Mardi Dix-Neuf

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En arrivant au collège ce mardi, Alya eut la désagréable surprise de voir que son amie Marinette avait une nouvelle fois décidé d'ignorer Adrien. Sans perdre une seconde, elle se précipita sur elle et l'apostropha.

— Bon, Marinette, cette fois, ça suffit ! Qu'est-ce qu'il s'est encore passé ? Je te laisse trente secondes pour tout me raconter, ou tu vas lui parler. Parce qu'il arrive un moment où ma patience atteint ses limites. J'ai fait tous les efforts possibles avec toi pour que ta relation avec Adrien évolue, et ça fait déjà la deuxième fois que tu décides de ne plus le voir, alors que tu ne peux pas t'en passer. Donc stop ! Trop, c'est trop ! Alors maintenant tu te bouges les fesses, ou c'est moi qui le fais à ta place, et crois-moi, t'en as pas envie !

Marinette était restée figée devant la colère de sa meilleure amie. Elle savait qu'elle avait raison, bien sûr, mais cela ne suffisait pas. Elle ne pouvait pas lui raconter sans parler de leurs identités secrètes, et c'était bien évidemment hors de question. Restait qu'une solution. Surtout que la jeune métisse avait apparemment très sérieusement décidé de compter les secondes, et les trente accordées arrivaient à leur terme.

— Ok, ok, t'as gagné, je vais lui parler ! assura-t-elle en levant les mains, signe de reddition.

— À la bonne heure ! Il te mangera pas, tu sais. Bon courage !

La bleutée se massa les tempes, réfléchissant à une solution. Bon, elle devait parler à Adrien, soit. Mais pour lui dire quoi ?

« Coucou, Adrien ! Ouais, je sais qu'hier j'ai un peu fui, parce que je dois admettre que je suis morte de trouille à l'idée que tu sois déçu que Ladybug, ce soit moi, mais bon. On doit en discuter, sinon je vais me faire trucider par Alya. Haha ! »

Ouais, super idée, ça marchera du tonnerre...

Heureusement – ou malheureusement –, alors que Marinette y réfléchissait encore, la cloche choisit cet instant pour sonner, marquant le début des cours. La jeune fille poussa un soupir de soulagement. Cela lui laissait quelques heures pour réfléchir. Quelques heures pendant lesquelles Adrien serait assis juste devant elle. Quelques heures pendant lesquelles elle passera son temps à le regarder, comme d'habitude. Quelques heures pendant lesquelles...

— Toi, tu ne perds rien pour attendre, je t'assure ! maugréa Alya en s'asseyant à côté d'elle.

La jeune métisse ne semblait plus fâchée, mais Marinette savait que si elle ne faisait pas d'efforts, c'était un risque qu'elle prenait. Surtout que si elle allait elle-même parler à Adrien, la bleutée n'aurait plus aucun contrôle – déjà beaucoup trop mince à son goût – sur la situation.


▬ ▬ ▬


Les cours passèrent sans heurt, Marinette réfléchissant à un possible abord du sujet épineux, sujet toujours assis devant elle et dont il était difficile de détacher le regard. La sonnerie de midi retentit alors, coupant court à ses réflexions.

Adrien et Nino sortis de la salle de classe, Alya lança un dernier avertissement encourageant à son amie, lui rappelant qu'elle allait elle-même bouger si elle ne faisait rien. Marinette lui assura qu'elle y allait, et les jeunes filles sortirent à leur tour.


▬ ▬ ▬


Chance ou malchance, Marinette ne savait pas. Ce qui était sûr, c'est que l'univers ne voulait pas qu'elle parle à Adrien. Quand elle remarqua que le garçon était sur le point de sortir du bâtiment, elle courut pour le rattraper. Mais une fois dehors, un autre problème se profila à l'horizon. En effet, la rue était assaillie par de nombreuses personnes courant et hurlant, toutes tenant un discours incohérent avec ses voisins.

[Miraculous] 25Où les histoires vivent. Découvrez maintenant