XXVII ➡ Camren

4

Quatre mois étaient passés depuis la journée que j'ai passé avec Lauren. Elle m'avait donnée son numéro de téléphone avant de partir et c'était, toute heureuse, que j'avais passé la journée d'après à lui parler par messages. Elle m'avait même appelée tard le soir pour me souhaiter une bonne nuit, mais depuis ce jour, plus rien. Pas même une message. Rien. J'ai envoyé des messages, beaucoup, mais aucune réponse n'est venue. Puis un jour, triste, j'envoyai un énième message mais celui-ci ne s'est jamais envoyé car mademoiselle Jauregui avait visiblement bloquée mon numéro.

Dinah, de son côté, avait vu mes différentes humeurs d'un regard extérieur, et m'avait avoué qu'elle n'avait pas oser venir m'en parler avant par peur de ma réaction. Et je dois bien avouer que, pour une fois, Dinah a eu raison. Je ne sais toujours pas pourquoi le manque de Lauren se fait autant ressentir en moi, je ne l'avais pourtant vu que quelques heures, mais elle a laissé indéniablement une marque dans mon esprit. Dinah et Normani ont essayé de trouver une réponse à la question « pourquoi ? » elles aussi, mais rien ne leur venaient. Et puis Ally ne savait même pas qui était Lauren, alors autant ne pas lui poser de question.

Concernant cette dernière, quelques jours seulement après cette soirée en boîte où j'ai rencontré Lauren, elle avait littéralement changé de comportement. Son travail passait bizarrement avant tout, elle ne faisait plus rien avec nous et le soir elle ne me parlait que lorsque j'avais des rendez-vous de dernière minute, rien d'autre. J'en avais parlé à Dinah, qui avait remarqué au final la même chose que moi et elle ne comprenait pas non plus pourquoi la Texane agissait ainsi, tandis que Normani semblait à peine affectée de l'éloignement de son amie. Tout devenait bizarre.

Aujourd'hui, ou du moins ce soir, se tenait une soirée pour les 10 ans du club où je travaille. Ally avait évidemment invité tous ceux qui y travaillent, moi y compris, ainsi que les plus gros clients et les plus anciens. Je comptais profiter de cette soirée pour parler avec ma patronne, voir ce qu'il se passait dans sa tête pour que, soudainement, elle décide de s'éloigner des filles et de moi-même. J'avais également hâte de revoir Zayn, puisque nous n'avons pas le temps la nuit pour nous voir étant donné que les show s'enchaînent très rapidement, étant de plus en plus demandée. Mais je lui parlai assez souvent par message pour compenser, ce qui nous rapprochait tous les deux.

Il m'avait raconté qu'il avait une copine, Gigi, qu'il a maintenant quitté puisque ses crises de jalousie dues à au travail de barman devenaient trop toxiques pour leur couple ; qu'il avait été viré de chez lui à cause de sa bisexualité, alors il avait vécu chez son petit ami de l'époque. Son père avait pourtant repris contact avec lui il y a peu, pour s'excuser de son comportement et avait avoué avoir été influencer par la réaction de la mère de Zayn puisqu'elle était celle qui avait pris la décision de virer Zayn de la maison familiale.

Mais bien que je parle de ce soir, il est actuellement 11h04 et je suis avachie sur le canapé avec un bol de céréales dans les mains. La soirée était encore loin dans le temps et encore plus dans mes pensées, car la seule chose qui occupe mon esprit pour le moment est Lauren. Le dessin animé qui passe actuellement à la télé ne m'intéresse absolument pas, et ni Dinah ni Normani ne se trouve à l'appartement alors l'ennui est bien mon seul compagnon pour ce matin ensoleillé. Je devrais peut-être aller faire un tour, me balader un peu, le soleil me fera sûrement du bien, pensai-je.

Je finis rapidement mon petit-déjeuner et me hâtai dans la salle de bain pour prendre une très rapide douche. Au final, 35 minutes après je sortis, la rapidité m'a visiblement oublié. Je m'habillai simplement et descendis en bas de l'immeuble après avoir pris mes clés. Le soleil se reflétait sur ma peau et, une fois les lunettes de soleil sur le nez, je m'avançai vers le parc qui se trouvait à 20 minutes de marche de chez Dinah et moi. Une fois arrivée, je me dirigeai vers le glacier qui servait les enfants en train de commander. La glace en main, je m'assis sur un banc près de l'air de jeux des enfants.