CHAPITRE 3

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Lorsque j'arrive enfin devant l'immeuble, je pousse la porte avec mon pied. Je déteste toucher les portes, vous l'avez sûrement remarquer précédemment. On s'en rend pas compte comme ça mais la porte est l'un des éléments les plus en contact avec les microbes ! Et les microbes, c'est pas trop mon délire ... Il faut dire que j'ai quelques vaccins en retard. Revenir à Springfield est finalement une bonne chose pour ma santé ! Je vais pouvoir aller chez le médecin pour mes vaccins en retard. Lexi a beau me dire que je n'attraperais rien de grave en touchant une porte et que les principaux vaccins ont déjà été effectués, je suis quand même retissante. Les portes sont maléfiques !
Je monte lentement les escaliers puisque cet immeuble de quatre étages ne possède pas d'ascenseur, et une fois devant la porte de l'appartement qui m'intéresse, je toque comme une dingue. Lexi est parfois un peu sourde. La porte s'ouvre et j'entre directement. Rien n'a changer ici aussi. Vraiment ça devient problématique. Pire que Miley Cyrus ... Et encore. Parce qu'elle a changé, elle ! Je ne vois aucune différence entre l'appartement de Lexi d'il y a trois ans et l'appartement de Lexi maintenant ! Et c'est pareil dans toute la ville. Du moins, de ce que j'ai pu voir pour le moment.
L'appartement de Lexi est composé de trois pièces : le salon qui est aussi la cuisine; mais c'est une assez grande pièce donc ça va, la salle de bain - qui comporte également les toilettes - et la chambre. Oui, c'est pathétique. Voyant la moue que j'aborde, Lexi s'approche de moi et me fait un bisous sur la joue.
- Fait pas cette tête Boby ! C'est sûr, c'est pas le loft de Madonna mais ça nous suffira pour le moment.
J'arque un sourcil.
- Qu'est-ce que tu veux dire par " pour le moment " ? Et franchement Lexi : tu crois vraiment que Madonna a un loft ? ...
- Je veux dire " pour le moment ". Vu comme c'est parti, on est là pour un bout de temps chérie. Et oui, je pense que Madonna a un loft ! Vu tout le pognon qu'elle a, elle doit même en avoir trois ...
- Lexi, on a rien commencer alors le " vu comme c'est parti " n'a strictement rien à faire dans la conversation.
Lexi baisse la tête et elle commence à jouer avec ses doigts. Oh merde ...
- Lexi ? Tu comptes pas rester une fois l'affaire bouclée pas vrai ?
- Je vois pas pourquoi on partirait Boby !, s'exclama t-elle en relavant la tête.
- Si, moi je vois : on est des chasseuses Lexi. Et les chasseuses, ça chasse ! Et on chasse pas les lapins ! Non, on chasse les sorcières, les dieux païens, les spectres, les sirènes, les djinns ! Ils sont pas tous regroupés à Springfield je te signale.
- Oui, et moi je te signale que nous ne sommes pas les seules chasseuses sur cette planète ! D'autres peuvent le faire à notre place.
Je soupire et je m'accoude au comptoir de la cuisine.
- J'en ai ma claque de faire le tour de l'Amérique Boby !, continua t-elle en s'asseyant sur un tabouret face au comptoir. J'adore chassé parce que ça aide les autres, c'est sûr. Mais Springfield me manque. Mon appartement miteux me manque, manger autre chose que des pizza me manque, mes amis me manquent, Jackson aussi me manque ...
J'avale difficilement ma salive. Dois-je lui dire ? J'ai l'impression que deux petites répliques de moi-même sont apparus sur mes épaules : un ange à droite et un démon à gauche.
" Boby, tu dois lui dire. Elle a le droit de savoir, elle a besoin de le savoir pour pouvoir faire son deuil et avancer. Si tu lui cache et qu'elle apprend que tu l'as sue avant elle, elle ne te fera plus jamais confiance. "
" Boby, tu ne dois pas lui dire. Vous n'allez pas pouvoir chasser cette créature si tu lui en parle. Elle va se morfondre chaque jour et elle va passer ses journées à regarder Titanic en mangeant de la glace à la fraise alors qu'un monstre se balade dans la nature. Ne lui dit pas. Et fait en sorte qu'elle l'apprenne après que vous aillez trouver la créature. "
L'ange Boby a tout a fait raison. Mais le démon Boby a encore plus raison ... Si je le dis à Lexi, elle ne va jamais s'en remettre et on ne va jamais attraper cette créature ... C'est très égoïste de ma part, je le sais bien. Mais j'en ai assez de vivre avec l'impression que j'ai oublié de faire quelque chose de très important. J'en ai assez de savoir cette créature est vivante et j'en ai assez de devoir faire des nuits super courtes. Je veux en finir avec cette chose et sans Lexi, je n'y arriverais pas. On doit neutraliser cette créature ensemble. J'ai donc décidé de garder le silence en ce qui concerne Jackson. Du moins, pour l'instant. Je soupire en prenant également place sur l'un des tabourets face au comptoir.
- Tu sais quoi ? On verra ça quand on aura terminer cette affaire ok ? Pour le moment, toutes nos pensées doivent être focalisées sur ce monstre qui tue des personnes.
Vaincue, Lexi hoche la tête et elle saisit un dossier posé face à elle, dont je n'avais même pas remarquer la présence.
- Bien. Tu as raison il vaut mieux se concentrer sur l'affaire, me répondit-elle en souriant. Et on va commencer tout de suite.
Elle ouvre le dossier où se trouve quelques articles de journaux et pleins d'autres feuilles.
- Pendant que tu étais chez Ginni's, j'ai pris la liberté de chercher quelques petits trucs sur le net comme le nom des victimes.
J'avale difficilement ma salive.
- Le nom de toutes les victimes ?
- Non, j'ai seulement quatre victimes là, répondit-elle en sortant quatre feuilles. Voici le compte rendu de ces victimes d'après le web : c'est en gros ce que tu m'as dit, toutes vidées de leur sang et mordu à plusieurs endroits sur le corps. Suggestions pour la créature ?
- Vetâla ?
- Possible ... Si on était dans Supernatural. Mais le Vetâla, en vrai, est un esprit chérie. Il prend possession d'un cadavre qui n'a pas bénéficié d'obsèques. Donc : rien à voir avec notre cas.
Je soupire en réfléchissant à ce que cette créature peut bien être. En effet, ça fait trois ans que nous la cherchons. Mais nous n'avons jamais su ce qu'elle était. Elle a un mode opératoire pour tuer ses victimes qui est complètement anormale par rapport aux monstres que nous connaissons. Lexi et moi avons tout de même une suggestion.
- Dans ce cas, je reviens sur l'idée qu'on a trouver au tout tout tout début : un vampire, dis-je calmement.
- Je pourrais être d'accord avec toi. Mais c'est complètement irréaliste comme façon d'agir. Les vampires ne mordent pas leur victime partout sur le corps pour pouvoir boire leur sang. Un seul endroit suffit.
- T'as raison. Mais c'est quand même la seule piste vraiment exploitable que nous avons. Le reste des monstres que nous avons chassés ne correspondent pas. Et on oublie les rituels et les sacrifices : les meurtres sont commis à des intervalles trop irréguliers. Les sacrifices et les rituels nécessitent des dates, des endroits et/ou des critères de sélections bien précis et il est clair que notre cas n'a rien de tout cela.
Lexi hoche la tête pour m'indiquer qu'elle est d'accord. Elle se lève et se dirige vers le porte-manteau.
- Je vais aller au poste de police et je vais demander à avoir plus d'infos du style des rapports d'autopsies, des photos des scènes de crime. Je serais même prête à voir un cadavre.
Encore une fois j'avale difficilement ma salive. Les policiers nous connaissent bien ... Enfin si ils ne sont pas parti entre temps mais ça m'étonnerait vu que rien n'a changer ici ! Enfin ... Les policiers savent qui nous sommes et certains sont même des amis. Il y en a forcément un qui va annoncer la mauvaise nouvelle à Lexi. Remarque, je préfère ne pas être là quand elle serait mise au courant. Ça va me faire mal au cœur et je vais ressentir ce sentiment que je déteste tant : la vulnérabilité. Oui, quand je suis triste, je me sens horriblement vulnérable et je déteste ça.
Lexi enfile sa veste pendant que je retire la mienne.
- Ah au fait : où est mon café ?!, me demande soudainement Boby.
- Il y a eu ... un petit imprévu, répondis-je en accrochant ma veste sur le porte-manteau.
Elle regarde " mon " débardeur en fronçant les sourcils.
- Je vois. Tu me racontera ça quand je rentrerais. Et va prendre une douche chérie. Tu pues le café noir !
Je lève les yeux au ciel et je me dirige vers la salle de bain alors que Lexi sort de l'appartement. Je retire rapidement mes vêtements et je prend une longue douche ! J'en ai besoin, je n'en ai pas pris depuis deux jours. Dans les hôtels de St. Paul, il y a souvent des coupures d'eau apparemment ... Une fois ma douche prise, j'enfile rapidement un short et un débardeur qui font office de pyjama, et je pose mon joli fessier sur le canapé bordeaux qui trône dans le salon. Mon ordinateur portable sur les genoux, le bestiaire posé à ma droite, je commence mes recherches sur les vampires puisque c'est la seule piste exploitable que nous avons pour le moment. Lexi et moi avons déjà eu affaire à des vampires il y a un an. Il devait y en avoir une cinquantaine à Denver. On les a fait cramés pendant qu'ils dormaient. Ça sentait pas très bon après ...
Le soucis, c'est que nous ne nous sommes pas vraiment intéresser à leur façon de vivre à ce moment. La seule chose que l'on sait c'est qu'ils se nourrissent du sang des humains. Mais tout le reste est un mystère total. Et sur internet, c'est n'importe quoi ! On ne peut pas différencier le vrai du faux. Ils en sont encore à la cape et aux cercueils ! Ça par contre, c'est des conneries. Et j'ai du mal à faire confiance au bestiaire parce que quand on s'y fie, il y a toujours quelque chose de faux ou quelque chose qui manque. En plus j'ai déjà regarder et le bestiaire ne dit rien de plus que le web. Il s'est fier aux différentes légendes que les grands frères racontent à leur petite sœur pour leur faire peur. Je souris en me rappelant que c'est exactement ce que faisait Brody. D'ailleurs, j'ai trouvé ce bestiaire dans ses affaires. Je ne sais pas ce qu'il faisait avec. Peut-être qu'il était au courant pour les créatures surnaturelles. C'est fort possible. Quand il a eut quinze ans, Brody est devenu très mystérieux. Il sortait sans arrêt et il ne disait jamais où il allait. Ça lui arrivait parfois de disparaître pendant deux jours. Maintenant que j'y pense, mes parents ne s'en sont jamais vraiment inquiétés. Comme si ils savaient ce qu'il faisait tout ce temps. Il est fort possible que Brody est été un chasseur. Je n'y est jamais réfléchi jusqu'à présent mais c'est une possibilité.
Une idée me vient alors en tête : si Brody a été chasseur, il devait sûrement avoir pleins d'infos sur les créatures qu'il chassait. Si ça se trouve, en fouillant bien dans ses affaires, je pourrais trouver des choses intéressantes. Le seul problème c'est que les affaires de Brody sont toujours dans la maison ... Celle où tout s'est passer ... Quand nous sommes parties avec Lexi, nous avons tout laisser là-bas. J'ai évidement pris quelques petites choses, dont le bestiaire. Mais la plupart des biens ayant appartenus à papa, maman et Brody sont toujours dans la maison. Il va falloir que j'y retourne ... Je soupire, non seulement frustrée mais aussi agacée , et je ferme mon ordinateur portable que je pose sur la table basse face à moi. Je ferme le bestiaire que je pose également sur la table. Je m'ennuie terriblement ... Il n'y à rien à faire dans cet appartement ... C'est vrai : il n'y a rien à nettoyer, Lexi l'a déjà fait, rien à déballer puisque nous n'avons pratiquement rien ramener, rien à regarder puisque la télévision ne marche pas encore et rien à manger puisque nous n'avons pas fait les courses ... Tiens ! Voilà ce que je vais aller faire : les courses. J'enfile rapidement un jean, ainsi que mes bottines et ma veste en cuire. Je prend un peu d'argent et mes clés de voiture ainsi que les clés de l'appartement que Lexi a laissé pour moi et je sors après avoir correctement fermer la porte. J'envoie un rapide SMS à Lexi pour la prévenir et je m'engouffre dans mon Impala, direction le supermarché !
Pendant que je roule, je tourne la tête quelques fois pour regarder un peu le paysage. Mais c'est définitif : rien n'a changer à Springfield. Vous devez vous demander pourquoi je veux que tout change pas vrai ? Parce que tout me rappelle mes parents ou Brody. Et ça me fait horriblement mal de devoir véritablement admettre qu'ils sont morts. En étant loin de Springfield et en chassant, je pouvais oublier ne serait-ce qu'une petite seconde que ma vie est un véritable fiasco. Je n'ai pas eut une adolescence normale, j'en suis consciente. Et ça va se ressentir dans mon futur. Parce que je compte bien avoir un futur. J'aime chassé mais je ne veux pas faire cela toute ma vie. Plus tard et quand toute cette histoire sera finie, je voudrais devenir flic. Oui, je sais ! Ça ne change pas vraiment de la chasse. Enfin si quand même ! Mais au final, il faut attraper des criminels. Mais en étant flic, j'aurais une paye. Ce que je n'aurais jamais en étant chasseuse de créatures surnaturelles ...
J'arrive enfin devant le supermarché et je trouve directement une place sur le parking, ce qui me fait sourire de satisfaction. Ça, c'est quelque chose qui m'a manquer à Springfield : la place de parking immédiate ! Je me souviens que quand mes parents allaient faire les courses, ils se moquaient souvent des new-yorkais qui prenaient trois plombes pour se garer alors que nous, nous prenions seulement deux minutes. À l'époque, je ne comprenais pas vraiment pourquoi ils riaient de cela. Mais quand on a parcouru presque toute l'Amérique, on comprend rapidement de quoi ils voulaient parler !
Je descend lentement de la voiture et après l'avoir verouillé, je me dirige vers l'entrée du supermarché. Je suis arrivé au bon moment : il commence à pleuvoir. Quand je rentre dans le magasin, je me rend compte qu'il est plein. Il doit être 16 h 00, tout le petit monde vient faire ses courses en fin d'après-midi de nos jours ... J'entend déjà les cris d'enfants qui supplient leurs parents d'acheter un paquet de bonbons, les parents qui crient également pour inciter leurs enfants à la fermer mais qui au final font plus de bruit qu'eux, j'entend aussi les couples qui se disputent au sujet de la qualité du papier toilette : " doux ! " , " non, extra-doux ! ". C'est d'un pathétique. Je commence à zigzaguer dans les rayons à la recherche de produits intéressants et c'est à ce moment que je me rend compte que vivre sur la route a influencer ma manière de faire les courses ! J'ai commencé par prendre une tonne de cochonneries et au final, j'ai presque tout reposer et j'ai acheté des choses que Lexi et moi nous pourrions cuisiner genre des steak hachés, des frites, des carottes, des pâtes ! Des trucs normaux quoi !
Après une heure de courses, je fini par me rendre à la caisse pour payer. Évidement, il n'y en a aucune de vide ! Elles sont toutes remplie par une queue qui pourraient s'étendre dans tous le supermarché. Je me place à la caisse qui paraît la moins remplie. Je suis derrière une dame qui galère à tenir ses enfants tranquilles. Son petit garçon qui doit sûrement avoir cinq ans, s'amuse à faire l'hélicoptère en tournant sur lui-même " comme les hélices ", dit-il. Il fini par poser son regard sur moi. J'essaye dans un premier temps de l'ignorer mais il me regarde avec insistance. À un moment, ça m'a saouler donc j'ai plongé mon regard noir dans son regard Bisounours qui me donne envie de vomir et je lui souris faussement en lui montrant mon majeur. Quand il a commencé à grimacer, j'ai su que j'allais regretter mon geste. Il se met à hurler dans tout le magasin en pleurant toutes les larmes de son corps. Je lève les yeux au ciel et je fus soulager de constater que c'était enfin le tour à cette fameuse dame de payer ses articles et qu'elle était trop occuper à poser ses courses sur le tapis roulant de la caisse pour s'occuper de son fils.
Une fois que la dame a payer, je commence à poser mes articles sur le tapis. Je salue la caissière alors que la dame et ses deux enfants sortent du supermarché. Le petit garçon m'a tout de même tirer la langue avant de partir. J'ai répondu à cela en lui jetant un regard meurtrier qui lui a redonner goût aux cris et aux larmes au plus grand désespoir de sa mère. " Fallait mettre une capote ", pensais-je à l'égard de la femme en payant mes achats et en les rangeant dans un sac plastique.
Il pleut toujours lorsque je sors du supermarché. Et il pleut des cordes ! Je commence à regretter St. Paul ...
" Non Boby, ne va pas trop loin non plus. "
En arrivant à ma voiture, je vais directement ouvrir le coffre. En rangeant les course dans celui-ci, j'ai le privilège d'écouter la conversation du monsieur présent près de la voiture à droite de la mienne. Il parle avec son fils qui doit avoir six ans. " Super, encore un mioche ... ", pensais-je en levant les yeux au ciel.
- Tiens, goute, dit le monsieur à son fils en lui tendant le hot-dog.
Du coin de l'œil, je remarque que le petit garçon peine à mordre dans le gros hot-dog, il s'y reprend même plusieurs fois et je peux remarquer que ça l'agace beaucoup. Lorsque son père reprend le hot-dog, il croque normalement dedans; ce qui a l'air d'agacer encore plus son mioche.
- Papa ? Pourquoi moi je peux pas croquer comme ça dans le chien chaud ?!, pleurnicha le petit.
Son père se met à rire et il s'agenouille face à son fils.
- Bientôt, tu pourra le faire, lui répondit son père en souriant. Quand tu aura une bouche plus grande.
- Mes dents aussi vont grandir ?!, demanda le petit avec des étoiles pleins les yeux.
- Oui, elles grandiront, répondit son père en lui prenant la main et en marchant vers le supermarché.
Et puis d'un coup, j'ai une comme une révélation : notre capacité à contenir dépend de notre croissance ! C'est sûrement la même chose pour les vampires ! J'avais envie de sauter dans les bras de ses deux personnes totalement inconnus pour moi ! C'est dingue que je sois tomber sur une conversation pareille. Il y avait une chance sur un million que j'entende cette conversation ! Je monte rapidement dans ma voiture et je démarre en trombe en direction de l'appartement, en espérant que Lexi y soit déjà.
Lorsque j'arrive enfin devant l'immeuble, je me gare et je prend rapidement le sac de courses. Je m'empresse de monter les étages et une fois devant la porte, je sors rapidement mes clés. La porte s'ouvre et je peux remarquer que les lumières sont allumées. Lexi est donc rentrer ! Je m'engouffre dans l'appartement en fermant la porte avec mon pied et je pose le sac de courses sur le plan de travail sans même regarder où se trouve Lexi.
- Lexi, j'ai trouvé un putain d'indice en ce qui concerne notre aff....
Je m'arrête immédiatement en voyant Lexi, affalée sur le canapé bordeaux, un mouchoir en main et les larmes coulant abondemment sur ses joues. Je m'avance doucement vers elle.
- Lexi ?
Elle lève ses yeux remplis de tristesse vers moi, alors que je m'assoie près d'elle.
- Tu le savais pas vrai ?, dit-elle en continuant à pleurer.
Je reste silencieuse quelques instants, comprenant immédiatement qu'un policier a dû lui annoncer la mort de Jackson.
- Lexi ..., fini-je par dire.
- Tu le savais !, cria t-elle en se levant. Alors pourquoi tu ne me l'a pas dit hein ?! Tu le sais Boby, Jackson est l'amour de ma vie ! Et tu as appris avant moi qu'il était mort mais tu m'as rien dit ! Pourquoi ?!
Elle est en colère contre moi, je le vois dans son regard, même avec toutes ses larmes. Je me lève également et je me place face à elle.
- Je ne voulais pas être celle qui te ferait souffrir Lexi, lui dis-je calmement. Je n'avais pas envie de te voir dans cet état ...
Ce que je lui dis est vrai. Mais c'est seulement une partie de la vérité.
- Je suis désolée Lexi, continuais-je en baissant les yeux.
Elle ne me répond pas et elle va s'enfermer dans sa chambre. Je pousse un soupir de frustration en m'affalant sur le canapé.
" Éviter que Lexi sache pour Jackson : rater Boby. T'es vraiment nulle. "
Pour une fois, je suis d'accord avec ma conscience. J'ai été stupide, j'aurais dû directement lui dire. Je me relève doucement et je ramasse les mouchoirs que Lexi a laisser traîner pour les jeter à la poubelle. Je vais ensuite ranger les courses. Je fais cela le plus lentement possible. Il faut que je me tienne occuper pendant au moins une heure. J'ai donc pris l'initiative de réorganiser un peu cette cuisine. Tout cela m'a pris une heure et demi et après cela, j'ai décidé de faire à manger. J'ai préparé des steaks hachés avec des pâtes. Simple mais nourrissant. J'ai fais mon assiette ainsi que celle de Lexi. Elle va sûrement ne pas manger mais on sait jamais. Je prend une grande inspiration et je me dirige vers la porte de sa chambre. Je toque timidement et sans attendre sa réponse, j'ouvre la porte. Évidement, c'est une Lexi vide de vie que je trouve avachie sur le lit deux place d'une chambre qui sent le rat mort.
- Lexi ? J'ai préparé à manger. Je t'ai fais une assiette aussi. Tu veux que je l'apporte ici ?
Un silence s'installe pendant quelques minutes mais Lexi, qui était dos à la porte, se relève et se tourne vers moi. Sans fournir de réponse à ma question, elle passe devant moi pour sortir de la chambre. Je la rejoins dans la cuisine. Elle s'est assise sur un tabouret face au plan de travail et elle a commencé à manger. Je fis pareil qu'elle. Le dîner se passe dans un silence de mort plutôt gênant. Du moins, le début.
- Tu avais peur de quoi Boby ? Pour de vrai ?, demanda Lexi soudainement.
Sa voix est cassée par les larmes et ça me fait terriblement mal au cœur. Je lâche ma fourchette et je baisse la tête sans fournir de réponse. Elle l'a connaît déjà, j'en suis sûre.
- Tu avais peur que je sombre et que je ne t'aide pas c'est ça ?!, cria t-elle en lâchant elle aussi sa fourchette.
Je ne répond toujours rien et je garde la tête baissée.
- Répond moi Boby !, dit Lexi en tapant son poing sur la table.
Son geste me fit sursauter et les larmes me montent aux yeux. Vous vous souvenez, plus tôt, je vous ai dit que Lexi est la seule personne avec qui je peux être moi-même. C'est aussi la seule personne qui me fait peur lorsqu'elle est en colère. Elle me rend vulnérable parce que lorsqu'elle est en colère contre moi, j'ai peur de la perdre, j'ai peur que notre relation change, j'ai peur qu'elle ne me fasse plus jamais confiance. J'ai peur. Et je déteste ce sentiment.
- Je suis vraiment désolée Lexi, fini-je par dire sans la regarder.
- T'es désolée Boby ?!, cria t-elle en se levant. T'es désolée ?! Désolée de quoi ?! Désolée de m'avoir menti en me regardant dans le blanc des yeux ?! Désolée de ne pas m'avoir annoncer la mort de l'homme que j'aime ?! Désolée d'être une putain de garce qui ne pense qu'à sa tronche ?! Oui ma grande, tu peux être désolée ! Parce que c'est tout ce qui te reste !
Ses mots m'ont fait relever la tête. Ma lèvre supérieur tremble, comme tous les membres de mon corps d'ailleurs. J'arrive tout de même à retenir mes larmes. Voyant que je ne disais rien, Lexi se dirige à grands pas vers sa chambre et elle claque violemment la porte. Quant à moi, je n'ai pas bouger. Les mots de Lexi m'ont profondément choqués. " C'est tout ce qui te reste ". Se sont ses mots exacts. Qu'est-ce que ça veut dire ? Elle m'en veut au point de m'abandonner ? Alors elle va me laisser elle aussi ? Une larme coule le long de ma joue. Une autre larme la suit et je laisse finalement couler toutes mes larmes. Cette ville est maudite, j'en suis sûre. Quand je suis à Springfield, il se passe toujours quelque chose d'affreux. À l'heure qu'il est, c'est la chose la plus affreuse qui me soit arriver parce que Lexi est la seule famille qui me reste et si elle m'abandonne, je suis seule. Seule face à la dur réalité du monde. Et ça me terrifie.
Je débarrasse doucement nos assiettes pleines, en continuant à pleurer. Une fois cela fait, je vais m'allonger sur le grand canapé bordeaux. Je n'ai ni coussins, ni couette puisqu'il était prévu que je dorme avec Lexi. Et même : tout cela est dans la chambre de Lexi alors je peux oublié le confort pour ce soir. Il n'est que 19 h 00 mais je suis exténuée. Cette journée a été vraiment pourrie pour moi et j'ai besoin de me reposer. Je m'endors sur cette noire pensée.

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Mes yeux s'ouvrent doucement pour que je puisse m'habituer aux premiers rayons du soleil qui passent à travers la fenêtre. Je ne sais pas exactement quelle heure il est. 7 h 30 peut-être. La dernière fois que j'ai regardé l'heure, c'était à 2 h 00 du matin, quand je me suis réveiller après avoir fait ce même cauchemar, celui que je fais chaque soir depuis trois ans. Je me suis ensuite rendormie vers 3 h 00, malgré le fait que j'avais extrêmement froid, ce qui bizarrement, n'est plus le cas maintenant. J'ouvre grand mes yeux pour me rendre compte qu'une couverture est posé sur mon corps légèrement vêtu. Je m'assoie et je me tourne pour constater que j'ai un oreiller. Je fronce les sourcils en croisant mes bras sur ma poitrine.
- Tu avais l'air frigorifier alors je t'ai couverte vers 4 h 00, me dit une voix qui vient de derrière moi.
Je sursaute et je me retourne vivement pour apercevoir Lexi, assise sur un tabouret devant le plan de travail de la cuisine.
- J'en ai aussi profiter pour rajouter un coussin sous ta tête parce que t'avais l'air mal installer, continua t-elle en croquant dans sa tartine.
Je marmonne un timide " merci " et je m'assois en tailleur sur le fauteuil. Je baisse les yeux sur mes mains avec lesquelles je fais je ne sais quoi. Tout ce que je veux c'est éviter le regard de Lexi. Les mots qu'elle m'a cracher au visage hier me reviennent en mémoire et j'avale difficilement ma salive en faisant une grimace. Je vois du coin de l'œil que Lexi s'est lever. Elle vient se placer à côté de moi et elle pose une tasse de café sur la table devant moi.
- Bois ça chérie, t'as la tête dans le cul là, me dit-elle calmement. T'as encore fait un cauchemar hier ?
J'hoche la tête en saisissant la tasse de café. C'est moi ou Lexi fait comme si rien ne c'était passer ?!
- Tu aurais dû venir me voir quand tu t'es réveillé, me reprocha Lexi en soupirant.
Ouais, elle fait comme si rien ne c'était passer. Je lève les yeux vers elle pour la première fois depuis le début de notre " conversation ".
- Lexi, arrête.
Elle fronce les sourcils, l'air de ne pas comprendre,
- Arrête de faire comme si cette journée est banale, continuais-je. Arrête de faire semblant que rien ne s'est passer hier soir. Arrête s'il te plait.
Elle soupire en baissant ses yeux vers ses doigts.
- Tu sais, je m'en suis voulu toute la nuit de t'avoir dit ce que je t'ai dis. Je suis tellement désolée Boby ...
- Pas autant que moi je pense ...
- Si, autant que toi chérie. Parce que j'ai réagi excessivement alors que j'aurais fais exactement la même chose si tu avais été à ma place. Ma réaction à été menée par ma colère et je m'en excuse.
J'avais baissé les yeux entre temps pour éviter de pleurer, mais Lexi relève ma tête.
- Je ne t'abandonnerais jamais Boby. Je sais que c'est comme ça que tu as pris mon discours stupide d'hier. Mais sache le : je ne t'abandonnerais jamais parce que je t'aime chérie. Tu es ma nièce et aussi ma confidente. Tu es ma famille et ma meilleure amie. Jamais je ne te laisserais seule, tu as ma parole.
Une larme coule sur ma joue et Lexi l'essuie rapidement avec son doigt parfaitement manucuré.
- Ne pleure pas à cause de moi Boby. Je n'en vaut même pas la peine, me dit-elle en souriant.
Sa réflexion me fit rire et je me jette dans ses bras.
- Je suis désolée Lexi, chuchotais-je alors qu'elle me caressait les cheveux.
- C'est pas ta faute chérie, me répondit-elle en se détachant de moi. Il n'y a qu'un seul responsable et on va le traquer jusqu'à ce que nous le trouvions et on le tuera.
J'hoche la tête pour lui assurer que je suis avec elle.
- Nous allons venger ta mère, mon frère, Brody et Jackson. Je te le promet, rajoute t-elle en m'embrassant sur le front.
Je me suis immédiatement relaxer. Savoir que Lexi m'a pardonner ça m'enlève un énorme poids des épaules. Je suis soulagée. Lexi se lève et elle débarrasse ma tasse de café.
- Ce matin, j'ai eu la surprise de voir que tu avais fait les courses !, me dit-elle en rinçant la vaisselle.
- Lexi t'es sérieuse ?! Je t'ai envoyer un SMS pour te prévenir !, dis-je en levant les yeux au ciel.
- Ouais bah j'étais occuper à regarder des corps presque mutilés pas des crocs ! En plus, j'avais plus de batterie.
Il a fallu quelques petits mots pour me rappeler que j'avais trouvé quelque chose d'important hier !
- Ah au faite Lexi ! J'ai une petite piste pour l'affaire qui va sûrement facilité nos recherches.
Je lui raconte la conversation qu'à eut le monsieur sur le parking du supermarché hier avec son fils et je vois bien que Lexi est perdue.
- Boby, quel rapport ça a avec notre cas ?, demande t-elle confuse.
- Le petit garçon a dû croquer plusieurs fois dans le hot-dog pour pouvoir avoir un vrai bout dans la bouche parce que justement, cette dernière ne pouvait pas s'ouvrir énormément parce qu'il est encore jeune et que sa croissance n'est pas encore finie. Maintenant, remplace le garçon par un vampire et le hot-dog par un humain.
- Le vampire qui a tuer toutes ces personnes a dû mordre sa victime plusieurs fois, commence Lexi.
- Oui, et donc t'en déduis quoi ?
- Qu'il n'a pas pu prélever tous le sang avec une seule morsure parce que ...
- Parce qu'il est trop jeune, finis-je en souriant.
- Ce qui veut donc dire ...
Lexi s'arrête et elle passe une mal. Sur son visage.
- Oh c'est pas vrai ..., dit-elle en soupirant.
- Ce qui veut dire que nous avons affaire à un adolescent.

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