Hadès (Trilogie Hadès #1) [VF]

Chapitre un

—Ouais, pardon. Je viens juste de me souvenir de ce petit détail, grimace-t-il détournant son regard puis démarre la voiture.

—On peut vraiment pas te faire confiance, souffle ma sœur même si elle sourit.

—C'est un savoir commun Sel. Passons, comment était la compétition ? hausse-t-il les épaules, sortant du parking.

Je ne manque pas de remarquer l'accent qu'il place sur le mot "compétition", puis lui lance un regard curieux.

—Bien, ajoute Axel. Plutôt ennuyante à certains moments. Ça a un peu traîné.

—C'était bien, dit fermement Selene, jetant un regard incompréhensible à Axel.

J'observe la route défiler, me sentant un peu à l'écart de tous ces secrets. Je regarde l'homme près de moi, qui agit comme à son habitude.

—À qui tu parlais il y a quelques instants ? Ça avait l'air intense.

—Juste un gars qui fait une grossière erreur, dit-il d'une voix impassible alors que son emprise sur le volant se serre en une fraction de seconde.

—Je suis sûre que ça va aller, lui souris-je de façon rassurante.

—Je le sais, répond-il brièvement, partageant un regard avec les jumeaux.

La discussion s'arrête là. Génial. Plus de secrets.

Je souffle et tourne mon regard vers la fenêtre, incapable d'arrêter l'irritation se former dans mon expression.

—Je suis pas venue vous récupérer pour que vous me cachiez des secrets.

—Désolée Evie, s'excuse doucement Selene mais ne dit rien d'autre.

Je prends un air renfrogné en méditant et observant les arbres circuler, leurs branches sont éclairées par la lumière de la lune. Des lampadaires passent à toute vitesse chacun séparés de plusieurs mètres, illuminant la route d'un lumineux orange. C'est dans ces reflets que je l'ai vu.

—Spencer regarde ! hurlé-je, mais c'est trop tard.

Tout se déroule au ralenti. Spencer fait une embardée en tournant le volant vers la gauche, les pneus grincent. Je suis à peine consciente que je crie lorsque notre voiture oscille sur l'avenue.

Puis tout s'arrête brusquement alors que l'engin frémit. Je retombe contre le siège, une sensation de brûlure grimpe à ma nuque, à cause de la ceinture de sécurité. Les autres me regardent, leur différent niveau d'inquiétude se perçoit dans leurs traits.

—Qu'as tu vu Evie ? me demande Selene et sa main se pose sur mon épaule.

—Ouais Evie, il se passe quoi ? M'interroge Spencer en colère. Il y a rien !

—Il y avait quelque chose ! insistais-je, observant devant moi. Néanmoins, il n'y a rien ; c'est complètement vide, c'est obscur. Je le jure, il y avait quelqu'un au milieu de la route ; je l'ai vu !

—Evie, tu es sûre ? m'interroge gentiment Selene. Peut-être que tu es tellement fatiguée que tu l'as imaginé.

—Je sais pas, réponds-je confuse et la culpabilité me ronge.

Je les ai tous mis en danger, pour apparemment aucune raison ; j'étais certaine d'avoir vu quelqu'un, mes yeux m'ont-ils joués un tour ? Je cligne plusieurs fois des paupières puis les frotte.

—Je suis désolée, j'ai cru apercevoir quelqu'un.

—Ça va. Juste- refais plus ça, d'accord ? On aurait pu tous mourir, soupire-t-il en me lançant un coup d'œil.

Je refuse de le regarder, mordant ma lèvre inférieure. Spencer a raison ; donc je ne peux pas lui en vouloir. Je viens de mettre leur vie en danger. Je pose ma tête contre la fenêtre et laisse mon regard filer, une nouvelle fois, je me sens d'un coup extrêmement fatiguée. Je n'arrive pas à comprendre ce qui vient de se passer; je suis sûre à cent pour cent que j'ai vu un homme se tenant debout sur la route pendant qu'il conduisait. Mon cerveau a l'air de se livrer une bataille contre lui-même; une partie de moi est persuadée de ce souvenir, alors que l'autre est plus penchée vers la rationalité. Un homme ne peut pas apparaître et disparaître: mais je n'aurais pas pu imaginer quelque chose de si réaliste, non ? Je n'arrive pas à trouver une explication à tout cela et j'en deviens frustrée. Peut-être que Selene a raison ; peut-être que je suis tellement fatiguée que j'imagine des choses. Cependant une grande partie de moi est certaine que ce n'est pas le cas.

Pendant qu'il redémarre la voiture et roule le long de la route, une silhouette est visible, cachée entre les arbres où nous avons failli nous écraser. Je me lève immédiatement, et cille des yeux. La silhouette s'évapore, et je me quémande si j'ai vraiment imaginé avoir vu cet homme dans l'obscurité à cause de mes yeux fatigués. Mais comme tout à l'heure, une partie de moi est certaine que mes yeux discernent bien, et je ne comprends pas pourquoi.

J'espère que vous appréciez ce première chapitre xx

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