Chapitre 9

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La douceur de ses lèvres est restée la même après que son corps disparaisse de mon champ de vision. Ses yeux verts me regardaient et auraient pu me regarder pendant des heures alors qu'il était sur le point de mourir. Le sang qu'il a perdu en abondance est taché sur tout mon costume d'héros, se propageant de plus en plus. Affalé de tout mon long sur les débris des anciens bâtiments, je regarde le ciel désormais nuageux. Un triste spectacle se tenait sur la terre et je ne voulais pas l'affronter.
Mais je suppose que la seule chose qui me sera vraiment triste sera quand je me relèverai et découvrirai qu'il était réellement partit.
Ses lèvres sur les miennes, son corps sur le mien, son sang se mélangeant au mien. Un désir que j'ai longuement enfoui au plus profond de moi-même, tout sera partit.

Des cris me sortent de mes pensées et je me résoud à faire face à ce spectacle morose. Des bâtiments rasés, une héroïne de moins, les héros brancardés dans des ambulances et surtout, les caméras filmant All Might dans sa pire forme. Deux personnes me portent et me brancardent à leur tour, direction l'hôpital. Je ne pense plus à notre pathétique défaite ni à l'humiliation que je ressentirai en tant normal.
Deku est la seule personne qui occupe mes pensées car je viens de me rendre compte ce qu'il représente pour moi. De chaudes larmes coulent sur mes joues tandis que l'on démarre l'ambulance dans laquelle je me trouve.
Maintenant, il n'était plus là.

Je me réveille dans un décor rempli de blanc, une couleur que je déteste. Trop pur, trop naïf, trop simple. Une pression se fait sentir sur ma main droite, je tourne la tête et y découvre Eijiro endormi, attendant que je me réveille.
Les rayons de soleil transperçant ma fenêtre me font comprendre que c'est l'après-midi et je me lève sans prendre soin de ne pas réveiller celui qui veillait sur moi. J'ai faim.
Les hôpitaux sont une place que je n'aime pas particulièrement, les odeurs ainsi qu'être entouré de malades m'énerve. J'arrive enfin à trouver un distributeur après avoir marché pendant dix bonnes minutes avec pour seul vêtements un de mes tee-shirts lavé qui ne m'arrivait à peine juste en dessous des fessiers.
Après tout, heureusement que je n'ai croisé que des vieux dans les couloirs, cela aurait pu se montrer gênant.
Un paquet de chips dans la main, je remonte dans ma chambre attribuée pour quelques jours et remarque que Kirishima est partit. Tant mieux je me dis. Il n'aura pas à me voir à moitié nu.

Je m'assied sur mon lit et appelle une infirmière avec ce fameux bouton relié à chaque lit des patients si besoin. Elle arrive en courant, ses talons claquant sur le sol.

« (Infirmière) - Comment te sens-tu?

(Katsuki) - Bien. J'ai dormi combien de temps?

(Infirmière) - Seulement une nuit, j'appelle un médecin, ne bouge pas. »

Elle repart, le bruit de ses insupportables talons la suivant.  Je m'habille avec des habits que je trouve ça et là et sors précipitamment pour éviter de tomber sur ce certain médecin qui pourrait me retenir un peu plus dans cet enfer. Nous sommes donc le lendemain du carnage des vilains.
Cependant, même après cet événement, en marchant dans la rue je peux voir les expressions des gens, leur ressenti et peur. Rien n'a changé. C'est tout comme si il n'y a jamais eu de vilains ni de morts. Leurs visages sont tous heureux et soulagés comme si aucunes menaces ne leurs pesaient sur les épaules, tout comme quand un garçon venait vous embêter et que vous alliez prévenir vos parents pour qu'ils s'en chargent. Une protection spontanée, égoïste sur les bords. Est-ce que tout le monde sans exception se repose sur les héros? Nous sommes donc de la chair pour le mal?

Plus les questions me viennent, plus les réponses m'échappent. Une petite brise effleure mon visage, ayant pour effet de me rafraîchir les idées. Je ne sais ni où aller ni quoi faire. J'ai échoué pour sauver Deku.
Il est repartit avec ces ordures, entre la vie et la mort, totalement sonné. Et ce baiser? Qu'était-il censé signifier? Une promesse?
Néanmoins, cela eu l'effet d'éveiller en moi un désir jusqu'ici inconnu. J'ai définitivement besoin de lui à mes côtés, sentir son souffle sur mon cou et ses cheveux bouclés me caressant les joues. J'ai besoin de lui.

Deux âmes en guerre (FanFic KatsuDeku) [TERMINÉ]Wo Geschichten leben. Entdecke jetzt