« Merci.. » fait-elle simplement une fois la petite boite entre ses doigts. Elle commence à s'éloigner de moi, sans dire un mot ou faire quelque chose. C'est pourquoi j'ai parlé, la faisant se retourner pour me faire face de nouveau.

« Tu comptes partir comme ça? »

« Nous n'avons pas besoin d'en reparler, » soupire t-elle, ce qui me fait arquer un sourcil, « je sais ce que j'ai fait. »

« Oh mais je m'en doute bien, » rétorquais-je, « c'est ça le problème. »

« Harry, écoute– »

« Non, tu m'écoutes, » m'impatientais-je en sentant la colère grimper les échelons, petit à petit, « te rends-tu réellement compte de ce que tu as fait? Non seulement tu as explosé ta voiture, mais tu aurais pu y rester. Et je ne serais même pas venu te chercher. »

Elle fronce les sourcils, confuse, tandis que je me maudis mentalement pour ce que je vais faire dans les secondes qui suivent.

« Je ne serais pas venu parce que tu m'avais dit que tu arrivais. Donc je t'aurais attendu. Toute la nuit. Pendant que toi tu serais dans cette voiture, sans– »

« J'ai comprit, » siffle t-elle, les dents serrées, « arrête. »

« Non, je n'arrêterais pas, » continuais-je, en serrant les poings, « j'ai besoin que tu t'en rende compte. Que tu ouvres les yeux le temps de quelques secondes. »

« Mais je ne fais que ça, Harry! » s'écrie t-elle en jetant ses mains dans l'air, « je ne fais que ça d'ouvrir les yeux et de me rendre compte que toute ma vie n'est qu'une putain d'erreur que je dois réparer! »

« N'essaie pas, » lâchais-je soudainement, la peur prenant possession de moi, ce qui lui fait froncer les sourcils, « N'essaie même pas. Pas une seule fois. »

« Tu n'as pas à me dire ce que je dois faire ou ne pas faire. »

« Rose. » la prévenais-je.

« Quoi? »

Je suis terrifié. J'ai l'impression de ressentir cette boule au ventre qui était présente quand elle a essayé mais que j'étais là pour la retenir. Et je ne veux vraiment pas avoir à faire ça de nouveau.

« Je fais ce que je veux. Tu n'es pas mon père, Harry, je n'– »

« Non, mais je suis ton petit-ami, » m'agaçais-je en haussant le ton, « et en tant que petit-ami, je me dois de t'aider et de te protéger. Alors s'il faut que j'aille jusqu'à te surveiller toutes les secondes, je le ferais. »

Elle soupire longuement à la place de me répondre. J'ai raison, et elle le sait.

Personne ne devrait ressentir le fait de vouloir mourir parce que ce sentiment est extrêmement nocif. À partir du moment où nous y pensons une seule seconde, il vient se coller à la peau et il y reste pour nous détruire petit à petit.

C'est exactement ce qu'il se passe avec Rose, et la voir se détruire ne me plaît pas du tout. Je donnerais tout pour que cela cesse. Et si je le pouvais, je prendrais sa peine et sa douleur pour qu'elle soit pleinement heureuse.

« Dis-moi ce qu'il faut que je fasse. »

« Il n'y a rien à faire. » elle secoue la tête, faisant bouger, au passage, les mèches de ses cheveux qui tombent sur les côtés de son front.

Je fais quelque pas vers elle pour pouvoir poser ma main sur sa joue. Je m'étais dit que si je voulais être assez sévère, je devais éviter tout contact physique et éviter ce genre de comportement mais c'est plus fort que moi.

« Laisse-moi t'aider, encore une fois. »

« Je ne veux pas.. » murmure t-elle, sa voix se brisant. Je fronce les sourcils.

« Pourquoi? » répondis-je doucement, sur le même ton.

« Je ne veux pas que tu aies de faux espoirs.. »

« Je n'en aurais pas, » chuchotais-je, « parce que tu vas te battre et te prouver que si tu es en vie, c'est pour savourer chaque moment de celle-ci. »

Elle baisse la tête. J'attrape doucement son menton entre mes doigts pour pouvoir la relever. Ses yeux cherchent les miens, et je sais que bien au fond d'eux, se trouve une lueur d'espoir; celle d'être sauvée. Et je me rappellerais toujours de ce qu'elle m'avait dit un jour, au centre: "peut-être que c'est cette personne qui a le plus de peurs; celle qui a le plus de craintes. Comme celle de ne pas pouvoir être sauvée."

Je lui ai promis que je la sauverais. Je ne suis pas un héros, mais s'il le faut j'en serais un, rien que pour elle. Je serais son sauveur. Je ne peux pas la perdre, elle m'est tellement importante. Elle est si précieuse.

Tout doucement, je pose mes lèvres sur les siennes, avant de les bouger lentement. Elle répond assez vite à mon geste en bougeant également ses lèvres, et en touchant ma joue du bout de ses doigts. Je me sens tellement bien. La savoir contre moi, pour moi, à moi. Je suis éperdument amoureux de cette jeune femme. Je ne peux pas me passer d'elle une seule seconde et, c'est comme si, à la seconde où elle est près de moi, tous mes maux disparaissent et je me sens mieux.

Quand nos lèvres se séparent, nos fronts, eux, se collent et nos yeux ne se lâchent plus.

« Si un jour tu décides de le faire, » je ferme les yeux durant de courtes secondes, détestant l'idée qu'elle puisse aller aussi loin, avant de les ouvrir de nouveau, « souviens-toi que tu m'as promis de ne jamais me laisser seul. »

thank you - hs. (II)Hikayelerin yaşadığı yer. Şimdi keşfedin