Jeudi Sept

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Dix-sept heures. Une nouvelle journée de cours s'achevait pour nos adolescents favoris. L'heure était à la plaisanterie, les vacances approchaient et si, avec elles, leur lot de contrôles, tout allait bien pour le moment. Seul Adrien faisait grise mine, chose compréhensible pour quiconque savait qu'il devait parler une nouvelle fois du même sujet à Chloé Bourgeois, fille du maire de Paris, jeune fille blonde avec quelques tendances à vouloir ressembler à un pot de colle UHU, tant par la couleur des vêtements que par son comportement. Le jeune homme rassembla son courage, et s'approcha de son amie.

— Euh, Chloé, tu aurais une minute ?

— ADRICHOUUUUU ! cria-t-elle en lui sautant au cou.

Adrien attrapa les bras de la jeune fille, et la repoussa légèrement.

— Tu sais pourquoi je suis là, n'est-ce pas ?

— Oh, cette histoire de fête ? Je ne sais pas Adrien. Je veux dire... C'est quand même Marinette qui organise. Je ne peux pas venir à une fête organisée par cette fille. C'est pour ma réputation, voyons, je ne traîne pas avec ce genre de personnes.

— Tu sais, cela fait longtemps que ta réputation n'intéresse plus personne. Nous savons tous les deux que tu sais être gentille, parfois. Quand tu le souhaites, quand quelqu'un que tu aimes te le demande, ou juste pour aider.

— Juste pour aider ? Moi ? Voyons, Adrien, la bonté d'âme, c'est pour les faibles et les imbéciles.

— Chloé, s'il te plait, ne complique pas les choses. On sait tous les deux que tu as aidé Ladybug quand Chat Noir était contrôlé par Doudou Vilain à ta fête. Fête organisée, rappelons-le, pour être gentille. Il me semblait que l'on était d'accord, tu devais être plus gentille au quotidien, pas juste le temps d'une soirée. Mais si tu ne t'en sens pas capable, peu importe.

Il commença à se détourner, mais la blondinette l'empêcha de s'éloigner en lui attrapant le bras. Le jeune homme eut un sourire en coin. C'était probablement gagné, mais il devait rester inflexible. Son sourire disparut.

— Je t'écoute.

— Ok, mettons-nous d'accord. Je fais en sorte que mon père nous laisse occuper la salle pour cette... fête, et c'est bon ?

— Tu peux lui préciser qu'il est invité, compléta Adrien. Et crois-moi, tu devrais laisser sa chance à Marinette, c'est vraiment une fille formidable.

— Je la connais depuis plus longtemps que toi, Adrichou, et elle n'a rien de formidable ! Elle est rabat-joie, mademoiselle je-sais-tout, fille de boulanger. Vraiment, rien de formidable.

— Comme tu le souhaites. Mais tu rates assurément quelque chose, c'est dommage...

— Raah, tu m'énerves ! Je vais essayer de faire des efforts, mais je ne te garantis rien. C'est de Marinette Dupain-Cheng que l'on parle.

— Tu ne seras pas déçue. Bonne journée Chloé !

Le jeune homme se détourna, pour de bon cette fois, et la jeune fille le vit, à travers la porte ouverte de l'établissement, monter dans sa voiture et disparaître rapidement de son champ de vision.

Elle resta sans bouger pendant quelques secondes. La fille de boulanger ? Formidable ? Peuh ! N'importe quoi ! La fraîcheur ambiante ne faisait pas du bien à tout le monde, de toute évidence. Mais elle ne voulait en aucun cas perdre l'amitié d'Adrien, et envisagea, pour Noël, la possibilité de lui faire plaisir en laissant une chance à Marinette.


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[Miraculous] 25Où les histoires vivent. Découvrez maintenant