La peur du Ritz [Terminé]

Partie 4

   « Plus que vingt minutes... ». Dehors, un groupe d'hommes avançait dans le noir en direction de la place Vendôme. Il était dix-huit heures et il s'agissait de se faire le plus discret possible. Ils étaient cinq dont les deux amis. L'homme observa les trois autres, l'un d'eux, plus musclés et robuste que les autres et qui ressemblait comme deux gouttes d'eau à celui qui l'avait autorisé à entrer, portait un grand sac à chaque bras. Un des deux semblait vide, l'autre au contraire semblait contenir quelque chose. Le troisième homme semblait être le plus jeune et le dernier ne laissait pas voir son visage. Par souci de sécurité, personne ne connaissait le nom de personne. Et c'était sûrement mieux ainsi.

           Les doutes ne le parcouraient plus. Il se sentait étrangement calme. Le groupe arrivait devant un palace : le Palace du Ritz. Les hommes passèrent devant mais non sans jeter un coup d'œil aux vitrines. Des centaines de bijoux étaient exposés là, à la vue de tous, scintillant grâce à l'éclairage de la place. Dévoilant des pierres précieuses comme il n'en avait jamais vu, saphir, émeraude, rubis et même diamant. Et à cela s'ajoutaient les bagues en or et en argent. Les yeux de l'homme étincelaient d'envie.

           Le groupe d'homme continua à avancer jusqu'à dépasser le bâtiment et s'arrêta juste à côté de la façade. Le plus musclé laissa tomber les sacs ce qui produisit un cliquetis métallique et l'ami de l'homme les regarda tous profondément. Le musclé se baissa et ouvrit les sacs.

           « Le garçon était seul maintenant, ou du moins encore plus qu'avant. Il était sur un lit aux draps sals et dans une pièce pauvre en décoration. Des larmes coulaient le long de ses joues et tombaient sur le sol. Ces deux derniers jours ont sûrement été les pires de son existence. Et il était maintenant dans un orphelinat près de Paris.

           Il haïssait son père, il haïssait la justice et il haïssait le monde, à partir de maintenant, il serait une autre personne, à partir d'aujourd'hui, il serait braqueur comme son père, il dévalisera les riches au profit non pas des pauvres mais de lui-même. Pour assouvir sa vengeance sur ce monde pourri. »