39 - Des souvenirs qui ne s'oublient pas

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- Tu m'as encore trop dans la tête.
Je le regarde outrée. Il a peut être raison mais cela ne veut pas dire que je vais l'assumer devant lui.
- Et dans le coeur. Finit-il en se tournant enfin vers moi avec un sourire vainqueur.
Son regard me déstabilise mais je reprend mes esprits et reste neutre.
- Arrêtes d'inverser les rôles mon coco. Je rétorque avec le même sourire fière que lui.
- On verra qui craquera en premier. Lance-t-il avec défi.
- Que le meilleur gagne. Accepte-je le défis par fierté.
On est en train de parler et rigoler quand Florian débarque dans le salon et nous dévisage un après l'autre. Il fixe Aaron avec un regard remplit de haine tandis que moi, je ne sais pas quoi faire ni où me mettre. Je me sens affreusement mal pour lui, je ne veux en aucun cas le faire souffrir mais je ne veux pas lui mentir et faire semblant, ça serait destructeur pour lui. J'en ai marre de cette situation, à chaque décision ou pas que je fais dans la vie, je fais souffrir quelqu'un. Je déteste faire du mal aux gens que j'aime. Je me déteste pour ça. Je me lève du canapé et me met en face de Flo.
- Je suis désolé. Je lui murmure à l'oreille. Je m'écarte de lui en le regardant droit dans les yeux. Je lui fais un petit sourire et me retourne pour ensuite me diriger vers la porte pour aller faire un tour de moto.
En bas de l'immeuble, j'enfile mes gants ainsi que mon casque et enfourche ma moto. Je me met en route sans destination précise, j'ai juste de besoin de réfléchir et la vitesse m'aide énormément pour ça, c'est comme si mes idées fusaient à plus grande allure, comme si plus rien ne pouvait m'arrêter dès que le contact était allumé.
Pourquoi j'ai l'impression de toujours tout gâcher, de toujours faire n'importe quoi, de toujours blesser les autres. Je ne suis peut-être pas fait pour la vie et toutes ses épreuves. A chaque décisions que je fais un être cher finit par être touché et finit par souffrir. Comment ne blesser personne quand on mène une vie comme la mienne, là où la mort est présente à chaque minutes, à chaque secondes. Là où la noirceur, la souffrance vous colle à la peau sans jamais se détacher de vous. J'aimerai ne plus avoir ces foutus dommage collatéraux qui me hantent et me détruisent de l'intérieur. J'ai beau faire paraître une apparence de femme forte, c'est qu'une image. Au fond je suis juste détruite, comme si il avait juste un vide en moi. Ce vide s'est emparé de moi au moment même où mon père à mit fin au jour de ma sœur. Elle était la prunelle de mes yeux, mon pilier, mon rayon de soleil, ma vie, mon tout, mon monde à elle toute seule. Elle était ma force. Tous ses souvenirs d'elle me reviennent en tête et les larmes coulent sur mes joues sans que je puisse les arrêter, elle me manque tellement que ça en devient insupportable. Je roule à une vitesse incroyable sans pouvoir freiner ou ralentir, la vitesse me fait me sentir en vie. J'accélère encore jusqu'à que le compteur affiche son nombre maximum, je zigzague pour éviter les voitures qui sont autours de moi. Je prend une grande respiration et finit par ralentir pour prendre la prochaine sortie. Je continue d'avancer jusqu'à arriver à l'endroit où je voulais inconsciemment aller. Ce petit bout de paradis qui me fait me sentir au près d'elle. Je descend de la moto et avance jusqu'à la trouver, jusqu'à trouver sa tombe. Summer...
Je regarde son nom ancré dans la pierre et l'imagine. Je l'imagine avec son sourire si angélique, sa petite bouille si innocente. Elle ne méritait pas tout ce qu'il lui est arrivé, elle méritait une vie pleine de bonheur, elle méritait d'être heureuse et de vivre jusqu'à que la vieillesse l'emmène au paradis.
Je sens une main sur mon visage, une pression sur mon cou puis, plus rien. Le trou noir. La mort? Je ne sais pas. Cela serait une mort rêvé, au près de ma sœur, de ma moitié.

Agent BlackOù les histoires vivent. Découvrez maintenant