Chapitre 15: Tout le monde à bord !

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Chapitre 15 : Tout le monde à bord !

- Alors Azari... On a peur ? dit-il en chuchotant

Ne pas respirer, ne pas bouger, il va me laisser tranquille. Freddy se met à tourner autour de moi. La faible lumière que produisent ses yeux suffit à éclairer son visage. Visiblement, il prend du plaisir à me terroriser.

- Je sais que tu es là... Il me suffit de tendre le bras pour te toucher. Tu n'as aucune chance... Mais je ne sais pas pourquoi, Foxy te veut pour lui... Il pense qu'il a laissé s'échapper Hiro, il veut réparer son erreur. Donc... Ce n'est pas moi qui vais te tuer. Mais personne m'a interdit de te faire souffrir, héhé.

Je sens sa main m'agripper la gorge et me soulever à hauteur de ses yeux.

- Dis moi... me susurre-t-il, quel effet ça fait d'être impuissante ? Tu verrais ta tête, tu rigolerais. Elle rougit. Mais je ne suis pas sûre que ce soit d'embarras.

J'ai de plus en plus de mal à respirer, je suffoque. J'arrive à attraper son bras. Je tape dessus de toutes mes forces, en vain. Son bras ne se plie même pas.

- Toutes les bonnes choses ont une fin. J'ai assez joué, laissons les autres s'amuser à leur tour.

Il me lâche enfin, je tombe à quatre pattes. Je reprends mon souffle en frottant ma gorge douloureuse. Après quelques secondes, j'arrive à me mettre debout. Je regarde Freddy dans les yeux et lui assure :

- Vous avez beau être plus fort et plus nombreux, je quitterai cet endroit. J'ai découvert votre... petit secret sous la cascade. Sache qu'il y aura toujours deux tombes vides.

- Ouuuh, mais c'est qu'elle est déterminée la petite. Bah ! Tu peux toujours essayer. Rajoutons donc un peu de piment au jeu. LES GARS ! LA PETITE CHOSE EST LA, A VOTRE TOUR !

- Vous ne perdez rien pour attendre...

Freddy ne bouge pas, un sourire sadique collé aux lèvres. Bon. J'avais pourtant réussi à me débarrasser de presque tous les habitants. Maintenant, ils sont tous sur mon dos. Je regarde l'ours avec le regard le plus noir que je puisse faire. J'allume ma lampe torche, éteinte jusque là par crainte d'être repérée. Je n'ai plus rien à perdre, alors autant gagner du temps en sachant où aller. Je cours vers la chute d'eau, son bruit doit probablement couvrir celui des habitants. Je descends dans la rivière et traverse la cascade. Je me retourne et éclaire l'entrée de la grotte, je ne vois rien de suspect mais l'épais filet d'eau brouille tout : le bruit et la vue.

Devant moi se trouve l'embranchement. Il m'a l'air plus éloigné que lors de ma première visite, ça doit être l'effet du stress et de la peur. Je reprends ma course : erreur fatale. A peine ai-je fait quelques pas que mon pied se prend dans une petite crevasse creusée par l'écoulement de l'eau. Pour la troisième fois depuis le début de la journée, je m'écroule au sol. Mon mollet rencontre une roche pointue qui ne se fait pas prier pour s'y enfoncer. Je retiens un cri et tente de m'asseoir. J'ai maintenant la cheville foulée et une plaie saignante. Je me relève avec peine, fais un mètre ou deux et m'effondre à nouveau. La douleur à la cheville est supportable mais mon autre blessure l'est nettement moins. Elle me fait perdre un temps fou. Il me faut un bandage. Je ne peux pas en prendre un dans mon sac, cela me retarderai encore plus. Je déchire un morceau de mon T-shirt et l'enroule du mieux que je peux autour ma plaie. Je me mets debout et marche clopin-clopant le plus vite possible.

Je suis presque arrivée à la rivière souterraine quand une évidence me frappe de plein fouet. Je n'ai rien prit. Pas de « souvenir », rien qui puisse prouver que cet enfer existe réellement. Et il m'est impossible d'y retourner. C'est trop tard. De peur d'être prise par le temps, je n'ai rien emporté de tel. J'aurai beau raconter ce que je veux, personne ne me croira. Personne n'accordera d'importance à mon récit. Ils penseront que je délire. Tout ce que je vis en ce moment même n'aura aucune valeur pour eux. J'ai fait tout ça pour rien. C'est trop pour moi, je fonds en larmes.

La paroi de la grotte me guide. Quand enfin j'ouvre les yeux et essuie mes larmes, je trouve la barque à ma gauche. Mais je ne peux même pas me reposer, j'entends des hurlements lointains dans mon dos. Ils sont là. Il faut que je mette mon embarcation à l'eau. Je la pousse avec toutes les forces qu'il me reste, mais elle ne bouge presque pas. Elle est lourde et accroche le sol. Et les cris se rapprochent. Allez Azari, ce serait trop bête d'échouer maintenant, continue ! Je n'abandonne pas, la barque craque, on dirait qu'elle s'est décoincée. Je persévère, ma vie est en jeu ! Je fais des mouvements de droite à gauche, l'embarcation se rapproche de l'eau petit à petit...

- Azari , on sait que tu es là !

- Tu ne t'échapperas pas, ça ne sert à rien de lutter contre nous !

L'écho de leurs cris me parvient, me donnant encore plus force. Je redouble d'effort et la barque atteint la rivière. Le courant l'emporte déjà, je me précipite pour la rattraper. J'essaye de sauter à l'intérieur mais la pression de l'eau me bloque. Je me retourne et j'ai juste le temps d'apercevoir Foxy et Toy Bonnie sur la rive avant qu'une vague ne me submerge. Je lève ma jambe valide et mon pied accroche le rebord du petit bateau. J'use de mes dernières forces et fais passer le haut de mon corps à l'intérieur.

Je sens quelque chose me tirer vers l'arrière. Je tourne la tête : Foxy et Toy Bonnie m'ont attrapé ma cheville blessée et tirent dessus brutalement. Cette fois, je n'arrive pas à contenir un cri de douleur. Je secoue ma jambe comme je peux mais ils ne me lâchent pas. Je les entends appeler les autres. Non ! Il ne faut surtout pas qu'ils viennent. Je m'accroche à la barque, c'est mon seul et dernier espoir de partir. Mais j'ai terriblement mal, les animaux me tirent d'un côté, la barque de l'autre. Je ne veux pas être écartelée. Ils ne m'auront PAS ! J'utilise toute mon énergie et plie la jambe avec toute la force dont je suis encore capable. Ils sont surpris et je bascule enfin dans la barque. Pile au moment où d'autres les rejoignent.

J'entends à peine leurs hurlements. L'épuisement et la fatigue me rattrapent. Je pose ma tête sur le fond de l'embarcation et tombe dans un profond sommeil. Je suis enfin libre... 

Animal Crossing at Freddy'sOù les histoires vivent. Découvrez maintenant