Puisque je ne réponds pas, il appelle le barman et commande deux nouveaux verres. Mon téléphone se met à vibrer au même moment dans la poche de ma veste.

Harry:

> Tu restes plus longtemps chez Will finalement?

Je fronce les sourcils en me maudissant mentalement. J'ai oublié d'inventer quelque chose. Non, je ne lui mens pas, pas du tout, non, non. Je ne veux juste pas qu'il sache que je suis passée ici.

« À la tienne, ma jolie. » il se penche et soudain, sa main glisse doucement sur ma cuisse, remontant jusque sur ma hanche. Je bouge rapidement, en fronçant les sourcils.

« Je ne vous ai pas adressé un mot, je n'ai pas accepté votre verre et je ne vous ai en aucun cas autorisé à me toucher de cette façon. » m'énervais-je en descendant du tabouret. Il arque un sourcil puis se met à rire.

Vraiment. Il est en train de rire.

« Ne fais pas ta diffic– »

« Je pense que le message est assez clair, » intervient le barman, fermement, « tant que vous n'avez pas eu son accord, vous n'avez aucun droit sur elle. »

Je lui souris de façon à le remercier.

L'homme tente de se défendre mais je n'écoute plus parce que je me dirige, difficilement mais sûrement, vers la sortie. Mes yeux me font voir de drôles de choses et il m'arrive de rire, sans savoir pourquoi. Je monte dans ma voiture après quelques minutes, le temps d'arriver à appuyer correctement sur la clé pour l'ouvrir.

J'ai l'impression d'être très loin du volant, et que celui-ci est tout petit. Tellement que j'ai dû mal à le prendre pleinement en mains. Le bruit de la voiture est différent ce soir. Il est... très silencieux. Remarque, c'est mieux; je vais pouvoir avoir une bonne conduite.

Je réponds rapidement un "j'arrive" à Harry pour ne pas qu'il s'inquiète, et je sors du parking de ce bar, pour prendre de petites routes. Je sais que j'ai bu donc je joue la sécurité.

Je fronce les sourcils tout en plissant les yeux pour pouvoir me concentrer d'avantage sur la route. Malgré mes pleins phares, j'ai du mal à voir. Ma tête tourne légèrement ce qui me fait serrer le volant un peu plus.

Mon esprit divague entre différentes excuses dont je pourrais me servir. Harry trouvera la vérité un jour ou l'autre mais pour le moment, il n'a pas besoin de le savoir. Je n'ai pas envie qu'il voit ça comme un nouveau problème alors que ce n'en est pas un. C'est vrai; ça m'aide, alors je ne vois pas en quoi ça en serait un. Ce serait absurde.

Je reviens très vite à la réalité quand une petite boule de poils blancs traverse la route à une vitesse folle. Mais pourtant, la voiture arrive plus vite que lui, c'est pourquoi je tourne brusquement le volant pour l'éviter. La voiture devient rapidement hors de contrôle et ma vue brouillée n'arrange rien. Trop d'informations m'arrive, ce que mon esprit à du mal à réaliser. J'essaie de garder le volant en main, mais la voiture semble accélérer et déraper toute seule.

Mon corps est violemment propulsé en avant, rentrant en contact avec l'airbag du volant. Et d'un coup, tous les autres s'activent, rendant la voiture pleine d'énormes coussins blancs. Le devant de la voiture vient s'exploser contre quelque chose au milieu de la route, ou alors sur le côté. Je ne sais pas. Mes yeux n'emmagasinent pas tout, c'est pourquoi je les ferme. Quand mon visage s'écrase dans l'airbag du volant, je grimace et fronce les sourcils dû à la violence du choc. Le pare-brise se fissure et se brise en de petits morceaux. Certains tombent à l'intérieur du véhicule, me coupant très légèrement la peau de mes bras visible.

Et d'un coup, tout s'immobilise. Je retiens mon souffle pendant plusieurs secondes jusqu'à ce que je me rende compte de ce qu'il vient de se passer. Je suis rentrée dans un arbre et ma voiture est explosée. Je suis dans une merde monumentale. Les phares sont éteints, me plongeant dans le noir le plus complet. Enfin, j'ai toujours mon téléphone et la fine lumière qui s'échappe de la petite Lune de ce soir, mais ce n'est pas grand chose.

Je dois descendre. Je vais descendre. Mon corps est tout endolorît mais je dois me sortir d'ici. Ma main trouve difficilement la poignée de la porte, et quand j'arrive à l'ouvrir, je laisse mon corps tomber par-terre, ma tête tournant beaucoup trop.

Je reste de longues secondes allongée sur le goudron de la route en repensant à tout ce qu'il va se passer. Comment vais-je réussir à expliquer tout ceci? Je ne peux pas, je vais me faire tuer. Oh mon dieu.

Je décide rapidement de rejoindre la ville à pied. Je ne vais pas attendre que quelqu'un débarque parce qu'aucune voiture ne passe ici. Je titube durant toute ma marche, tombant parfois sur le sol, et égratignant mes mains. J'aperçois des lampadaires, me signalant un quartier. Je vais sonner chez la première maison que je vois. J'en suis obligée. J'appellerais Jane pour lui demander de confirmer ma présence chez elle si jamais Harry demande.

Je monte difficilement les quatre marches en béton devant cette grande et haute maison, mais j'y arrive. Je frappe mon poing un peu brutalement contre la porte, ne me rendant pas totalement compte de ma force.

Et au moment où mes problèmes ont prit une trop grande ampleur, je m'étais dit que rien de pire ne pouvait m'arriver, mais mes pensées se transforment en mensonge quand ce visage très familier m'ouvre la porte, de ce qui semble être sa maison.

« Rose? »

thank you - hs. (II)Where stories live. Discover now