Chapitre 16

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Les pirates nous encerclent et nous ne pouvons rien faire. Ils nous attachent les mains à l'arrière, en serrant bien et nous conduisent au bateau. Nous nous regardons et savons très bien que nous sommes en mauvaises postures. Nous arrivons au bateau et les pirates nous entourent contre le mât. Nous voyons les pirates heureux de nous capturer. Heureux de nous voir chez eux, sur leur bateau.
- Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? Demande à Evie.
- On ne peut rien faire malheureusement.
- Je suis désolée. C'est de ma faute si nous en sommes là.
- Tu n'as pas à t'excuser. Il m'était impossible de te laisser toute seule. Tes problèmes sont les miens. Ensemble, nous affrontons tout.

Même si Evie me rassure par sa présence, je dois avouer avoir peur de ce qu'il va se passer. Deux contre toute cette bande de pirates, nous ne faisons pas le poids. Je ne vois pas Harry. Je m'inquiète plus pour lui que pour moi. Soudain, les pirates s'agitent et se placent en mode soldat. De la cabine du navire surgit un homme d'une carrure exemplaire. Un homme d'une prestance unique. Un homme qui fait trembler ses adversaires rien qu'en attendant son nom. Le célèbre Capitaine Crochet. La bouche grande ouverte, aucun mot ne sort de ma bouche. Sous le choc, j'observe Evie qui a l'air d'être aussi surprise que moi. Un pirate nous attache un foulard autour de la bouche pour éviter de parler et rejoint l'équipage. Le silence s'installe quand le capitaine crochet s'apprête à parler. Harry arrive juste derrière lui. Il sourit en voyant tous ses pirates acclamer son père.
- Cette fois-ci, nous allons gagner! S'exclame le capitaine crochet. Peter pan et tous les autres vont me supplier de les laisser vivant.
- Oui Capitaine vous avez raison, applaudit naïvement Mouche.

Il n'est pas mort. Il est en vie. Tout ça n'était qu'un coup monté. Le pire, c'est que j'y ai cru. J'ai vraiment pensé que le capitaine crochet avait rendu l'âme.
- A cette heure-ci, il ne reste seulement une petite heure avant que la bombe explose sur tout Auradon, rie le capitaine.

Harry crie en coeur avec les autres pirates à la victoire qui n'a pas encore eu lieu. En le voyant ainsi, je me dis qu'il a peut-être été complice de tout ça. Il a peut-être joué un rôle. C'est même sûr et certain. Comment a-t-il pu être comme ça ? Comment a-t-il pu joué ainsi avec moi, avec mon père et avec tous les habitants d'Auradon ? Tout le monde lui a laissé une chance. Chaque habitant a essayé de lui accorder une chance afin qu'il puisse vivre le plus normalement possible, afin qu'il ne finisse pas sa vie dans un endroit horrible, dans un endroit où il ne devrait pas être. J'ai été bien trop naïve.
- Que fait-on des prisonnières ? Demande l'un des pirates.
- Tiens tiens tiens, sourit le capitaine en s'approchant de nous. Mais que vois-je ?
- A la planche! Crient en coeur les pirates.
- Mais avec plaisir, sourit à nouveau Crochet.
- Capitaine! Crie Mouche. Les indiens sont là.

Tous les pirates regardent sur leur droite. Et effectivement, les indiens arrivent. Les indiens dont mon père m'avait parlé. Ils veulent protéger leur pays imaginaire. Les pirates passent à l'attaque, nous laissant seules sur le navire. Enfin pas tout à fait. Harry est resté. Il semble plutôt surpris de nous voir ici. Si j'avais su, je ne serais jamais venue.
- Qu'est-ce que vous faites ici ? Demande Harry en nous enlevant nos foulards.

Le premier réflexe que j'ai eu, c'est de lui cracher au visage. Pas très propre mais ça fait tellement du bien. Il me dégoute du plus haut point. Je n'ai qu'une envie, c'est de ne plus jamais le revoir. D'un coup de bras, il s'essuit. Il n'a pas l'air surpris, comme si il s'attendait à recevoir une réaction ainsi de ma part.
- Peython, écoute, commence Harry.
- Ta gueule Harry, ta gueule, dis-je en baissant la tête.
- Non je dois te dire.
- Rien! Crié-je. Tu ne vas rien dire du tout parce que je ne veux pas t'écouter. J'aurais mieux fait de ne jamais croiser ta route. Tu me dégoutes, tu me répugnes. T'avais raison. Tu n'as jamais été gentil et tu ne le seras jamais. J'aurais mieux fait de te laisser dans ta merde. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé et au fond, je ne veux pas le savoir mais quand je t'ai vu ivre, presque mort avec ton sang qui coulait, je n'avais qu'une envie : te sauver. Si j'avais su, je t'aurais laissé mourir à petit feu. Tu ne mérites pas que l'on t'apporte la moindre attention.

La voix du capitaine crochet appelant son fils retentit. Il me regarde mais je fixe droit devant moi, sans lui accorder la moindre importance. Il part le rejoindre, nous laissant sur ce bateau, donnant quelque chose dans l'une des mains attachées d'Evie.

Du rêve à la réalité, saison 2.Where stories live. Discover now