Chapitre 4: Grand changement

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J'enfilai une autre veste et un autre jogging parce que je portais encore le même pull et les mêmes joggings que quand je suis sortie de l'hôpital. Je me foutais bien de ce qu'il allait penser de moi, qu'il voit mon dos, je m'en fiche. Je me fis une couette dans mes longs cheveux bruns après m'avoir lavé et je me regardai dans le miroir pour la première fois après une semaine. J'avais des cernes à force de trop pleurer, j'étais blanche et je faisais peur, j'avais pris du poids. Je pris une de mes couvertures et le couvrit de celle-ci ainsi que tous mes autres miroirs.

Je descendis les escaliers avec un pas lourd et lent. Toutes les lumières étaient allumées, mais les rayons du soleil couchant rentraient à l'intérieur et s'étalaient sur les murs. Je regardai ma maison pour la toute première fois.

Je sentais tous les regards sur moi. Je devais probablement faire peur ou même sembler malade avec mes joggings et ma veste grise des Black Hawks de Chicago. Les mains dans les poches, les pieds nus sur le sol froid de céramique et ma capuche sur la tête, je devais attirer l'attention.

Je pouvais voir Rupert me regarder avec ses gros yeux de chat. Il se leva et vint se blottir contre moi. Je me penchai, mais j'ai sentis mon bandage bouger et je me suis retenu de crier. Une plaie s'est ouverte, mais je me suis relevée et j'ai continuée ma marche, jusqu'à ce que  je vois sur le sol, de grandes chaussures noirs cirées avec un pantalon noir parfaitement ajusté. Un homme, mon garde du corps, j'en suis sûre. Je ne voulais pas le voir. Je ne voulais pas qu'il me voit.

«-Alice! s'exclama ma mère en laissant quelque chose de pas cassant s'écraser sur le sol. Je suis tellement contente que tu sois là pour te présenter à ton garde du corps!
-Sandy, avait répondu mon père de sa voix calme et grave, elle n'aurait pas eu le choix de le rencontrer de toute façon.
-Je sais, pauvre idiot, mais elle aurait bien pue rester dans sa chambre!»

Il eu un petit malaise, mais nous avions tous l'habitude que ma mère parle trop. Il eu un toussotement.

«-Donc, acheva mon père pour rompre le silence. Alice, je te présente Jace, il sera ton garde du corps jusqu'à ce qu'on trouve qui t'a kidnappé.
-J'en veux pas.»

Le ton de ma voix m'avait surprit. J'enlevai ma capuche, mais jamais je posai les yeux sur lui.

«-Qu'il me retrouve je m'en fiche, il m'a déjà détruite, qu'il face ce qu'il veut je m'en fiche.
-Ne dis pas de bêtises! cria ma mère, hystérique. C'est un miracle que tu sois encore en vie, je ne crois pas... je ne suis pas capable de te perdre et d'avoir peur de ne plus jamais te revoir. C'est plus une question de bien-être, mais de survie et Jace n'est pas une option, mais une obligation!»

Je la regardai avec un regard noir. Ma vue se floua. Mon coeur me faisait mal. J'avais une boule dans l'estomac.

«-Sais-tu ce qu'il m'a fait? lui crachais-je les yeux plein d'eau. Il m'a violé et pas juste une fois. Je me sens tellement faible! Tu comprends ça? Il a abusé de moi comme une poupée sans défense, parce que c'est ça que je suis. Le pire dans tout ça, c'est que dans le monde, les femmes sont souvent les victimes de ce genre de choses, ça à cause des hommes, alors non, je refuse qu'un homme soit complètement en charge de ma sécurité, encore moins qu'il soit là partout où je vais!»

Ma mère me regardait les yeux pleins de larmes. Elle chochotte qu'elle est désolé et elle partit. Une partie de moi regrettait, mais je savais que c'est exactement ça que je devais faire.

«-Ce n'est pas négociable»

C'est tout ce que mon père me dit avant de partir dans la même direction que ma mère. Je restai là, sans rien dire. Je savais que Jace me regardait, c'était son boulot. Après quelques secondes, je repris mon souffle et les larmes coulaient d'une manière plus acharnée. Je regardai le vide, impuissante. C'était comme si je tombais dans le vide, tous mes muscles s'étaient figés.

Je savais que Gaby et James étaient là à me regarder, mais je ne pouvais rien faire d'autre que m'effondrer sur mes deux genoux, les mains sur les yeux. À ce moment-là, c'était tout ce que j'étais capable de faire.

«-Venez!» lança une voix jeune, mais grave et enjoué.

Je sentais des pas se diriger en arrière de moi. Jace. Une fois Gaby et James sortie, je le sentais se diriger sur le comptoir, écrire quelques mots sur une feuille et il déposa quelques choses en avant de moi.

Je détachai mes mains de sur mon visage. Il avait mit une boîte à mouchoirs et un mot qui disait;

"Nous ne sommes pas tous des conards, fais-moi confiance."

Je pris le mot ainsi que la boîte et je partis dans ma chambre et pour la première fois, j'ai vraiment dormi une vrai nuit, même si je ne lui faisais pas confiance, une partie de moi, l'ancienne Alice se sentait moins seule.

À suivre...

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