Chapitre trois - première partie

Start from the beginning
                                    

"Tu fais de l'asthme ?

- J'en faisais quand j'étais petit et il m'arrive encore d'en faire quand je fais trop d'efforts."

Il me répond en tournant la tête vers moi avec un sourire. "Mais rassure-toi, c'est rare et j'ai toujours de la Ventoline avec moi." Je lui rends son sourire, rassuré. J'ignorais qu'il était asthmatique même si c'est pas beaucoup. J'aime ça, apprendre de nouvelles choses sur lui, tout le temps, même si ça commence à faire un moment qu'on est ensemble, j'ai toujours autant envie de tout savoir de lui.

On est maintenant installés dans un petit restaurant/brunch que sa mère a choisi, elle nous a dit que c'était l'un de ses endroits préférés à Londres. Il y a un buffet à volonté où l'on doit se servir soi-même. Rien que d'imaginer ma mère dans un tel restaurant me fait rire, être obligée de se servir elle-même sa propre nourriture....... ce serait la crise assurée. Je reviens à la table avec deux énormes assiettes remplies à ras bord d'œufs brouillés, d'omelette au fromage, de bacon grillé, de mini viennoiseries en tout genre et en plus de ça, une grande tasse de chocolat chaud. Okay, ça fait goinfre mais j'en suis un, alors je m'en fous. J'ai l'impression d'être au paradis. La mère d'Harry se met à rire en me voyant revenir.

"Tu vas manger tout ça ?

- Oui !"

Je réponds avec enthousiasme, elle ne connaît pas la grandeur de mon estomac. Évidemment je mange plus dans l'assiette d'Harry que dans les miennes, parce que c'est toujours meilleur quand c'est à lui, comme les pizzas.

On est assis l'un à côté de l'autre, sa mère est en face de nous. Elle nous parle de son travail, en ce moment, elle est en Inde sur un énorme chantier. Elle nous raconte qu'elle et une centaine d'autres restaurateurs d'œuvres d'art travaillent sur des tableaux dans un ancien temple indou. Maintenant je comprends mieux l'admiration qu'Harry a pour elle. Elle est fascinante, son travail est fascinant et quand elle parle, on a envie de l'écouter pendant des heures.

Ça a été une vraie torture de devoir les abandonner à midi pour aller en cours. Je ne pouvais pas sécher l'après-midi aussi, j'ai déjà manqué la matinée et en ce moment mes notes sont en chute libre, si je continue comme ça, je n'aurai jamais mon année. Harry lui, a séché toute la journée.

Ça fait maintenant quatre jours que la mère d'Harry est revenue, quatre jours qu'Harry n'est pas venu une seule fois à la fac. Ça m'inquiète un peu, mais ce n'est pas la première fois qu'il rate autant de cours et puis il a tellement d'avance sur ses notes qu'il peut se le permettre. Mais le plus important, c'est que cette fois s'il ne vient pas en cours, c'est parce qu'il est heureux et il n'y a rien de plus fort que de voir la personne qui nous rend heureux, heureuse. Alors ça m'est égal qu'il ne vienne pas, même s'il me manque quand je suis sur le campus.

En sortant de l'entraînement à 18h je me suis directement rendu chez lui, comme tous les soirs pratiquement. Douché, tout propre, plus aucune odeur de transpiration ou d'herbe dans les cheveux je suis allongé dans ses bras, dans son lit. On discute de tout et de rien mais surtout de sa mère. Il l'a emmenée au cabinet vétérinaire aujourd'hui, elle a tenu à faire un don, je n'ai pas osé demander le montant du chèque, mais j'imagine qu'il devait avoir au minimum quatre zéros. "Et toi, comment s'est passée ta journée ?" Je hausse les épaules. "Oh tu sais, une fille à midi dans les toilettes, une autre à 16h à la pause et une dernière dans les vestiaires pour bien terminer." Il roule sur moi entre mes jambes, ses coudes de chaque côté de mon visage, je remonte mes genoux pour le maintenir. Il a un sourire amusé aux lèvres. "Oh vraiment ?" Je prends un air sérieux. "Vraiment." Il m'embrasse dans le cou et descend le long de ma gorge en murmurant entre chaque baiser. "J'imagine que tu es trop fatigué pour moi maintenant..." Je ne peux pas m'empêcher de rire et frissonner en même temps, mes mains se perdent sous son t-shirt dans son dos. "Je devrais pouvoir faire un petit effort... juste pour toi." Je le sens sourire contre ma peau et il répète mes mots comme s'ils avaient une importance particulière pour lui, avant de m'embrasser tendrement. "Juste pour moi."

DEGRADATION Tome IIIWhere stories live. Discover now