Chapitre six

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"Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? Qu'est-ce qu'il se passe ?"

Ils ne m'ont pas laissé voir Harry. C'est pour ça qu'ils faisaient ces têtes-là, parce qu'ils ne savaient pas comment me l'annoncer. L'infirmier m'a expliqué qu'Harry avait fait une tentative de suicide et que moi j'avais fait une crise de panique. Il m'a dit que le fait que ce soit moi qui l'aie trouvé pouvait déclencher un traumatisme et qu'il était préférable pour moi que je ne le voie pas tout de suite, pas tant que j'étais en état de choc. Que ça pourrait avoir des conséquences. C'est des conneries tout ça, je suis sorti hier après-midi de l'hôpital et depuis je me sens vide, complétement et totalement vide. Je reste enfermé dans ma chambre, les volets fermés. Allongé dans mon lit je revois en boucle encore et encore les images dans ma tête et je n'ai aucune réaction. Je ne ressens rien, je revis juste la scène, tout le temps à chaque seconde, sans savoir ce que je suis censé ressentir.

Liam est passé ce matin, je n'ai pas décroché un mot. Je crois que c'est ma mère qui l'a prévenu, mais je n'ai pas vraiment écouté ce qu'il me disait, je pensais à Harry. À Harry et au sang qui coulait de ses poignets. Je ne peux pas rester sans le voir, je ne peux pas rester comme ça, ce n'est pas possible. La dernière image que j'ai de lui, c'est celle de son corps inerte au sol, je ne supporte plus de la voir. Je crois que je ne réalise pas réellement ce qu'il s'est passé, ni la gravité. Je veux juste le voir, j'ai juste besoin de le voir, je ne peux pas rester comme ça. Je dois le voir. Je me contrefous de ces histoires de choc ou de traumatisme. Je vais à l'hôpital.

"La chambre d'Harry Styles s'il vous plaît."

La femme de l'accueil me fait un sourire, avant de pianoter sur son ordinateur. Mes doigts à moi tapent frénétiquement sur le comptoir, j'ai l'impression qu'elle met une éternité et je dois me faire violence pour ne pas la secouer. Je suis nerveux. J'ignore pourquoi je le suis autant, mais je le suis et mon angoisse augmente encore quand elle relève la tête vers moi.

"Je suis désolée, il ne peut pas recevoir de visites.

- Comment ça il ne peut pas recevoir de visites ? Qu'est-ce qu'il se passe ? Il va bien ?

- Oui, oui il va bien mais il y a une note dans son dossier, qui précise qu'il ne peut voir personne."

Je lutte intérieurement pour ne pas m'énerver. "Vous n'avez pas le droit de m'empêcher de le voir." Elle me regarde ennuyée. "Je suis vraiment désolée." Je serre les dents, je ferme les yeux quelques secondes et respire pour ne pas perdre mon sang-froid. "Très bien." Je recule dans le hall. J'attends qu'elle soit occupée avec une autre personne et je me faufile jusqu'aux ascenseurs. L'infirmier a dit qu'il était dans une chambre à côté de la mienne, je sais dans quelle chambre j'étais, alors je vais chercher dans toutes celles qui se trouvent autour, toutes celles de l'étage et même toutes celles de ce foutu hôpital s'il le faut, mais je vais le voir, ça c'est clair. Ils ne vont pas m'en empêcher.

5ème étage.

Je m'approche prudemment de la chambre que j'occupais, car je n'ai pas envie qu'on me voie mais d'un seul coup j'entends des cris provenir d'un peu plus loin dans le couloir.

"Non ! Lâchez-moi !"

Je reconnais sa voix, mon cœur fait un bond et je me mets à courir. Je bouscule plusieurs personnes sur mon passage, je vais tellement vite que je me heurte à l'encadrement de la porte. Il est là, il y a quatre médecins autour de lui, il est en train de se débattre dans son lit. Je vois un docteur tenter de le piquer avec une seringue, pendant que les trois autres le tiennent, mais ils n'y arrivent pas tellement il lutte en criant.

DEGRADATION Tome IIIWo Geschichten leben. Entdecke jetzt