Samedi Deux

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— Mais tu te rends compte, Tikki ? Il y a une tonne de choses à faire !

Assise à son bureau, Marinette remplissait compulsivement les pages de son carnet. À côté d'elle, Tikki voletait tranquillement, lui prodiguant conseils et encouragements au fur et à mesure de ses dessins.

— Tu n'as pas à t'inquiéter, Marinette. Tu sais que tu es capable de faire tout ce dont tu as envie. Et puis, tu peux toujours compter sur tes amis pour t'aider.

Le cahier était noirci de listes en tout genre, de dessins de robes, de costumes divers et de décorations susceptibles d'être présentes pendant la fête dont l'organisation avait débuté la veille. Quelques croquis de pâtisseries parsemaient également les pages, laissant apparaître la fille de boulangers derrière la prometteuse styliste.

— M'inquiéter, m'inquiéter, est-ce que j'ai l'air de m'inquiéter ? Question rhétorique, évidemment que je m'inquiète ! Il reste à peine 22 jours, et je ne sais même pas ce que je vais pouvoir porter !

— Je pense que tu as le choix, là, pourtant, la taquina gentiment sa kwami.

— Marinette ! l'appela sa mère du bas des escaliers. Alya est là pour toi !

Elle descendit quatre à quatre les marches, manquant de trébucher trois fois, avant d'arriver en dérapage semi-contrôlé devant son amie, qui venait d'accrocher son manteau à une patère. Alya portait un joli pull de laine noire, et ses yeux pétillaient de sa malice habituelle lorsqu'elle avait une idée en tête.

— Marinette ! J'ai eu une idée géniale ! s'exclama la jeune métisse en guise de préambule.

Gagné.

— Bonjour Alya, moi aussi, je suis contente de te voir ! ironisa Marinette, le sourire aux lèvres.

— Ahah, très drôle. Tu sais bien que je suis toujours contente de te voir ! Mais sérieusement : écoute ce que j'ai à dire !

En effet, Alya avait une idée. Chloé était la fille de Monsieur le Maire, n'est-ce pas ? Alors, pourquoi ne pas l'envoyer lui demander – après tout, il ne lui refusait rien – s'ils pouvaient utiliser la salle des fêtes située à deux rues de l'école pour la fête. Bonne idée, évidemment, à ceci près qu'il fallait, premièrement, parler à Chloé de la fête, si elle était tentée d'y participer, et deuxièmement de la convaincre du bien-fondé d'aller parler à son père.

Les filles en arrivèrent rapidement à la conclusion qu'Adrien était la meilleure personne pour ce travail. Elles se promirent de lui en parler le lundi suivant. Une solution amenant forcément un problème, elles n'avaient aucune nouvelle d'Adrien depuis la veille, et il n'avait pas l'air extrêmement confiant quant à son père. C'était un problème, évidemment, Marinette n'envisageant pas la non-venue d'Adrien une seule seconde.

— Tiens, tu sais quoi ? proposa Alya. On va l'appeler, ce sera plus simple !

— L'a... l'appeler ? Mais t'es folle ? On va pas le déranger maintenant, enfin !

— Mais si, mais si. Bon, on va éviter le fiasco de la dernière fois, alors je vais rester avec toi et parler aussi, hein.

Assises sur le sol de part et d'autre du téléphone, les deux jeunes filles attendaient que le beau blond décroche. Une sonnerie, deux sonneries...

— Allo, Marinette ?

— ...

— Bah alors, répond quelque chose, ne reste pas comme ça ! chuchota Alya.

— Euh... Adrien ! Comment tu vas ?

Alya se frappa le front avec sa main. Fausse voix enjouée, sourire crispé, Marinette n'était vraiment pas douée quand il fallait parler à Adrien. En général, du moins. Il fallait vraiment faire quelque chose pour eux. Une idée germa dans son esprit...

[Miraculous] 25Où les histoires vivent. Découvrez maintenant