Chapitre 2

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Je sors de chez moi en voiture, tout en faisant attention à ne pas réveiller le voisinage comme d'habitude et commence à aller dans la direction du lieu de rendez-vous que nous avons proposé et sur lequel nous nous étions mises d'accord. Quand je me rappelle soudainement que c'est à moi que reviens la responsabilité d'y conduire aussi mes amies. Au volant de ma voiture, qui est assez petite, pour cinq personnes, je sors du village pour me rendre chez Apolline. En passant par de petits chemins presque pas fréquenté, je parviens chez elle assez rapidement.

Je gare ma voiture devant chez mon amie et sors de celle-ci pour aller toquer à la porte d'entrée. Apolline l'ouvre, et je vois qu'elle est habillée aux couleurs militaires. Ses cheveux roux et lisses lui arrivent juste en haut du dos et elle a des yeux verts qui sont ouverts en grand de surprise. Elle sort de sa maison et referme très doucement la porte, il est encore tôt et ses parents ne sont pas encore réveillés. Et même, ils n'auraient pas voulu qu'elle parte à cette heure. Apolline et moi montons dans ma voiture, une fois que mon amie s'est accrochée, je démarre et nous allons directement chez Rose qui habite un peu plus loin, dans une ville quoi. Enfin, Villers, est-ce une ville ? Eh bien théoriquement oui, il y a des magasins, des écoles, des lycées, des collèges et tout ça.

- Tu sais quoi ? Je me demande si, tout compte fait, nous ne devrions pas rester chez nous sans nous mêler à tout ça, dis-je.

- Pourquoi ? Me demande Apolline en se tournant vers moi. Tu as encore un mauvais pressentiment ?

- Oui, disons qu'aller dans un lieu où des sectes se rassemblent ne me plaît pas vraiment. Pas que j'ai peur, hein, mais je doute que l'on en ressortent vivantes.

- Ah ah ah ! Tu n'as qu'à prier Dieu pour que l'on s'en sorte sans dommage!

- Pff, tu sais bien que je ne crois pas en Dieu, Apolline.

- Je sais, mais on ne sait jamais, hein ? De nous trois, tu es la plus âgée et celle qui fait le rôle de la « grande sœur » !

- Hum, je ne vois pas vraiment le rapport, mais bon, oh, encore un bouchon...

- Tu vois ! Tu ne t'énerve même pas au volant !

- ...

Voyant que le conducteur n'avance pas, je klaxonne, mets mon clignotant à droite et le contourne pour passer devant lui. Je vais assez vite pour éviter qu'il ne me rentre dedans. Lorsque je passe à côté du véhicule, je jette un coup d'œil au conducteur. Un homme âgé, bien évidement. Apolline s'était accrochée à son siège par surprise et me regarde avec étonnement. Je suis très calme, malgré le fait que je n'aime pas quand quelqu'un qui ne voit pas clair s'obstine à vouloir conduire. J'aurais été bien tenté d'ouvrir mon carreau pour crier au vieil homme de rentrer chez lui, mais cela ne me regarde pas. S'il a un accident, ce ne sera pas mon problème, moi, je serais déjà loin.

Apolline se met à rire nerveusement en disant que je suis un peu dangereuse au volant. Je réplique alors que ce sont des gens comme ça qui provoque des accidents. Comme il y a un stop, je m'arrête légèrement, regardant à droite et à gauche avant de m'engager à droite. Apolline monte le son de la radio car elle a entendu le mot « accident ».

« Aujourd'hui sur la RN2, un accident de voiture a eu lieu. Un jeune homme a perdu le contrôle de son véhicule et, en essayant de le contourner le camion qui roulait devant lui, le véhicule a fait un tonneau avant de passer par-dessus les rambardes de sécurité et de s'écraser contre une autre voiture sur la voie du retour.

Le bilan de cet accident est simple, le conducteur du premier véhicule n'a pas été grièvement blessé, n'ayant qu'une perte de connaissance temporaire. Par conséquent, le conducteur du deuxième véhicule est décédé suite au choc. »

Le Triangle des âmesWhere stories live. Discover now