Epilogue

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Épilogue.

Je marchais en compagnie de Connor, longeant le quai. Les vagues tanguaient contre la côte et une douce brise caressait nos visages. Pensivement, mes yeux parcouraient l'immense étendue bleutée. Une main vint se glisser dans la mienne, me faisant me retourner. Mon cousin me sourit et embrassa ma pommette. Je le gratifiais d'un sourire timide et rivais mes iris noisettes sur le sol défilant sous mes pieds.

Conny m'avait gentiment amené à Cardiff, pour profiter des bienfaits apaisants de la mer. Mais le visage endormi de Zayn ne se chasserait pas de mon esprit pour autant. C'est l'inquiétude et la panique qui me rongeaient de plus en plus chaque jour. Et ça faisait maintenant deux jours qu'on s'était mis à part près de l'océan et mes visites continuelles a l'hôpital me manquaient. J'avais besoin de le voir, endormi certes mais vivant. J'avais peur qu'il parte sans prévenir, qu'il nous quitte alors que je suis à des centaines de kilomètres.

«Tu veux une glace? me réveilla Connor en glissant sa grande main entre mes omoplates.

- Non, merci.

- Mange quelque chose, rouspèta-t-il en s'arrêtant de marcher.

- Tu vas pas t'y mettre toi aussi! Tu penses que je suis vraiment d'humeur à me promener et manger des glaces italiennes? Non, très peu pour moi, raillais-je en accélérant le pas.

- Nina... soupira le châtain. Pardon, j'aime pas te voir dans un état pareil... J'essaie de t'aider...

- M'aider?

- Oui, dit-il en me rattrapant.

- Ramène moi auprès de Zayn. Je t'en supplie, murmurais-je les larmes aux yeux. Je te demande que ça...»

Il me sourit tendrement et me serra contre son torse. C'est comme ça qu'on se retrouva coincés dans sa Fiat blanche pendant plus de deux heures. Les trajets avec Connor étaient toujours hilarants mais ces temps-ci, j'avais très peu mon humeur joviale d'antan. La tête posée contre la vitre froide, je laissais mes yeux dériver sur la route de béton, poussant un léger grognement quand l'irrégularité du sol faisait que ma tête tapait très peu agréablement la fenêtre du véhicule.

Pendant ces deux heures ou plus, aucun de moi ou Connor n'avait dit un mot. Pas un seul. Mon cousin avait seulement allumé la radio qui avait défilé les musiques du moment et quelques blagues téléphoniques qui l'avait fait rire, mais pas moi. Pourquoi niveau blagues téléphoniques j'étais la reine, mais depuis le coma de Zayn, j'avais perdu tout mon humour.

Le panneau de la ville se montra enfin, me rassurant. J'étais dans la même ville que lui. Mais Connor pris sous mon regard choqué, le chemin de l'hôtel où je logeais depuis ma rupture avec Liam, et non celui de l'hôpital dont je convoitais un patient particulier.

«Qu'est ce que tu fais? m'exclamais-je en secouant l'épaule de ce conducteur incompétent.

- On va à l'hôtel, pourquoi?

- Mais je veux le voir! m'indignais-je.

- Les médecins ont dit que son état était stable, ça fait plus de deux semaines qu'il est dans cet état! Il sera encore là demain, arrête de te faire du souci pour rien.»

Mon sourcil s'arqua, dévisageant mon stupide cousin que j'avais envie d'étriper à cet instant même. Rien. Confirmez moi, il a bien dit "rien"? Je croisais mes bras sur ma poitrine et m'adossa fermement contre le siège passager. Je le hais.

La vue de notre hôtel ne me ravit pas du tout. J'avais bien pour idée de m'enfuir en courant mais Connor me connaissait si bien, il s'était dépêché de faire le tour de la voiture et me força à sortir de sa voiture puis me jeta sur son épaule comme une enfant. Je me mis à batailler en couinant.

Good Liar (2014)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant