✨Chapitre 57 - D'effets indésirables et d'une délivrance

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— Thomas ! hurla Zed. Par tous les dieux, Thomas ! Non !

Charly avait cessé de rire. Son cerveau ramolli avait dû comprendre que quelque chose ne tournait pas rond. Il se précipita vers moi, écarta Thomas d'un geste de la main et me prit par les épaules.

— Qu'est-ce que tu ressens May ? me demanda-t-il alarmé.

Ma tête me tournait, je me sentais flotter et tout à coup j'avais très sommeil. Mais je n'avais pas envie de parler. Non, dormir était vraiment très tentant.

— Les symptômes de la pierre de Soteria, murmura Charly consterné.

Je ne comprenais pas un traître mot de ce qu'il racontait mais réussis tout de même à capter qu'il avait lu dans mes pensées. C'est que cet outil se révélait utile après tout... Le garçon sourit à moitié.

— C'est pas le moment de déconner May. Il faut que tu restes avec nous.

Je tendis l'oreille et déduisis des bruits de pas précipités et des voix, qu'un vaste remue-ménage prenait place autour de moi. Des formes, des gens se mouvaient et échangeaient dans un dialecte auquel je ne prêtai même pas attention. Près de moi, Ethel parlait beaucoup et très fort à quelqu'un que j'imaginais être Zed.

— Tu devais l'en empêcher ! Tu me l'avais promis !

Rectification : elle ne parlait pas fort, elle criait... en pleurant. Ne mélangeons pas tout.

— Ce matin, elle était encore dans mon sac... Je l'ai pas lâchée une seconde ! Je comprends pas... J'ai failli.

— Je n'aurais jamais dû te faire confiance ! continuait mon amie sur le même ton.

Je ne savais pas ce qui lui prenait mais elle était drôlement remontée.

Une deuxième personne s'accroupit à côté de moi. Mes yeux se fermaient tous seuls mais j'aurai pu reconnaître cette chevelure noir corbeau même les yeux fermés. Cela avait-il un sens ? Et puis à quoi bon donner du sens, lorsqu'on avait sommeil ?

— Elle délire, informa Charly à Zed.

— Pas du tout, me défendis-je d'une voix pâteuse qui n'avait de pâte que le nom.

— Tu peux m'expliquer ce bordel ?! s'alarma Charly. À qui est reliée la pierre ? Ne me dis pas que c'est... Si c'est à Soleil Levant, je te préviens, je pète un câble ! s'énerva-t-il. Elle va devenir son pantin ! Mourir ? Tu rigoles ?

J'émis une sorte de rire. Ce qu'il disait était drôle. En lisant dans les pensées de Zed, Charly avait une conversation à lui tout seul. Mais j'avais terriblement sommeil.

— Non May ! me détrompa Charly.

Il cria si fort qu'il me fit sursauter et mes yeux s'ouvrirent tous grands.

— T'as pas sommeil, reprit mon ami. T'as pas du tout sommeil. T'es en pleine forme. Ne te laisse pas avoir. Le sommeil est méchant. Si tu le laisses te prendre, il va te faire du mal, beaucoup de mal.

— Il est pas très convainquant ton discours, lui fit remarquer Zed.

— T'as mieux ? le défia Charly.

— May, écoute, m'interpela Zed comme si j'avais une chance que mes oreilles n'écoutent pas.

Ce n'étaient pas des interrupteurs, elles n'avaient pas de fonction on/off... Mes oreilles, elles faisaient le boulot tout le temps, elles.

— Elle t'écoute, lui confirma Charly.

— Parce que Thomas t'as touchée avec la pierre, la Grande Prêtresse sait où tu te trouves. Elle te veut pour réaliser le sort qui guérira le peuple du C.I.S.I. Oui, parce qu'une épidémie s'est répandue dans les souterrains. Et le seul remède est un sort qui demande ton sang. En grande quantité. Elle veut ta peau. Tu ne peux pas échapper à la pierre mais tu peux échapper à son appel. Dans ce cas, tu resteras liée à la Grande Prêtresse mais elle ne pourra pas t'utiliser comme elle l'envisage. Ne te laissa pas abattre. Tes capacités sont énormes, ton pouvoir est exceptionnel et la Lune est là pour t'aider. Tu es forte, je le sais. Tu es plus forte que nous tous...

Jusqu'à ce que tout disparaisse derrière la LuneWhere stories live. Discover now