✨Chapitre 45 - De moqueries et d'un câlin

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Toujours est-il que Spoty allait devoir faire équipe avec quatre jeunes qu'il connaissait plus ou moins bien et dont il avait une opinion mitigée. Cela ne le réjouissait guère. Zed était celui qu'il avait le moins côtoyé et qui lui inspirait le moins de confiance. En revanche, il ne pouvait en dire autant de sa sœur. Lumia représentait l'amour de sa vie. Selon lui, ce n'était qu'une question de temps avant qu'elle ne s'en rende compte et il se disait que ce voyage serait une merveilleuse occasion de le lui faire remarquer. Ethel et Thomas, quant à eux, avaient été dans son dortoir depuis son arrivée. Il savait que la jeune fille à la réputation d'être un peu « bizarre » avait de la peine à le supporter, surtout lorsqu'il se mettait à énumérer des adjectifs comme il aimait le faire pour embêter ses interlocuteurs. Mais Thomas n'avait jamais émis ou fait ressentir le moindre mépris pour le garçon. C'est donc vers lui qu'il se tourna naturellement lorsque les cinq adolescents entamèrent leur longue marche à travers les hautes herbes du Sauvage pour rejoindre la forêt, empruntant les traces de Charly et May.

Le début du trajet des jeunes se fit dans le silence, ponctué seulement de quelques toussotements de la part de Thomas et de reniflements venant de Spoty.

— Comment ça se fait que la Grande Prêtresse vous ait fait partir si vous êtes malades ? interrogea Zed que les bruitages des garçons commençaient déjà à énerver.

— Ah mais je ne suis pas malade, rétorqua Spoty sur le champ, de son air très sérieux habituel. Je ne fais que soutenir Thomas pour qu'il se sente moins seul quand il est obligé de briser le silence religieux qui nous entoure.

Son sarcasme ne passa pas inaperçu mais Zed choisit de ne pas le relever, se contentant de trouver le raisonnement du garçon pour le moins étrange.

— Je savais pas que tes admirateurs étaient aussi perchés, adressa-t-il à Lumia avec un sourire moqueur.

Sa sœur, qui ne lui avait toujours pas pardonné sa remarque du matin, le fusilla du regard.

— Zed, à ton avis, on va les retrouver dans combien de temps ? demanda alors Ethel.

L'intéressé réfléchit avant de répondre :

— Ils sont partis il y a trois semaines alors si on tient un rythme assez élevé, je pense que dans deux semaines on les aura rattrapés.

— T'es optimiste dis donc ! remarqua Thomas. Ça veut dire qu'il faut qu'on aille presque deux fois plus vite qu'eux ! calcula-t-il.

— C'est tout l'intérêt de les rattraper, se moqua Lumia.

— Au fait, intervint Spoty, on peut m'expliquer pourquoi on va les chercher ?

Quatre regards interloqués convergèrent vers celui qui venait de parler.

Spoty se justifia en haussant les épaules :

— Personne ne m'a dit ce que je viens faire là ni où on va, alors je me renseigne...

Un silence accueillit ses paroles. Finalement, Zed jugea bon de briser le silence.

— On va chercher May et Charly parce que la Grande Prêtresse a besoin d'eux, expliqua-t-il.

Spoty fronça les sourcils.

— C'est que ça doit être d'une importance capitale, estima-t-il les sourcils toujours froncés en articulant bien plus que nécéssaire.

C'est que son cerveau carburait à toute allure pour tenter de trouver une explication à un tel retournement de situation.

— Et vous n'allez pas me dire pourquoi la Grande Prêtresse souhaite tant les retrouver, n'est-ce pas ? devina-t-il.

Jusqu'à ce que tout disparaisse derrière la LuneWhere stories live. Discover now