Sentiments libérés

Texte 38

Je t'aperçois, nos regards se croisent et un sourire se dessine sur nos lèvres. C'est comme si nos chemins étaient fait pour se croiser partout et tout le temps. J'ai tellement envie de me jeter dans tes bras et poser mes lèvres sur les tienne. J'aimerais tellement que ton corps réchauffe le mien, que les battements de nos cœurs se synchronisent, que nos doigts s'enlacent et que nos yeux ne se lâchent jamais. Je voudrais que tes lèvres marquent mon corps , que tes bras enlacent doucement ma taille et me protège de la foule qui nous entoure. Je voudrais que tu prennes possession de mon corps, que tu me fasses perdre la tête sous tes caresses et que tu contrôles chacune de mes émotions. Je voudrais ressentir ce que l'on appelle le désir et l'amour, deux sensations que je n'ai jamais éprouvées. Le désir de sentir ton souffle au creux de mon cou, le désir de mêler mes jambes aux tiennes, le désir de laisser mes cris d'amour s'envoler dans la nuit, en prononçant ton prénom aussi fort que je t'aime. L'amour de tes petites habitudes, de tes mains parcourant mon corps, de la pression de tes lèvres sur les miennes, de ta façon de me dire que je suis la plus importante à tes yeux, de ta façon de m'appeler princesse. Seulement tout cela est irréel. Je me suis consciemment enfermée dans une bulle de l'amour à sens unique. Je sais que je n'ai aucune chance avec toi tout simplement parce que tu n'es pas ce que je suis. Tu n'es pas une fille qui aime les filles. Et je voudrais tellement te montrer que cet amour qui ne correspond pas à ce que voudrais le monde est tellement beau. Il te prend aux tripes et retourne ton esprit, la douceur rythme ton quotidien et te fait ressentir une force et une fierté si importante. Je voudrais tellement être ta première expérience parmi ce monde mais surtout ta dernière. Seulement comme toute cette société, tu as peur de ce que je suis, comme si j'étais malade et que me virus était digne de la peste ou du choléra, comme si j'étais contagieuse et que tu allais perdre la vie si tu cédais à ces pulsations qui ne veulent pas se taire en t'attirant vers moi, en essayant de changer le genre de cette attirance. La seule chose que tu détruirais, ce serait ta réputation et l'estime que les gens te portaient. Mais au final tu vivrais sans doute la plus belle relation de ta vie avec une personne qui t'aimera telle que tu es et qui ne te fera jamais changer. Pas comme tes sois-disant «amis» qui te disent comment vivre, t'habiller, travailler, avec qui tu dois traîner et pire encore avec qui tu dois partager ton coeur.