Chapitre 10

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Aucun de nous en agissant seul ne peut atteindre le succès.

-Nelson Mandela

Les jours qui suivirent l'enterrement, je me retrouvais seule dans les bureaux adjacents. Mon patron n'était pas là et n'avait pas l'air d'arriver. Alors je gérais tout, ce qui me faisait un travail monstre. J'étais dans les locaux depuis neuf heure ce matin et j'y étais toujours à vingt trois heure quinze.

Je m'endormais sur les documents, fatiguée de mes nuits passées. Je réfléchissais et pensais trop à lui, à son histoire et ce qui s'en suit. Le fait que je n'avais plus de nouvelle de mon boss me laissait perplexe. Je devrais sûrement m'inquiéter. Mon téléphone vibra, me faisant sursauter. Je décrochais, hésitant entre la panique et la joie.

-Monsieur ?

Rien. Pas de réponse. C'était le signe qui me fallait pour me bouger et débarquer chez lui. Je ramassais mes affaires, sans raccrocher, et courrais dans l'ascenseur. Je l'appelais à travers le combiné, ayant besoin de sa voix. Et s'il avait fait une connerie? Ou alors, était-ce un simple accident? Je ne pouvais être sûre de rien, alors j'étais allée chez lui en quelques minutes.

Je me retrouvais devant sa porte et toquais plusieurs fois dessus, laissant seulement un bruit creux résonner dans le long couloir. Je n'avais aucune réponse, aucun signe de vie. J'avais une chance sur cent qu'il soit ici, et j'espérai que ce soit le cas. J'essayais de l'ouvrir manuellement, mais elle était verrouillée. Alors, j'enlevais mes barrettes et crochetais la serrure. J'avais appris à faire ça sur youtube, c'est pour vous dire.

La porte s'ouvrit alors, laissant une pièce plongée dans le noir. Aucune lumière, pas un bruit. Je pénétrais alors à l'intérieur et cherchais un interrupteur. C'était encore un de ces appartements qui sont entièrement automatisés, alors il n'y avait plus d'interrupteur. Génial.

Je trouvais enfin une télécommande sur l'îlot. En touchant à tous les boutons, je réussis à allumer le salon après quelques minutes de recherche. Je fis d'abord éblouie, puis choquée. Il y avait plus de bouteilles que la dernière fois, au moins le quadruple. Il y avait même de la cocaïne sur la table basse. Puis je sus qu'il ce passait quelque chose de pas normale. Je m'avançais pieds nues dans l'appartement. Ne le voyant pas dans le salon, je fis mon chemin vers sa chambre.

Je le trouvais étendu de tout son long sur son lit. Au départ je voulus rire par sa posture: allongé verticalement, la tête dépassant d'un côté et les pieds de l'autre. Mais je m'avançais rapidement vers lui, n'entendant aucune respiration. Je me baissais vers lui et soulevais sa tête. Il était inconscient, avait de la poudre dans le nez et puait l'alcool. Je paniquais mais essayais de me rappeler mes cours de secourisme de troisième. Je tapotais alors ses joues et ouvrais ses paupières, mais rien ne fut efficace. J'appelais alors les pompiers qui ne mirent pas longtemps à répondre.

-Quelle est votre urgence ?
-J'ai un ami... inconscient, drogué et saoul dans le plus grand immeuble de Wall Street, porte numéro un, étage quarante deux.

Je vins même à me demander comment je faisais pour parler.

-Nous envoyons une équipe à votre position. Le patient respire-t-il ?

Je mis mon doigt sous son nez et sentais sa douce respiration.

-Oui.
-Vous devez le faire vomir, mademoiselle.

Je paniquais, balbutiais quelques mots et perdais tout sang froid. Il avait l'air si paisible...

-Calmez-vous ! Fit l'urgentiste. Vous devez faire vite avant que les substances ne l'atteignent trop profondément et qu'il fasse un coma.
-Et je fais ça comment, putain ?!
-Allongez le patient sur le ventre, si ce n'est pas déjà fait, et mettez vos doigts dans le fond de sa gorge.

Confident Where stories live. Discover now