Chapitre 5 : Terrible double jeu.

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Chapitre 5 : Terrible double jeu.

Jamais je ne me suis réveillée autant de fois pendant une sieste. A chaque fois, le même cauchemar. Je ne l'avais pas fait auparavant. C'est la nuit, il n'y aucune lumière, à part ma lampe de poche. Je suis entourée par des bruits étranges : craquements, grincements, rires dont je n'arrive pas à trouver l'origine. Je suis encore à Prineli, mon front est couvert de sueur. Je cherche absolument à rentrer chez moi. Ma lampe de poche clignote et s'éteint, les piles sont déchargées. Cette fois, je me retrouve dans l'obscurité totale. Je tends les bras, je cherche des points de repères, mais rien n'y fait. Je suis perdue, dans le noir, avec des animaux qui veulent ma mort autour de moi. Je ne sais même pas pourquoi ils agissent comme ça. Je continue d'avancer, mais je me heurte à quelque chose de froid et rugueux. Je tâtonne, il y a quelque chose en bois à ma droite. C'est une porte. Je l'ouvre et entre. Serai-je chez moi ? J'allume la lumière, elle éclaire toute la pièce. Je suis bel et bien arrivée chez moi ! Mais il n'y a pas que la pièce que la lumière éclaire, à travers ma fenêtre, une silhouette jusque là plongée dans l'obscurité me regarde. Mangle. Je m'empresse d'appuyer une deuxième fois sur l'interrupteur. Je sais qu'elle m'a vue, je ne peux plus m'échapper. Faute de mieux, je me cache dans une armoire au sous-sol. Je tremble de peur, je transpire et j'ai beaucoup de mal a calmer ma respiration. Je me retrouve une nouvelle fois dans le noir. J'entends qu'on ouvre la porte d'entrée, des pas. Elle n'est pas seule. Je me fais la plus petite possible au fond de ce qui est ma seule chance de survie. Ils fouillent partout. C'est horrible d'entendre tout ce qui se passe, sans pouvoir agir, prisonnière. Quelqu'un descend au sous-sol. Je ne respire plus, je ferme les yeux. En vain. La porte de l'armoire grince quand une main l'ouvre. Je ne peux plus rien faire pour me sauver, j'ouvre les yeux. Ils n'ont pas allumé la lumière, le sous-sol est toujours dans l'obscurité. Huit paires d'yeux me font face. Ils sont tous là. Pour moi.

Je me réveille systématiquement à ce moment. J'ai beau me rendormir un quart d'heure, une demi-heure après, ce cauchemar revient. Il est vingt-trois heures trente, je ne veux pas me recoucher. Je pourrais passer à coté de l'appel d'Hiro, et je n'ai plus la force de revivre ce cauchemar. Je vais à la salle de bain, il faut que je me calme. Une longue douche devrait suffire. En effet, l'eau chaude me fait un bien fou. Je ressors apaisée et détendue. J'éteins toutes les lumières, m'assois sur mon lit et attends l'appel qui ne devrait plus tarder.

Cinq minutes plus tard, le téléphone sonne, je décroche aussitôt.

- Uh... Allo ?

- Oui, je suis là, explique moi ce qu'il se passe !

- Oh là ! Calmes toi. Je vais essayer de te dire tout ce que je sais malgré le peu de temps que j'ai. Donc reste calme et laisses moi parler d'accord ? annonce Hiro, d'une voix posée.

- D'accord, je t'écoute.

- Donc, tu as dû entendre des bruits bizarres tout au long de la nuit dernière, ce sont les habitants qui bougent. Tu dois te demander pourquoi ils font ça... Eh bien, même si Marie et tous les commerçants n'y prennent pas part, tout le monde y trouve son compte. Marie ne veut pas que son maire chéri quitte la ville afin qu'il continue à s'en occuper comme elle ne pourra jamais le faire. Les commerçants eux, veulent s'enrichir toujours plus et... pour les habitants... Tu es leur jouet, leur attraction principale. Alors tu penses sûrement que c'est bizarre : Pourquoi te tuer s'ils ont besoin de toi, même si tu n'es qu'un jouet à leurs yeux ? Selon eux, soit tu es un jouet obéissant qui ne pose pas de problèmes et ils s'amusent simplement à te faire peur, soit tu tentes de leur échapper, ce qui ne leur plait évidemment pas du tout, et tu es un jouet mort. Surtout, ne leur dit pas que tu veux partir d'ici. Ils deviendront encore plus actifs et plus dangereux compris ? Et il se peut que certains te mènent la vie un peu plus dure, en t'occupant toute la journée, afin de t'épuiser et de te rendre inoffensive.

Génial, il manquait plus que ça... Il aurait pu me le dire avant !

- Je te retrouve demain pour te dire comment te déplacer la nuit, en minimisant les risques. Ils seront toujours là mais bon... Tu peux essayer seule sauf que tu verras, ce n'est pas aussi simple que tu ne le crois...

- Ok... C'est pas très encourageant ça tu sais ?

- ...

- Hiro ? Allo ?!

Rah ! Pourquoi fallait-il que ça se termine maintenant ?! Bon... Maintenant je connais leur motivation... Un jouet... Je n'ai aucunement l'intention de me laisser faire. Même si je les ai rendus plus dangereux. En attendant ce n'est pas cette nuit que je vais sortir.

Ma sieste n'a pas été des plus reposantes, il faut que je profite de cette nuit. Je ne peux pas me lever demain dans le même état que ce matin ! Ils pourraient en profiter. Maintenant que je sais la cause de tous les bruits que j'ai entendus la veille, même si elle fait peur, je devrais pouvoir m'endormir assez facilement. Je n'ai jamais eu de difficulté de ce coté là. Et il me faut à peine vingt minutes pour tomber dans un sommeil sans rêve, ni cauchemar.

Le lendemain, ce sont les rayons du soleil qui me réveillent, j'ai oublié de fermer les rideaux de mes fenêtres. Qu'importe ! J'ai fait une grasse matinée et je suis pleine d'énergie pour affronter cette journée ! Je déjeune, fait ma toilette et sors de chez moi. J'ai une certaine appréhension à l'idée de revoir Mangle... Hiro m'a dit qu'il m'apprendrait à me déplacer la nuit mais pas comment partir... Je chercherai une sortie ce soir, ce n'est pas le temps qui manque, en plus j'ai déjà quelques idées.

Je vais pêcher à la rivière. En plus de la canne à pêche, j'ai plein d'autres objets dans mon sac, je n'aurais jamais cru que je pourrais y mettre autant de choses. Après tout, pendant son premier appel, Hiro m'avait bien dit : « Prineli, un village magique ». C'est peut-être à cause de ça que je peux mettre une dizaine de meubles avec quelques outils dans mon sac. En route je rencontre Bonnie, le lapin violet qui m'avait accueillie à mon arrivée avec les trois autres.

- Salut Azari ! Tu as l'air mieux qu'hier ! me dit-il avec un grand sourire

- Bah, c'était le temps de m'habituer à cette nouvelle maison.

- Mangle m'a dit que tu comptais partir d'ici quelques jours, c'est vrai ?

- Ah... Les nouvelles vont vite ici... Oui, elle a raison.

- Oh, c'est dommage tu sais... Ne t'inquiètes pas, on fera tout pour que tu te sentes comme chez toi, comme ça tu pourras rester avec nous !

- Non, mais je...

- Allez bye ! A plus tard peut-être !

- Euh... O-ouais bye !

Mais pourquoi font-ils ça ?! Je ne veux pas rester ici ! C'est ma décision, je ne reviendrai pas dessus. Ils pourront essayer de me retenir, je trouverai un moyen de partir, qu'ils le veulent ou non. Même si Bonnie a été plus gentil que Mangle, je sais qu'il est comme les autres. Hiro ne m'aurait pas appelé, je n'aurais pas saisi le double sens de ses paroles qui me semble maintenant flagrant. Je dois me faire à l'idée qu'ils ne sont pas ce qu'ils semblent être.

Animal Crossing at Freddy'sWhere stories live. Discover now