Cela ne fait qu'une semaine que nous sommes au courant. Une semaine. Et elle est déjà là, à sa recherche. Je ne veux pas qu'elle lui tombe dessus. Pas comme ça, pas maintenant. C'est beaucoup trop tôt.

La porte s'ouvre, se cognant contre le mur, me faisant sursauter une seconde fois. Jane la referme et me tend mon manteau tandis que le sien est déjà sur ses épaules.

« Je comptais rentrer dans peu de temps, » l'informais-je en mettant mon manteau, « mais merci. »

« Non, on ne mange pas ici, » répond t-elle en secouant la tête, « Aaron m'a forcé à te faire sortir et à te pousser à bout pour que tu me parles de ce qui te rend si absente depuis ces derniers jours. »

Je laisse mes yeux se fermer durant quelques secondes. Ce dont j'aurais besoin à cet instant, ce serait de l'alcool. Plein d'alcool. Juste pour échapper à ce moment qui me retourne le cerveau, le cœur et l'estomac.

« De toute façon, si je refuse aujourd'hui, ce sera pour demain, et ainsi de suite? » soupirais-je.

« Exactement, » elle sourit et m'attrape le bras avant de commencer à marcher dans les rues, me tirant un peu, « tu comprends vite dit-donc. »

Je lui donne un léger coup de coude, la faisant rire. Nous n'allons pas trop loin pour pouvoir s'arrêter au premier fast-food que nous croisons sur notre chemin.

Nous nous asseyons l'une en face de l'autre juste après avoir commandé nos menus qui viendront dans les minutes qui suivent. Elle croise ses bras sur sa poitrine et appuie son dos sur le siège derrière elle.

« Tu as dix minutes pour tout déballer, » dit-elle en tapotant sur sa montre, « tout ce qui est dit ici, reste ici. Je t'écoute. »

« Jane, c'est compliqué... »

« Je m'en fiche de ça, je veux t'aider, » elle s'avance un peu plus pour pouvoir poser sa main sur mon bras, « parler de ce qui ne va pas fait du bien, même si on en pense le contraire. Et puis c'est moi, je suis là pour t'écouter. »

J'hoche doucement la tête.
Elle a raison. Je le sais. J'ai besoin d'en parler. Et même si, hier encore, j'ai dis que ce n'était pas leurs affaires, à Aaron et elle, j'ai besoin de lui expliquer. Tant pis si cela prend des heures; j'ai besoin d'un avis extérieur à propos de toute cette situation.

« Je–et bien..., » je fronce les sourcils, « Harry a été adopté quand il était encore enfant car ses parents sont décédés alors qu'il n'avait que sept ans. Il vivait avec James, l'ami de ma mère... »

« Oh, » elle hausse les sourcils, « James est le père adoptif d'Harry? »

J'hoche la tête pour confirmer ses paroles, « et depuis que je le connais, il n'arrêtait pas de me dire qu'il ne croyait pas à cet accident, que c'était un simple mensonge. »

Je baisse la tête en jouant nerveusement avec mes doigts. Nos commandes arrivent au même moment. J'attends donc que l'homme qui est venu nous les déposer s'en aille pour pouvoir reprendre ce que je disais.

« Il disait que c'était à cause de sa sœur biologique, avec qui il avait réussi à prendre contact, qui avait crée ce doute en lui. »

« De quelle façon? » me demande t-elle, ne touchant pas son hamburger, trop attentive à ce que je raconte.

« Elle n'était pas sure d'elle; elle confondait tout. »

Elle hoche la tête.

« Et nous n'en n'avions pas reparlé depuis... oh. Depuis longtemps, » souriais-je légèrement, le souvenir de son baiser si soudain ce jour-là me revenant, « et le jour où nous avons emménagé ensemble, il a reçu une lettre, et... »

thank you - hs. (II)Where stories live. Discover now