Sweet creature, sweet creature,

When I run out of road,

You bring me home.

Il ne regarde ni la caméra, ni les nombreuses personnes qui, d'après la vidéo, sont rassemblées autour de lui ; il fixe le sol, ce qui me déchire un peu plus le cœur et fait monter de lourdes larmes dans mes yeux qui sont désormais en train de menacer de rouler sur mes joues.

Il a l'air triste. Pas seulement triste dans le sens où cela ne dure que quelques minutes ; triste dans le sens où je reconnais cet expression de son visage. Il avait à peu près la même quand l'histoire avec sa mère biologique l'a chamboulé ;  la même expression qu'il avait le jour de l'anniversaire de Niall, quand il m'a tout avoué.

Sweet creature,

We're running through the garden, oh where nothing bothered us,

But we're still young.

I always think about you and how we don't speak enough.

La réalité me frappe une énième fois quand je réalise la guitare avec laquelle Niall joue. C'est la mienne. Harry l'a gardé. Des tonnes de questions me parcourent l'esprit maintenant : vit-il toujours chez nous? Dans notre maison? Ou l'a-t-il déjà vendu? En presque une semaine? Pourquoi a-t-il gardé ma guitare? Et pourquoi est-il dans un bar à chanter cette chanson? Est-ce que c'est une chanson qu'il a écrite?

But, oh,

Sweet creature, sweet creature,

Wherever I go,

You bring me home.

Sweet creature, sweet creature,

When I run out of road,

You bring me home.

Mes joues ne mettent pas longtemps à être inondées de larmes. Je ne peux tout simplement pas me retenir. Et je n'en ai rien à faire de ces quelques regards qui sont sur moi, dont certaines personnes en face de moi, qui se sont retournées après m'avoir entendu renifler. Malgré ma vue brouillée par les larmes, j'ai vaguement vu Michael donner son téléphone à quelqu'un, avant de se faire un chemin jusqu'à moi.

Je sais, par son regard, qu'il se posait des tonnes de questions, qui sont maintenant dotées de réponses, grâce à mes pleurs.

« Cette chanson parle de toi, » chuchote t-il en me tirant doucement dans ses bras, « j'en suis persuadé. »

C'est adorable, gentil, attentionné, incroyable, et pleins d'autres choses, je le sais, mais ses mots ne font que doubler les larmes que mes yeux laissent s'échapper.

But, oh,

Sweet creature, sweet creature,

Wherever I go,

You bring me home.

Sweet creature, sweet creature,

When I run out of road,

You bring me home.

J'aimerai le trouver, et le rejoindre. J'aimerai lui crier qu'il me manque et que tout semble impossible sans sa présence, sans son rire, sans sa voix, sans son doux visage, sans son magnifique sourire qui est malheureusement inexistant sur cette vidéo ; sans tout ceci et plus de choses encore. J'ai l'impression que tout s'est arrêté, y comprit mon monde, depuis qu'il en est partit.

Et le pire dans tout ça, c'est que j'ai pensé, ne serait-ce que quelques secondes, au fait que ce centre nous fasse du bien à tous les deux. Mais bordel de merde, j'étais tellement loin du compte. J'étais tout simplement énervée et fatiguée de tous ces mensonges, de toutes ces choses non-dites. Maintenant je le regrette, évidemment, et j'en paie les conséquences. Je suppose que je le mérite ; c'est comme ça que marche la vie.

Tout n'arrive pas par hasard ; c'est une chose que j'ai toujours pensé. Jamais je n'aurais pensé voir le bout de notre relation — je ne le vois toujours pas, d'ailleurs — seulement, on se déchire l'un comme l'autre, à cause de tout ce qu'il s'est passé.

« Sa voix est juste incroyable, » dit un homme en tendant le téléphone de Michael vers son propriétaire, après que celui-ci ait gentiment retiré ses bras d'autour mes épaules.

« C'est vrai, il déchire, » ajoute un autre.

S'il était là pour entendre ces compliments... J'imagine son petit sourire timide, accompagné de ses adorables fossettes. Mon dieu ce qu'il me manque.

« Attends, » je fronce les sourcils en attrapant le téléphone de Michael, voyant qu'il reste dix secondes.

Dix secondes, cela peu paraître court, mais quand ce n'est pas quelque chose que que l'on aime voir, dix secondes peuvent paraître comme de longues minutes interminables. Surtout quand, durant ce temps, vous voyez la personne à qui vous êtes le plus attaché, se lever, et partir presque en courant, le visage dans ses mains. Interminables ces dix secondes, c'est bien ça. Je suis totalement dévastée. Et pour deux raisons très simples : la première étant que le voir dans cet état ne m'enchante pas du tout, et que cela me brise le coeur.

Et la deuxième, étant le fait qu'à ce moment précis, j'ai réalisé qu'on ne se rend réellement compte de l'importance d'une personne, que lorsqu'on la perd.

thank you - hs. (II)Where stories live. Discover now