Chapitre 18

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De l'orchidée ; Pour moi, tu es la perfection incarnée....

De la jacinthe ; Parce que je ne désire que toi...

De la capucine ; Je flambe d'amour pour toi, pour tout ce que tu es...

De l'azalée ; La vie à tes côtés me rend tellement heureuse...

Une rose rouge ; Je t'aime passionnément, et bien plus encore...

Du lila ; Mon cœur ne veut que toi..


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- Ca fera 33 euros s'il te plait !

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L'habituel silence de la pièce impersonnelle me déchirait toujours un peu plus le cœur. Je m'avançais doucement, d'un pas presque stressé, comme ci j'espérais encore aujourd'hui, le voir me sourire de toute ses dents dès le moment ou je passe la porte d'entrée. Je déposais avec délicatesse le petit bouquet de fleur que je venais d'acheter dans le vase coloré de porcelaine présent sur la table basse, retirant au passage le précédent dont les fleurs commençaient à faner. Je me stoppais un instant, observant tristement le bouquet, et sentant ma gorge se serrer. Mon regard dévia lentement à ma gauche tandis que ma vue commençait à se flouter de larmes qui menaçaient de couler. Les traits de son visage détendus n'ont pas changé depuis ma dernière visite et son visage enfantin me rend nostalgique. On pourrait presque croire qu'il dort paisiblement comme ça, qu'il va bientôt se réveiller, et pourtant...Je tire la chaise de bois et la place près du lit aussi blanc que le reste de la pièce. Je prends place sur celle ci avant d'avancer prudemment ma main vers la sienne. Elle tremblote, comme ci j'avais peur qu'au simple toucher de celle ci, il allait se briser. J'entrelaçais nos doigts ,comme avant, et posais ma tête contre son épaule, humant son doux parfum que j'aime tant. Une perle d'eau salée glissa le long de ma joue avant d'atteindre les draps blanc unis. Je soupirais tout en passant ma deuxième main dans sa chevelure que je savais toujours autant soyeuse. Les battements réguliers de son cœur font soulever son torse sous la fine couverture qui le recouvre et sa peau d'une chaleur agréable me rassure. Un silence désagréable plane dans la pièce tandis que je cherche les mots dans ma tête. Comme tous les lundis, je viens le regarder dormir tranquillement. Je viens lui raconter mes journée, entrant dans les détails croustillants et ne cessant d'embrasser ses joues, son nez, son front. Et ce depuis bientôt 7 longs mois. Certains trouveront cela stupide, au final, c'est comme parler à un mur, mais moi, je le sens, il m'entend. Il rigole avec moi à mes blagues nulles. Il me parle silencieusement. je veux y croire... Je laisse le flot de larmes s'écouler sur mon visage tandis que je caresse de mon doigt sa joue rosée.

Je déteste les hôpitaux, je déteste sentir la détresse des patients et le désespoir de leurs proches. Je déteste être impuissante face à sa vue dans ce lit et savoir qu'il se meurt à petit feu, que peut être, qu'un jour, je n'aurais plus de raison de venir à l'hôpital. J'essuie mes joues d'un revers de manche tout en terminant mon récit de la semaine. Les cognements d'un poing contre la porte me mettent au courant que l'infirmière est arrivée. Tandis que celle ci entrait dans la pièce, je me redressais, déposant une dernière fois mes lèvres contre le front brulant de celui que j'aime, avant de m'éclipser, ne voulant pas me montrer si faible devant cette vieille femme. A peine avais je posé un pied dans le couloir du lieu que je sentis mes jambes me lâcher. Je tombais doucement au sol, calant mon dos contre le mur. Avant, je n'avais jamais vu une personne s'écrouler de douleur en parlant de quelqu'un. J'avais jamais vu quelqu'un meurtrit à ce point. Prêt à mourir pour qu'un de ses proches ouvre les yeux, respire à nouveau, retrouve la mémoire, ou se relève. Ici, j'en vois toutes les semaines, des habitués comme moi, ou des tout nouveaux qui ne réalisent pas encore ce que c'est que de vraiment souffrir. Mes mains recouvrirent mon visage tandis que je tentais tant bien que mal de reprendre doucement ma respiration. Je restais là un certains temps, assise par terre, au milieu d'un couloir quasiment vide. Peut être cinq minutes, dix minutes.... tentant de calmer mes nerfs mis à bout d'épreuve. Du bruit à mes côtés me fit relever la tête. Un homme en blouse blanche s'était assis à ma droite. Il regardais face à lui, gardant la bouche fermée, et laissant le silence, légèrement dérangé par quelques gémissements d'un tel ou d'un tel, prendre place dans le couloir. Je le reconnus bien vite, étant le médecin traitant d'Erwan, j'ai eu pour habitude de le fréquenter ; Et il a eu pour habitude de me soutenir et de me réconforter à sa manière. Il me montre simplement qu'il est là sans chercher à me faire tout un discourt qu'il juge, tout autant que moi, inutile, et je l'en remercie infiniment au fond. Je pris une profonde inspiration avant de me relever à l'aide du mur ,gardant la tête baissée et glissant à nouveau mes mains dans mes poches. Il m'adressa un fin sourire avant de se relever à son tour. Après une légère tape sur le dessus de ma tête, il disparut dans l'un des nombreux corridors du bâtiment. Je repris alors doucement mon chemin, me dirigeant vers la sortie. Le faible éclairage qu'offrait la lune à travers la fenêtre me laissait comprendre que j'avais passé mon après midi ici. Je risque de me faire sacrément engueuler par les garçons...les pauvres ont du s'inquiéter...j'aurais peut être du les prévenir.....Alors que j'arrivais dans la salle d'accueil d l'hôpital, des voix qui s'adressaient à la réceptionniste me semblèrent étrangement familière. Je pensais à des médecins ou encore à des familles dans la même situation que la mienne auxquelles j'avais déjà parlé pour me sentir mieux, mais mon regard se posa sur des touffes de cheveux colorées. Ca m'étonnait légèrement sur le coup mai j'haussais simplement les épaules avant de reprendre ma route. Eux aussi peuvent aller à l'hôpital après tout...

Un glaçon peut fondre !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant