Prologue Tome 2 : Collision & Fusion

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- Et puis-je savoir depuis quand tu bricoles ?

- Depuis toujours ma belle, depuis toujours , je répond en souriant pour la narguer .

- Incroyable ! Tu joues vraiment avec la mort ces derniers temps ...rassure-moi , tu ne te mutile pas, n'est-ce pas ?

Dit celle qui s'amuse à fréquenter Caleb . Leur idylle , soudain et inexplicable me faisais me méfier de lui encore plus qu'avant . Ses intentions m'étaient inconnues et d'autre part ; il restait très évasif sur sa vie personnelle et surtout il était mystérieux.

Je descends du tabouret non sans grimacer à cause de la douleur. Elle n'eu en guise de réponse de ma part qu'un regard qui exprimait ma lassitude. J'en avais assez que l'ont me prenne pour une petite chose fragile sur qui il fallait veiller à tour de rôle.
Sauf qu'aujourd'hui c'était au tour d'Adriana .

- Fais doucement, tu va aggraver ta cheville , dit-elle inquiète.

Elle se lève pour m'apporter mes béquilles, je la remercie .

- Ça va aller , plus qu'une semaine et ce maudit plâtre ira aux oubliettes !

- Pas si mademoiselle continue à prendre autant de risques. Maintenant tu va t'assoir ici et rester tranquille , m'ordonne t-elle en me menaçant du doigt.

Je lève les yeux au ciel mais fini par obéir. Depuis trois semaines déjà , je me "pavane" avec un plâtre à la jambe droite. Je m'étais tordu la cheville lors d'un sauvetage . Avec l'entreprise en dehors des soins administrés au patients , quelques équipes sont chargées de sauver les personnes vivant des conditions hygiéniquement dangereuses. Mais l'effectif du personnel ne fût pas suffisant ce jour là . Donc je dû me rendre sur le terrain et conduire ces pauvres gens au siège .

- Peut-tu me passer mes médicaments pour la douleur s'il te plaît , ils sont dans le dernier tiroir de la table basse .

Elle s'exécute et se met à chercher .
J'attrape le verre d'eau qu'elle me tend.

- J'ai trouvé cela dans le tiroir .... c'est quoi ce journal ?

Je suis tellement surprise que j'avale de travers le médicament. Mon corps subit les secouements provoqué par mon larynx. Je ne cesses de tousser et mes yeux se remplissent de larmes .

- Tout va bien Kim ? Viens prendre l'air ,s'enquiert -elle .

- Non ! Tu vois bien que je ne peux pas me lever . Ce n'est rien , bordel de merde arrêtez de vous inquiéter autant pour moi ! Je vais bien , tu entend ? Je vais bien , avais-je crié a présent anxieuse.

- Mais ..

- Dehors , ordonnai-je d'une voix calme .

Beaucoup trop calme . Néanmoins, elle n'insista pas plus . Elle finit par sortir , peut-être blessée , mais à cet instant je voulais rester seule . J'en avais besoin .
Je me déplaçais alors jusqu'à mon lit avant de m'assoir  le journal en main . Il était peut-être vieux et la couverture commençait à s'abîmer, n'empêche : il représentait beaucoup pour moi . Lors de mes heures perdues, ces pages vierges accueillaient mes mots sans résistance.
Je l'ouvris et la première chose que je vis fut le reflet de mes pensées. Ses mots que j'avais écrits, reflètent exactement mon état d'esprit.

Je m'allongeais sur le côté , repliait mes jambes sur ma poitrine , le journal coincé entre mes bras et mon buste . D'une main , je rabats la couette sur mon corps qui commençais à être gelé par l'hiver.
Je tremblais et mon esprit aussi se sentais exposé. J'étais vulnérable à cet instant et je ne souhaitais que personne ne me dérange. Pas même ces voix qui me murmuraient sans cesse des paroles en langue différentes .

J'avais tout d'abord cru que je perdais complètement la boule . Ensuite on m'a rassuré sur le fait que c'était normal et qu'une Saphir devait passée  par ces moments là.

Sauf qu'à cela , venait s'ajouter mon profond chagrin . La folie et la dépression s'étaient emparés de moi . Je ne vivais plus , je mangeais presque plus et ne sortais que pour le travail ou accompagner Adriana faire le tour des magasins . Ma mère s'inquiétait sérieusement ainsi qu'Isaac .
Mon teint devenait pâle, ma chevelure si soyeuse et bien entretenue s'allongeait au fil du temps et mes boucles de métisse revenaient.
J'étais vraiment dans un état pitoyable et je sais qu'Aliya aurait une attaque cardiaque rien qu'en me voyant . Celle-là me manquait beaucoup d'ailleurs.

Je me réveillai en sursaut , le cœur battant la chamade et des sueurs perlant sur mon front . Je ne me souvenais plus du moment où je m'étais assoupi . À nouveau, mes larmes coulaient, elles refusaient de s'arrêter . Je pleurais encore et encore. Mon cœur était comprimé et des frissons commençaient à se faire ressentir .

Ces voix n'arrêteront jamais...et ces images continueront de me hanter jusqu'à ce que je retrouve le grimoire.
Elle l'avait déclenché.

Chasing The Saphir [Wattys 2018]Where stories live. Discover now