Entraînement à Waterfall

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   Dust avait passé la nuit à ruminer ses sombres pensées envers Nightmare, à l'abri au poste de sentinelle de Swap!Papyrus.

   Il faisait comment pour passer inaperçu ?!

   Deux Sans dans un même univers, c’était rare.

   Trop rare.

   Et on ne pouvait pas dire que le meurtrier avait un physique différent. Seuls leurs caractères différaient. Sachant pertinemment que s'emporter n’apporterait rien de bon et ne ferait rien avancer, il quitta la petite baraque et prit le chemin de Snowdin.

-Nightmare t'a bien eu, frangin ! ricana une voix mesquine à la droite du meurtrier.

-Je sais Pap’s, sourit Dust pour faire bonne figure, sans cesser de marcher dans la neige immaculée, ses vêtements toujours couverts du sang séché de la veille. Mais ça ne change rien à ma mission.

-Mission qu'il t'a donné, railla le fantôme en se plaçant devant lui et en le faisant s'arrêter. Tu commence à changer depuis que tu le côtoies. Tu te mets à obéir aux moindres de ses ordres.

-Je fais ça pour me calmer ! s'emporta Dust en défiant son frère du regard. Chara et Frisk sont mortes ! À quoi ça me servirait de rester dans un univers vide de toute présence vivante ?! Voir du monde m'empêche de devenir un fou comme Killer et Horror ! 

   Le fantôme se tut un instant et passa dans son dos avant d'aller murmurer à la tempe de Dust.

-Considère-tu que me parler te rend fou ?

   Surpris, il se retourna mais ne vit plus personne. Pendant un instant, le doute s'empara de son esprit.

   Puis, avant que d'autres questions ne lui viennent à l'esprit, il reprit sa marche en atteignant bientôt la ville.

   Alors...

   Comment allait-il s'y prendre ?

   La torture, c’était le point fort de Killer, le sien étant le meurtre et l'assassinat. Assassinat...

   Il avait une idée. Ce qui faisait naître la peur chez une personne, c’était le doute, et le doute a de multiples sources.

   La peur de ne pas savoir ce que nous réserve l'avenir, la peur du hasard, la peur de la fatalité.

   La peur de la mort.

   Avec un sourire cruel, le squelette se rendit chez les deux frères et attendit caché entre les arbres. Lorsque Blueberry sortit de chez lui pour aller s’entraîner avec Alphys, il les suivit jusqu'à Waterfall, s'assit en haut d'une cascade et les regarda commencer leurs passes.

-Alors ? commença la guerrière en évitant les attaques d’os du petit squelette.

-J'ai patrouillé hier et mon frère était encore en train de roupiller à son poste ! expliqua énergiquement Blue. Mais je n’abandonnerai pas ! Je lui ferai vaincre sa fainéantise coûte que coûte !

    Il attaqua Alphys avec une feinte et la toucha presque, sous l'oeil admiratif de Dust. Ce petit squelette avait un sacré style de combat.

-C'est bien, Blue !

    Ils continuèrent ainsi pendant une bonne heure avant de s'arrêter pour se reposer un peu et s'asseoir à côté de fleurs Echo. 

-Tes attaques sont assez puissantes mais il ne faut pas négliger ta défense. Si un humain tombe, il ne fera pas dans la dentelle.

   Le meurtrier eut un discret rire sarcastique. Les humains étaient les pires ordures qui puissent exister.

-Au fait, reprit la guerrière. Une bête sauvage a été retrouvée éventrée en pleine forêt. Tu ne saurais pas qui aurait pu faire ça ? 

   Dust et Blue blêmirent de concert. S'était-il fait trop remarqué ? Pourtant la réponse surpris totalement le meurtrier.

-N-non, bredouilla Blueberry en regardant les fleurs Echo d'un air détaché. C'est horrible...

-Celui qui a fait ça s'est acharné sur cette pauvre créature comme un démon ! Sois prudent si tu pars te promener.

-Je suis sûr que le tueur n’est pas si méchant...

-Pardon ?!

-Oui...il est peut-être juste frustré et...triste...

   La guerrière semblait abasourdie.

-Je ne te comprendrai jamais Blue. Selon toi, quelqu'un qui peut tuer de cette façon pourrait quand même être...gentil ?!

-Oui...Je crois en cette idée...

   Avec un sourire, il se tourna vers son entraîneuse et se leva avec l'intention de repartir à son poste.

-Tout le monde peut changer.

   Du haut de son perchoir, Dust était sans voix. Il sentit son âme se serrer et de douloureux souvenirs refaire surface.

-Je crois que tout le monde peut changer, même l'humain !

   Le meurtrier resta longtemps ainsi, parmi les fleurs Echo, à entendre cette phrase se répéter en boucle.

   Tout le monde peut changer...

   La bonne blague ! On ne change pas le passé et ce qu'on a perdu une fois est perdu à jamais.

   C'est la seule règle de ce monde.

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