21.

801 58 17
                                    

Harry.

Je sais que si elle a fait ceci, c'était parce qu'elle pensait pouvoir reconstruire ces quelques murs qu'elle avait créée. Les mêmes qui se sont brutalement détruits suite à la mort de Judy. J'ai toujours su, et elle m'en avait déjà parlé, que l'alcool l'aidait, aussi bizarre que ça l'est, à rassembler correctement ses pensées. Elle m'avait fait toute une explication sur le pourquoi du comment un soir, quand nous étions à Los Angeles, il y a quelques mois. Elle s'était ouverte à moi d'une façon dont jamais personne ne l'avait fait. J'étais tellement heureux.

Et je le suis toujours autant, seulement, depuis quelques jours, j'ai l'impression de la perdre petit à petit. Pas dans le sens où notre relation se détériore, mais dans le sens où je sens qu'elle m'échappe et qu'elle devient de plus en plus imprévisible. Hier soir en est une preuve. Depuis plusieurs jours quelque chose à changé, et je sais pourquoi. Je sais aussi que ce qu'il s'est passé avec... Anne, l'a beaucoup boulversé et je m'en veux pour ça. C'est moi qui ait ordonné qu'elle reste parce que je me sentais mieux et plus confiant si elle était près de moi. Je ne regrette aucune de mes paroles, bien au contraire, je regrette seulement de l'avoir obligé à rester pour assister à ce désastre.

Mais ce qui est fait est fait, et maintenant je dois essayer de réparer mes bêtises. Je dois aussi l'aider comme j'ai toujours essayé de faire au mieux. J'avais pensé à l'amener de nouveau à Los Angeles, histoire qu'elle se coupe un peu de Londres le temps de quelques  jours mais, 1) Los Angeles lui rappellerait beaucoup trop Judy, et 2), j'ai peur que quand nous allons revenir ici, ce soit pire.

Alors je me résous à essayer de l'aider ici, même si j'ai l'impression que la situation est plus compliquée que je ne le pense vraiment. Je ne sais pas comment m'y prendre, et je ne sais pas non plus si le fait d'être en colère contre elle arrange les choses, mais je ne peux pas m'en empêcher. Je ressens encore cette vive douleur dans la poitrine au moment où Niall a prononcé la phrase: "Rose a eu un accident." J'étais totalement effrayé et énervé.

Et là, je suis assis dans le canapé, à fixer la télé qui affiche un écran noir, et à attendre qu'elle descende. Je suis persuadé qu'elle est réveillée depuis un bon bout de temps, mais qu'elle a trop peur de descendre et d'affronter la réalité. Je la connais.

Hier soir, après l'avoir ramenée ici et après m'être assuré qu'elle dormait -pour de vrai- je suis partit à la recherche de sa voiture. Elle était dans le fossé d'un chemin, à deux kilomètres de la maison de Niall. Et rien que de penser qu'elle a marché dans la nuit, seule et ivre, pendant deux kilomètres, me met hors de moi.

J'ai ensuite appelé un dépanneur qui a gentiment accepté de venir pour récupérer la voiture et qui m'a informé qu'il s'en chargerait dans la journée qui allait suivre, c'est-à-dire, aujourd'hui.

« Harry? »

Je me retourne à l'entente de mon prénom, prononcé par sa douce voix. Elle est vêtue de son legging et d'un de mes tee-shirts. Ses cheveux sont relevés en chignon dont quelques mèches, ayant cédées, tombent sur les côtés de son front. Elle est si belle.

Voyant que je ne réponds pas -étant trop occupée à la détailler admirablement- elle baisse la tête et joue nerveusement avec ses doigts.

« Je.. je ne trouve pas les cachets pour les maux de tête.. »

Évidemment.

Toujours en restant silencieux, je me lève et me dirige vers la cuisine où j'ouvre un tiroir dans le fond, contenant toute sorte de médicaments. Elle me suis, après avoir hésité quelque secondes à rentrer dans la pièce.

Je me souviens que j'avais casé les médicaments ici lors de notre emménagement et que je n'ai jamais eu le courage de les bouger. Remarque, ils ne gênent personne ici.

thank you - hs. (II)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant