger.

« — Où est Julian ? »

Camille venait d'arriver avec sa sbire d'Amélie... En fait, je ne sais pas qui est sbire de qui mais franchement je m'en fiche.

« — Qu'est-ce que ça peut te foutre ?! renchéris-je.
— Oh la la ! C'est bon calme-toi Karaba ! » enchaîne Camille.

Karaba ?!

« — Tu vas tout de suite arrêter tes comparaisons limite racistes, ok ?!
— Raciste ? Tout de suite les grands mots. Ça va je rigolais ! Julian avait raison, t'as même pas d'humour ! » balance-t-elle.

Elles me laissèrent enfin tranquille.
C'est ça, bon vent, dégagez !

Et puis... comment ça Julian avait raison ?! Depuis quand il discute avec elles ?! Et de moi en plus !

JULIAN •

« — Ça va Julian ? T'as faim ? Tu veux quelque chose à manger ? demande ma mère.
— Comment tu veux que je mange avec un putain de mal de ventre !?!
— Oh tu te calmes ! J'ai déjà fait l'effort de rester à la maison pour vous garder toi et ta sœur donc tu pourrais au moins faire l'effort de me parler sur un autre ton et correctement !!
— Désolé m'man... » fis-je confus.

Elle s'approche à mon chevet et me caresse le front.

« — Qu'est-ce que t'as Julian ?
— C'est juste que... j'aurais aimé être présent au lycée aujourd'hui. En ce moment, Atella doit être toute seule.
— Ah oui... ton amoureuse...
— Mais arrête ! C'est pas mon amoureuse !
— Julian, je suis ta mère et je vois bien la façon dont tu parles d'elle ici au quotidien. Même ta sœur le dit... Tu es amoureux ?
— ... Bon maman, c'est bon. »

Elle ricane.

« — Bon, je te laisse. » dit-elle avec un sourire en coin.

Une fois qu'elle est sortie de ma chambre, je prends mon carnet et je relis ce que j'ai écrit dedans.
Il y a toujours un passage qui me fait sourire : "au premier abord, tu peux passer pour une fille qui n'a pas d'humour ce qui est vrai à quatre-vingt pour cent mais c'est ta personnalité, tu es comme ça et c'est ainsi que je t'apprécie. "

Quand je finis de lire mon carnet, je le repose et je me remets à pioncer comme un paresseux.

AMÉLIE

« — Putain Camille, t'es pas discrète !
— Quoi ?!
— Quand t'as dit : "Julian avait raison, t'as même pas d'humour !"...
— Bah quoi ?
— Arrête de faire semblant !
— Elle ne sait même pas que Julian écrit sur elle donc on s'en fout !
— Mais elle peut lui en parler et il va tilter ! »

Camille lève les yeux au ciel.

« — T'es vraiment parano ! s'exclame-t-elle.
— Ah oui, autre chose.
— Quoi encore ?!
— Pourquoi tu l'as appelé Karaba ?
— Oh mais qu'est-ce que ça peut te foutre !?!
— Bah tu l'as appelé comme ça juste à cause de sa couleur de peau donc c'est un peu du racisme. T'es devenue raciste ?
— Tu commences vraiment à me soûler en fait Amélie ! Et toi ? T'es devenue avocate ? Juge ?
— Non mais...
— C'est bon ! m'interrompit-elle. Je préfère ne plus traîner avec toi pour l'instant.
— À croire je suis ton chien ?
— Comment ça ?
— Tu me jettes. Tu crois que je vais te courir après ?! Plus conne tu meurs. »

Elle hoche la tête et s'éloigne de moi.

C'est pas la première fois qu'on se dispute avec Camille.
Nous sommes meilleures amies, nous pouvons même nous considérer comme des sœurs et on se suit partout parce que nos mères aussi sont vraiment très proches. Voilà pourquoi on a déménagé en même temps.
Donc bien sûr que ça me fait chier qu'on se soit disputé et fière comme elle est, elle ne fera jamais le premier pas, sauf que c'est toujours moi qui le fait donc oui au bout d'un moment, ça m'énerve.
Pire encore, ces derniers temps, elle devient bizarre. Elle me parle mal et là, elle commence à devenir un peu raciste puisqu'à chaque fois qu'elle me parle d'Atella, c'est pour se foutre de sa gueule en insistant bien sur sa couleur de peau et ses origines, je vais pas rentrer dans les détails.
Pour le moment, je préfère m'éloigner aussi, comme ça si elle a des problèmes avec qui que ce soit dans ce lycée, je ne serai pas impliquée.




C'ÉTAIT LE CHAPITRE VINGT-QUATRE —

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