Partie 3

31 8 17
                                    

« Plus qu'une heure.... ». Perdu dans ses pensées, l'homme sombrait peu à peu dans le sommeil. Se donnant peu à peu à la voie des rêves.

« Le petit garçon marcha vers une pièce où on l'installa sur une chaise. Devant lui une table ou reposait une paire de menottes. La femme qui l'avait accompagné protestait sur un agent de police posté à l'entrée. « Comme ma mère avant qu'elle ne meure... » pensa le gamin. D'après ce qu'il entendait, le gamin pensait comprendre que la femme n'était pas d'accord que l'on ait emmené dans une salle d'interrogatoire. « Alors c'est là que je suis, dans une salle où on interroge les voleurs et les meurtriers... ». Les deux adultes semblèrent trouver un accord et l'homme sortit de la salle. La femme quant à elle s'approcha du petit garçon et le regarda avec des yeux plein de pitié

- Pourquoi vous me regardez comme ça ? commença le garçon.

- Comment trouves-tu que je te regarde ? répondit la femme d'une voie douce.

- Vous me regardez avec de la pitié ! dit le garçon en haussant légèrement le ton.

- Et c'est mal ?

- Mon père disait que la pitié c'est pour ceux qui n'ont pas assez de couilles pour voir la vérité en face !

- Je vois... Si tu me disais comment tes parents sont morts ?

Le garçon garda le silence, fixant la femme droit dans les yeux avec une colère noire.

- Ai-je dit quelque chose qu'il ne fallait pas ? questionna l'enquêtrice.

- Mêlez-vous de vos affaires ! lança hargneusement le garçon.

- Ecoute je comprends ta colère et ta tristesse mais je vais devoir te reposer la question. Le ton de la femme était toujours doux et aucune colère ne gâchait son visage.

- ...

- Ecoute voilà ce qui s'est passé d'après moi : Ton père était saoul et il a tué ta mère avant de lui-même se donner la mort.

- Nan, taisez-vous ! hurla le garçon

- Mais pour...

- Vous ne savez rien de moi, vous ne savez rien de mes parents !

L'enfant se mit sous la table en se bouchant les oreilles et en criant. »

Un bruit réveilla l'homme de sa torpeur : Une sonnerie. Son Gsm, posé sur une table basse à côté de lui, affichait un message : « Prêt ? ». L'homme se leva, expira, et plaça son Gsm dans sa poche. « Allez ! » se dit-il, « Il ne faut plus douter mais foncer ! » se persuada-t-il. Il se dirigea vers l'entrée et mis son imper noir. Il ouvrit la porte et sortit tout en prenant soin de refermer la porte derrière lui. Il descendit les rangées d'escalier et se retrouva dans la rue. Il jeta un coup d'œil sur la façade de l'immeuble. Sa fenêtre située au troisième étage était entrouverte. « Tant pis, et doute façon, qui voudrait cambrioler un taudis pareil, surtout au troisième étage ? ».

L'homme avança quelques mètres en remontant le col de son imper. Soudain une sirène de police retentit une rue plus loin. L'homme fut parcouru d'un frisson et se mit à courir. Arrivé à deux rues plus loin, il stoppa net et se gronda : « Mais qu'est ce qui te prends bon sang ?! Tu n'as rien fait ! » L'homme reprit sa route et ajouta à lui-même : « Du moins pas encore... »

L'homme remarqua que plus il avançait, plus il s'enfonçait dans l'obscurité et le silence qui régnait sur la ruelle pesait. « C'est marrant » se dit-il « Dans l'antiquité, les grecs associaient l'obscurité à la bêtise et la lumière à l'intelligence... ». Cette pensée l'amusa et lui offrit une échappatoire aux doutes Mais une fois arrivé à destination, ceux-ci revinrent de plus belle. C'était une maison au bois noir, aux tuiles noires, à la clôture noire, même l'herbe du jardin semblait noire de jais. Cette atmosphère pesante s'intensifia lorsque l'homme se dit : « Les grecs n'avaient peut-être pas tords, je suis peut-être en train de me jeter dans la bêtise même... Après tout, rien ne m'oblige à suivre la voie que mon père a tracée pour moi, je ne suis pas lui... ». L'homme ignora ses doutes et avança.

L'homme n'entra pas dans la demeure, il se contenta de la contourner. Il jeta un coup d'œil aux fenêtres en passant. A l'intérieur, tout n'était que désolation, des meubles en ruines, des cadres brisés en morceaux. « Personne ne pourrait se douter de ce qui se passe à l'intérieur... » se dit-il. Il continua en direction du fond du jardin où se trouvait un abri de jardin du même bois que celui de la maison. Un homme baraqué se tenait à droite de l'entrée et le fixait avec des yeux profonds et sévères. Celui-ci lui désigna la porte de doigt en poussant un grognement ; Il l'autorisait à entrer.

En franchissant le seuil, une odeur de bois humide lui taquinait les narines. L'homme connaissait bien la manière de faire. Il fit trois pas et se retrouva au fond du cabanon, là, il tira sur la corde d'une tondeuse aux lames rouillées. Les planches qui formaient le fond de l'abri se rétractèrent et laissèrent apparaitre un passage. L'homme attendit avant d'entrer. Car il le savait une fois franchit le seuil, il serait impliqué et il ne pourrait plus faire marche arrière. Et si ce qu'il faisait n'était pas la solution, et si cela ne faisait qu'envenimer les choses ? L'homme recula d'un pas. Non, il ne pouvait pas faire ça, il devait faire demi-tour ! Il se retourna et tomba nez à nez avec un visage qui lui semblait familier.

- Alors, t'entres pas ? dit cette même personne.

- Je, je pense que j'ai, ..., oublié un truc... bégaya l'homme.

- Tu veux dire ça ?

L'autre lui tendait un objet enroulé dans du tissu avec un sourire.

- Je suis passé chez toi pour voir si tu étais déjà parti et j'ai remarqué que tu l'avais laissée chez toi. reprit-il.

- M-Merci. dit l'homme.

Celui- ci saisit l'objet et se mit à trembler.

-Hé ! lui rappelait l'autre, Oublie pas, on n'a pas le choix, ou plutôt on ne nous l'a pas laissé ! C'est plus le moment de se défiler !

Ainsi l'homme avait perçu ses doutes... Il hocha fébrilement la tête comme un enfant en pleurs à qui on fait jurer de ne plus faire de bêtises. L'autre esquissa un sourire avant de mettre sa main sur l'épaule de l'autre et de lui murmurer : « Allons-y ». Et les deux hommes pénétrèrent dans la pièce froide.

La peur du Ritz [Terminé]Onde histórias criam vida. Descubra agora