Animal Crossing at Freddy's

Chapitre 11: Surpriiise !

Chapitre 11 : Surpriiise !

Quand je me réveille, j'aperçois la lune au travers de ma fenêtre. Je jette un coup d'oeuil au réveil : 23h40. Eh bien ! Sacré sieste ! En même temps... j'étais épuisée, autant physiquement que moralement. Ce sera ma première nuit sans Hiro. J'angoisse un peu. J'en profiterai pour tester la tablette, et voir si l'audio fonctionne. Je rouvre la remise et la trouve à la même place que là où je l'avais laissée. Si elle avait bougé, j'aurais commencé à m'inquiéter sérieusement. J'éteins les lumières, ferme la porte et les rideaux, pose mon mémo à coté de moi et patiente jusqu'à minuit. Plus les minutes passent, plus je stresse. Même s'il n'était pas à côté de moi, la présence d'Hiro me rassurait. Maintenant, je me sens seule. J'espère réussir à me débrouiller sans que les habitants ne soupçonnent quoi que ce soit.

Ca y est, la cloche du village sonne les douze coups de minuit. Je ne peux compter que sur moi-même. Les bruits ne tardent pas à se faire entendre. J'allume la tablette mais un écran noir s'affiche. Normalement, je devrais voir la place. Pourquoi n'est pas le cas ? J'appuie un peu partout, pour voir si quelque chose se passe. Lorsque je touche touche le centre de l'écran, celui-ci s'éclaire enfin. Je vois la place dans des teintes vertes, plus ou moins foncées. Yes ! Les caméras sont dotées d'une vision nocturne ! Je change de point de vue et remarque une ombre vers « Reventes et Retouches ». Elle se tourne vers moi et ses deux yeux jaunes luisent dans la nuit, c'est Foxy. De quoi effrayer un fantôme. Je change immédiatement de caméra et cette fois je vois le pont. Une silhouette plutôt fine traverse l'écran, en se déplaçant avec une agilité surprenante. Elle me tourne le dos et je suis incapable de dire de qui il peut s'agir. Le rire retentit, il semble venir de la gauche, du café de Robusto peut-être ? Je m'y rends virtuellement et ai juste le temps d'entrevoir Freddy qui sort de mon champ de vision. Le stress se mue en peur. Je suis sensée sortir seule, avec eux qui rodent autour de moi, prêts à m'attraper ?

Je crois qu'il est temps de tester le son. J'appuie sur « Play Audio » ce qui déclenche un rire d'enfant quelque part. Il est très vite suivi de bruits de pas précipités et de râles. Positivons : le bouton fonctionne et Hiro a eu raison. A supposer que ce soient bien Chica, Bonnie et leurs binômes qui aient été attirés. Tout semble se passer comme prévu, pour une fois. J'ai eu assez de sensations désagréables pour cette nuit. Je mes énormément de temps à ranger la tablette, étant donné que je suis dans le noir total. J'y parviens tout de même au bout de quelques minutes.

Je me glisse sous ma couette, même si je ne suis pas fatiguée à cause de ma sieste. Mentalement, j'essaie de trouver une issue mais je pense avoir épuisé toutes mes idées. Comment Hiro a fait pour s'échapper ? Il a forcément trouvé quelque chose que j'ignore. Pourtant, je pense avoir tout essayé. La gare, Amiral et même la caravanerie. Il ne reste que la mer, mais elle à l'air de s'étendre sur plusieurs kilomètres avant de rejoindre un coin de terre. Je ne peux pas poser de questions sur ce que sont devenus les maires précédents, tout le monde se douterait de mes intentions. Mais... peut-être suis-je trop méfiante ? Peut-être que je les surestime ? Peu importe, un seul faux pas et tout rate. J'ai du mal réfléchir au beau milieu des grattements, des grincements, des rires et des pas.

A force de remuer dans le lit, j'entends un bruit de papier froissé. Je le cherche à tâtons sous la couette. Mes doigts agrippent ce qui ressemble à une feuille, je n'arrive pas à lire ce qu'il y a dessus, il fait trop sombre. Qu'est-ce que ça peut bien être ? C'est probablement mon mémo, je ne vois pas de quoi d'autre il pourrait s'agir. Je le pose sur ma table de nuit, je verrai ça demain. Et finalement, je m'endors plus vite que je ne l'aurais cru.

Le lendemain, c'est le bruit des cloches sonnant huit heures qui me réveille. Mon temps de sommeil n'a pas été très long mais je me sens d'attaque pour cette journée. Je déverrouille la porte et ouvre les rideaux, les rayons du soleil en profitent pour venir éclairer ma chambre. Sur la table de nuit se trouve effectivement le récapitulatif du dernier appel d'Hiro, comme quoi, je n'avais pas besoin de m'inquiéter. Je fais ma toilette et me prépare un bon petit déjeuner. Je me demande si les habitants sont réveillés. Si oui... est-ce qu'ils ont besoin de dormir ? Est-ce qu'ils connaissent la fatigue ? Il vaut mieux ne pas y penser. 

Je sors prendre l'air. Cela fait un moment que je ne suis pas allée dans la rue commerciale. J'aurai bien besoin de nouveaux vêtements, d'autant plus que s'il faut que je m'en aille, je me doit d'y être bien préparée. Quelques minutes plus tard j'arrive devant le magasin des Sœurs doigts de Fée. J'entre, et Layette s'empresse de me saluer. Layette, Cousette et Tiquette sont les trois hérissonnes qui tiennent la boutique. A première vue, elles sont toutes les trois adorables mais encore une fois, je dois être méfiante. J'examine leur nouvel arrivage et repère des habits qui pourraient m'être utiles. J'achète donc un pull nordique, je ne risque pas d'avoir froid même si les températures sont agréables, un jean, je commence à en manquer et des lunettes de soleil. Passons aux chaussures. Je me rends au magasin tenu par Blaise, une moufette. Je ressors avec une paire de bottes de randonnée sous le bras. Normalement, je n'ai rien fait d'anormal, les commerçant ne devraient se douter de rien.

Je retourne chez moi, mes achats à la main. J'ai tout juste le temps de les ranger avant que quelqu'un toque à la porte. Je l'ouvre et trouve Foxy, le renard pirate, sur le seuil.

- Heeeey Azari ! Bien dormie ? J'ai vu que t'avais ouvert tes rideaux, j'en ai déduit que t'étais réveillée. Du coup, je viens te dire bonjour ! C'est rare quand tu es debout si tôt. 

 - Saluuut Foxy ! Hier j'ai fait une grosse sieste, j'avais pas forcément besoin de beaucoup de sommeil cette nuit. Tu veux boire ou manger un truc ? 

 - Non non t'inquiètes ! Par contre, je pourrais visiter ta maison ? J'osais pas le demander à celui qui était là avant toi.

Fait-il exprès de me tendre une perche ? C'est le moment où jamais de lui demander ce qu'Hiro est devenu... Non. Je ne le sens pas, c'est trop risqué. Tant pis, j'enchaîne sur autre chose.

- Il devait pas être bien méchant de toute façon. Mais avec plaisir ! Entre, lui dis-je en m'effaçant pour lui laisser le passage. 

 - Merci bien !

Il faut que j'essaie de rester naturelle. J'ai le sentiment que la visite de Foxy n'est pas une simple visite de courtoisie. Je ne lui ai jamais parlé auparavant et on n'a fait que croiser à Prineli de temps à autres. Alors... Pourquoi est-il ici ?

Je lui fais visiter la maison, tout se passe sans encombre. On échange quelques banalités. Je me suis peut-être trompée, il a l'air d'être venu simplement pour faire connaissance. Pourquoi pas après tout, il ne m'a pas l'air bien méchant. C'est fou la différence entre le « lui de maintenant » et le « lui de cette nuit ».

- Merci pour ce temps passé avec toi, c'était sympa ! annonce-t-il en s'asseyant sur le lit.

- De rien, la prochaine fois c'est moi qui viens, ça te dit ?

- Aucun souci ! N'empêche, je trouve que c'est cette pièce la plus jolie. Tous les meubles s'accordent vraiment bien entre eux.

- C'est gentil, mais c'est pas moi qui ai fait la déco ! répondis-je.

Il observe la pièce et il me semble qu'il essaye de mémoriser comment les meubles sont disposés. Le tapis, la télé, la table, les sièges, le lit, la table de nuit... Tiens, il l'observe plus longtemps que le reste. Oh non. C'est pas vrai. J'ai pas fait ça ?! J'ai pas laissé mon mémo dessus !? C'est une blague ?! Reste calme Azari, reste calme. Il ne l'a peut-être pas vu. Mais quand il relève la tête... le doute n'est plus possible. Avec un sourire narquois, il désigne le bout de papier avec son crochet :

- Mais c'est qu'elle avait bien caché son jeu... Une si petite erreur, un simple texte et tout tes mensonges sont réduits à néant. J'ai commencé à m'en douter cette nuit. Avec le rire que tu as déclenché. Je n'ai pas jugé utile d'en parler aux autres, ils ne m'auraient sûrement pas cru. Mais maintenant... Je ne peux plus me tromper. Tu brûles certainement de savoir comment Hiro a pu nous filer entre les doigts hein ? Il était sacrément doué celui-là. Plus que toi, héhé. Bah, je vais te le dire ! Il a escaladé la falaise, sans protection ni rien. On s'étaient réunis au-dessous de lui, au cas où il tomberait. Pour être aux premières loges lors de sa mort. Ca aurait pu être drôle si sa main avait lâché prise et qu'il s'était écrasé à nos pieds. De toute façon, on ne pouvait qu'attendre, aucun d'entre nous ne pouvait le suivre. Mais toi, on ne te ratera pas. Sur ce... Salut !

Il passe devant moi. Je suis tétanisée. Et je le vois sortir, ce petit sourire narquois toujours collé aux lèvres.