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Les larmes dévalent mes joues à une allure incontrôlable. Il est partit, sans se retourner. J'ai crié son prénom de nombreuses fois mais il ne m'a jamais adressé un regard, ni un mot, avant de passer les portes, créant, dès à présent, un énorme mur entre nous. Il ne m'a pas laissé le temps de lui expliquer. Tout ceci aurait été différent s'il l'avait fait, mais je ne peux pas lui en vouloir ; si les rôles avaient été inversés, j'aurais très probablement réagit de la même façon.

« Bon, il faut que tu m'expliques, » soupire Michael, tout en continuant les mouvements de sa main, de haut en bas dans mon dos, pour me réconforter.

Mon téléphone entre les mains, je tente désespérément de recevoir un appel, ou un message de sa part. Il ne peut pas tout abandonner sans savoir ; je suis sûre qu'il meurt d'envie d'avoir plus d'explications.

Je suis dans leur chambre. Pour être honnête, je ne sais pas si je suis autorisée à aller dans les chambres des autres personnes admises dans ce centre, mais Lysa dormait quand j'ai voulu rentrer dans la notre pour y déposer mes deux sacs, et puis Michael et Connor m'ont ordonnés de ne pas rester seule.

Je suis seule avec Michael car Connor a son rendez-vous avec son psychologue. J'ai trouvé ça étrange qu'il soit en début de soirée, mais avec toutes les personnes dans ce centre, il faut trouver des créneaux pour tout le monde, et je suppose que ce n'est pas tout le temps facile.

« C'était ton petit-ami? » demande Michael, la voix étrangement basse.

Mon ventre se tord brutalement de douleur, à ses paroles. Douleur que je ressens en fermant fortement les yeux. Ceux-ci, en revanche, ne sentent même plus les larmes qui s'en échappent.

Je secoue la tête de haut en bas, et de gauche à droite. Que dois-je répondre à ça?

« Oui? Non? » il soupire, « ne te renfermes pas, j'ai besoin de comprendre. »

Je serre les dents avant d'hocher véritablement la tête.

« Alors, c'est oui, » confirme t-il, « et pourquoi est-il venu? »

« P-p-p– »

« Calme toi Rose, respire, » il stoppe ses mouvements mais garde sa main en haut de mon dos.

« Rose, tu dois te calmer, » il me serre un peu plus contre lui, « respire, comme ça. »

À l'entente des battements de son cœur, je me calme doucement. Petit à petit, les larmes cessent de couler le long de mes joues quand je prends de grandes inspirations et que je souffle longuement, comme il m'a apprit à faire plusieurs fois.

« Voilà, c'est ça, » dit-il d'une voix encourageante, « continues. »

S'il savait que si je réussi à me calmer, c'est parce que je viens de penser à Harry.

Nous restons de longues secondes dans un silence qui n'est pas gênant, mais plutôt reposant. Il reste à fixer le sol en face de nous, même s'il me lançait de petits regards toutes les dix secondes.

« Il s'appelle Harry, » soufflais-je, coupant ce silence avec ma voix étouffée.

« Harry, » répète t-il en hochant la tête, « et qu'est-ce qu'il faisait là, Harry? »

J'ouvre mes yeux, qui étaient jusque là fermés, et je me mets à jouer nerveusement avec mes doigts, ayant posé mon téléphone à côté de moi, sur le lit sur lequel je suis assise.

« Il était venu m'apporter mes affaires, » je sens que mes mains se mettent à trembler, « et c'est– j'ai dit– enfin, j'ai remit des choses sur le tapis, ce qui a fait que le ton est monté, et– et– »

thank you - hs. (II)Where stories live. Discover now