Chapitre 1 : Une étrange rencontre.

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Chapitre 1 : Une étrange rencontre.

Quelques minutes suffisent pour que la forêt m'entoure déjà. Le sentier est assez dégagé pour que je ne me heurte pas aux racines et aux branches dissimulées sous terres ou cachées à travers l'épais feuillage des arbres. Il fait sombre malgré les quelques rayons de soleil qui parviennent à percer l'épaisse couche verte des arbres. Je ne suis encore jamais sortie d'Haïwan, je ne sais pas ce que je trouverai en sortant de la forêt, ni même où est sa limite. Devant moi, il y a des arbres à perte de vue, on dirait qu'ils sont tous identiques, je n'ai pas intérêt à m'éloigner du sentier si je veux éviter de me perdre. J'espère que j'aurai quitté ce lieu assez inquiétant avant la nuit.

Au fur et à mesure de ma progression, le soleil continue sa course vers l'Ouest. Il commence à se faire tard et je ne vois toujours pas la fin de la forêt, je ne dois pourtant pas être bien loin de la sortie. Je cherche à travers les feuilles quelque chose qui pourrait me servir d'abri et où je pourrai installer mon sac de couchage sans problème. De plus, la lanière de mon sac commence de me faire mal à l'épaule à force d'appuyer dessus. J'ai l'impression de repérer quelque chose qui ressemble à une cabane de chasseur, elle ne m'a pas l'air très éloignée du sentier. Je m'approche. J'avais raison ! C'en est bien une ! En plus d'être bien camouflée, elle est en bonne état et plutôt spacieuse. C'est décidé, je m'installe ici. Je pose mon sac et soupire d'épuisement. Je sors mon sac de couchage et le mets par terre. Je me prépare un bon petit repas, je n'ai rien à faire chauffer, tout ce que j'ai se mange froid, pour une fois, je crois avoir pensé à tout. Après avoir bien mangé, je me glisse dans mon sac de couchage, et je m'endors quelques minutes après avoir fermé les yeux tellement la fatigue est grande.

Je me réveille assez tard le lendemain, tant pis, j'avais besoin de repos. Je plie bagage et retrouve le sentier que j'avais emprunté la veille sans problème. C'est dans le calme et avec le chant des oiseaux que je reprends cette deuxième journée de marche, je compte bien sortir de cette forêt assez vite. Je regarde quand même ma boussole pour m'assurer que je me dirige vers l'est. J'ai l'impression que le feuillage se fait moins dense et que le soleil arrive plus facilement à atteindre le sol. Une brise légère qui m'apporte l'air chaud, et par la même occasion me permet d'être calme et détendue. Je prends la carte que j'ai dans mon sac et tente de déterminer où je suis et quel chemin il me reste à parcourir pour sortir de la forêt. D'après mes estimations, je suis presque arrivée à sa lisière et il ne devrait me rester que quelques dizaines de minutes avant de pouvoir enfin découvrir ce qui se cache derrière ces arbres.

Ils commencent à se raréfier, j'aperçois la limite de la forêt. Encore quelques enjambées et je découvre un paysage magnifique : la mer et la plage à ma droite, les montagnes à ma gauche. L'étendue bleue de la mer s'étend à perte de vue, aucune vague ne l'agitant, tandis que les montagnes et leurs sommets enneigés restant identique toute l'année s'offrent à moi de l'autre coté. Et devant moi, il y a une immense plaine, les brins d'herbes se mouvant au rythme de la brise qui m'a accompagnée jusqu'ici. Des fleurs aux multiples formes et aux multiples couleurs les accompagnent dans leur étrange danse. Ce nouveau décor a l'air beaucoup plus accueillant par rapport à celui que je viens de quitter.

Les rayons du soleil ne rencontrent plus aucune barrière et viennent m'effleurer la peau. Je continue ma marche, toujours en quête de ce village idyllique entouré de mystères. Où est-il ? A quoi ressemble-t-il ? Comment la vie est-elle là-bas ? Je serai la première à le découvrir. J'aperçois un bateau amarré à un ponton à quelques centaines de mètres de moi. Il me semble aussi voir un homme près de lui. Il a peut-être entendu parler de ce village. Je n'ai que peu d'espoir mais cela ne coûte rien d'aller lui demander. Je ne me perdrai pas puisqu'ici la vue est parfaitement dégagée et ma boussole m'indiquera toujours le chemin à suivre.

Je me rapproche et le voit mieux. Il ne m'a pas encore vue. Cependant, il y a quelque chose de bizarre chez lui... On dirait qu'il a une sorte carapace sur le dos... Il est habillé d'un haut bleu à manches courtes avec des petites fleurs blanches ainsi que d'un short kaki. Son crane est étrangement plat. On m'a toujours appris qu'il ne fait pas s'arrêter sur les apparences, je vais donc lui parler.

- Excusez-moi monsieur, je peux vous demander un renseignement ?

- Kôa ? Oh mais c'est une joli sirène que nous avons là matelot ! Qu'est-ce que je peux faire pour toi ? Et appelle-moi Amiral !

Il a l'air d'être un pur marin...

- Vous allez sûrement trouver ma question bizarre, mais je cherche un village où la vie serait parfaite, un village où tout le monde s'entendrait bien...

- Je vois exactement de quoi tu veux parler ! Un p'tit village idyllique, quelque part à l'est ?

- Oui c'est ça ! Comment le connaissez-vous ? m'écriai-je pleine de joie.

- V'là cinq bonnes années que je m'arrête à son port tous les jours ! Je ne peux pas te proposer de monter avec moi, mon rafiot est déjà chargé à bloc ! Mais j'peux sans problème t'indiquer une gare qui t'y emmènera.

-Ce serait vraiment très gentil de votre part mons...Amiral !

- Alors la gare se trouve au nord du village, faut donc que t'ailles en direction du nord-nord est. Et que tu d'mandes de t'arrêter à Prineli, c'est l'nom du village, dit-il en pointant la direction de son doigt.

Il a le teint vert... C'est étrange... Il ne ressemble pas à un humain.

- Merci beaucoup ! J'espère qu'on se reverra là bas !

- Y a pas d'koâ ! On se reverra, c'est certain.

Je lui adresse un signe de la main en guise d'au-revoir et me dirige dans la direction qu'Amiral m'a indiquée. Il était certes étrange mais en plus de m'avoir été d'une grande aide, il avait l'air plutôt gentil.

Prineli... C'est donc comme ça que le village s'appelle... Je trouve ce nom plutôt joli. J'espère que la gare n'est pas très loin... Le soleil est à son zénith, pourtant, la température reste tiède, juste comme il faut. Après m'être éloignée, je m'assois dans l'herbe et prépare mon pique-nique. Je ne mange pas beaucoup, je n'ai pas très faim, le repas d'hier soir m'a largement rassasiée. J'en profite pour me reposer. Je reste allongée dans l'herbe, des oiseaux passent de temps en temps au-dessus de moi, leurs silhouettes se détachent du ciel d'un bleu immaculé. Le beau temps devrait continuer un bon moment, il n'y a pas un seul nuage.

Je me relève avec peine, sortant de mes songes. Ma boussole m'indique la direction dans laquelle je dois repartir et je me remets en marche, avec l'impression d'être près du but. Si j'arrive à trouver la gare et qu'il y ait effectivement un village répondant au nom de Prineli, je sais que j'arriverai à destination. Je me demande si les habitants du village seront comme Amiral, prêt à aider et sympathiques. Si la légende est vraie, normalement cela devrait être le cas. J'ai quand même eu beaucoup de chance d'être tombée sur lui, je ne pensais pas qu'il aurait su de quoi je parlais, et aussi vite.  

Animal Crossing at Freddy'sWhere stories live. Discover now