*Chapitre 1*

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La danse, la danse, la danse... Qu'est-ce que je ferais si je ne dansais pas? Quand je danse je vis, alors si je ne danse pas je ne...

- Maëva ? Maëva ?!

- Euh...oui monsieur ?

- Peux-tu nous donner la date de mort de François Hollande ?

J'étais encore dans la lune et le prof d'histoire m'a, comme par hasard, interrogée pile à ce moment-là !

- Heu...ben...

- DRIIIIIIIIIIIING !!

Ouf ! Sauvée ! J'aime bien l'histoire, mais quand il s'agit des dates de mort des hommes politiques, je m'en fiche complètement. En revanche la sonnerie du mardi soir, elle, je l'adore ! Elle me signale que je peux, enfin, aller danser. Je range mes affaires en vitesse et je me rue vers la sortie. Arrivée devant la grille, je consulte ma montre: 16h50. Plus que dix minutes avant le début de mon cours. Je cours vers mon école de danse pour arriver le plus vite possible et avoir le temps de me changer. Je pourrais utiliser le téléporteur du collège, mais à cette heure-ci il est blindé de collégiens pressés de rentrer chez eux. Et puis, l'école de danse étant à cinq-cents mètres, je peux y aller à pieds. Ce qui me permet, en même temps, de m'échauffer. J'arrive devant l'école de danse un peu essoufflée et admire cet endroit où je me sens si bien. C'est un bâtiment coloré sur deux étages avec de grandes fenêtres rondes. J'avance dans l'allée et alors que je m'apprête à ouvrir la porte d'entrée, j'entends derrière moi :

- Maëva ! Attends-moi !

C'est Elena, ma meilleure amie. Nous sommes inséparables depuis la maternelle et nous ne nous sommes jamais disputées. Depuis la rentrée on se voit moins souvent car Elena est dans un collège privé. Mais on communique avec nos montres, on s'invite souvent et surtout : Nous nous retrouvons chaque mardi pour notre cours de danse ! Elena cours vers moi et on s'enlace :

"- Salut Elena!

- Salut Maëva! Jesuistroppresséeçavaêtretropgénialj'aihâted'yêtre!!"

Ha oui et j'ai oublié de vous dire : Aujourd'hui on commence les pointes ! J'attends ce moment depuis ma naissance ! Bon OK, peut être pas depuis ma naissance, mais depuis le jour où j'ai découvert la danse en tout cas. C'était quand j'avais trois ans, en petite section, ma maîtresse s'appelait Carine Rimbourt. Je l'adorais ! Elle était super gentille avec nous. Ce jour là nous sommes tous partis voir un ballet avec Carine. C'était au moins de Décembre, alors je pense que vous vous doutez bien que nous sommes allés voir casse-noisette. Quand je suis sortie du téléporteur qui m'avait envoyée à Garnier, j'ai dit:

« WOUAW ! ». C'était la première fois que je voyais l'Opéra et au premier coup d'œil j'étais déjà émerveillée. La classe est entrée en rang et en silence et nous avons découvert le magnifique escalier qu'est celui de Garnier. Nous sommes entrés dans la salle et on nous a attribué nos places. Il ne nous restait plus qu'à attendre que le spectacle commence. Nous étions tous très excités à l'idée de voir une représentation dans un endroit si somptueux, et à Paris en plus. Cela nous changeait de nos minuscules villages de Normandie. Tout à coup, les lumières se sont éteintes et l'orchestre a commencé à jouer. Il a fallu attendre trois bonnes minutes avant que le rideau ne se lève et à ce moment là je me suis rendue compte que je n'avais jamais rien vu d'aussi beau. J'avais l'impression d'être dans un rêve! Je contemplais avec émerveillement et admiration ces corps en mouvement, si gracieux que l'on aurait dit des fées. Quand le spectacle fût fini je n'avais qu'une seule idée en tête : Danser ! Je n'étais âgée que de trois ans mais je réalisais déjà que la danse allait devenir ma raison de vivre. Et je ne m'étais pas trompée! Aujourd'hui je ne me verrais pas vivre sans la danse. Et le fait de commencer les pointes me donne l'impression d'être passée de l'étape : J'adore danser ; à l'étape : Si je ne danse pas, je ne vis pas.

Danseuse un jour et pour toujoursWhere stories live. Discover now