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L'homme que je croyais avoir perdu se retrouvait à présent amnésique; incapable de se souvenir de tout le chemin parcouru pour ne pas être le reflect de son père.
Encore une fois j'avais échoué.

Toute cette année passé à pleurer Said, à revoir son visage lors de sa mort, à imaginer la scène différemment, à culpabiliser... J'étais détruite. Mon cœur s'est brisé en regardant son visage de si près après 1an, son expression était neutre pourtant je voyais dans ses yeux qu'il a ressentit la même chose que moi à ce moment.
Finalement, j'espérais sauver ceux qui sont restés derrière moi, libérer ces femmes et ces enfants, au lieu de ça j'ai réunis les deux enfants du commandant du camp.

Illyès.. je n'imagine pas sa réaction quand il a comprit à son tour que son frère a oublié tout le bien qu'il a pu faire ces dernières années.

Tout est perdu.
Encore une fois, j'ai tout perdu.

Mes mains sont attachés derrière une chaise en bois, assise, ma tête tombe au fur et à mesure où la fatigue me rattrape. Attaché, seul mes yeux pouvaient se fermer, pourtant je luttais pour les laisser ouvert.
Cela fait probablement 1 journée que je suis enfermé dans cette salle. Essayer de se détacher ? Le noeud est tellement serré qu'il me coupe la circulation, mes doigts en sont devenu gelé, ainsi que violet.

Alors que je luttais pour rester éveillé, la porte s'ouvrit sur le commandant. J'eu directement une envie de vomir, il avait apporté avec lui des outils qui je le savais lui servirait à obtenir des réponses à ses questions.
Inconscient à qui il avait réellement à faire, il s'approcha de moi, s'asseyant à son tour sur une chaise me faisant face.

En un coup de poing il faisait valser ma chaise au sol ce qui au meme moment fit valser le tissus qui me faisait encore passer pour un homme.

Sonné par son coup, je l'entendais crier, et quelques temps après quelques hommes entraient à leurs tours.

« Une femme. L'homme qui a tué mes hommes, qui a réussit a s'introduire dans mon camps est UNE FEMME. »

Tous les regards étaient à présent braquer sur moi.

«Vous n'avez pas honte ! » s'exclama le commandant a l'égard de ses soldats.

Je levais les yeux, me confrontant a chacun de leur regard, pour finalement m'arrêter dans les yeux du commandant.

« Sortez. » ordonna t-il en ne me lâchant pas du regard.

Ses hommes prient la porte, quant à lui il releva ma chaise, se postant près de mon visage.

« Je comprends mieux pourquoi mon fils s'est sacrifié pour toi. Une femme.. » dit-il sur un ton sarcastique.

« Vous lui avez volé son enfance, sa religion, et maintenant sa mémoire, que voulez vous lui prendre de plus ? »

« Aha, j'ai tout ce dont j'ai besoin, il est comme le fils que j'ai rêvé d'avoir, un homme un vrai. »

« Un homme ? Tuer des pauvres gens, leurs faire du mal, c'est ça un homme ? Vous me dégoûtez. »
Je tournais la tête avant d'extraire de ma bouche la source de mon dégoût.

Il essuya mon crachat avec le dos de sa main avant de se diriger vers ses outils.

« Tu te fais passer pour un homme ? Je vais te traiter comme tel alors. » dit-il finalement avant de commencer la torture.

...

24h plus tard
Je ne vis plus, je survis. J'ose imaginer l'état dans lequel je suis. Étalé sur le sol, mon sang coulant le long du béton gelé, je pense à ma mère qui je le sais pleure mon absence.
Ce qu'elle ne sait pas, c'est que sa seconde fille allait à son tour perdre la vie, après celle d'Hanane, ma petite sœur.

Je tremblais, dévêtus, j'étais incapable de bouger, ni même d'émettre un son. Je n'espérais plus rien de ce monde, j'attendais seulement le moment où mon seigneur m'accorderait son pardon.
..

Tandis que je luttais pour vivre, quelqu'un entra et s'approcha. Il était impossible pour moi de distinguer qui c'était, mon œil droit ne s'ouvrait plus, quant à l'œil gauche, il me faisait terriblement mal.

Une main se posa sur ma joue droite, je mis peu de temps à reconnaître à qui elle appartenait.
«Said.. » murmurais-je.

La main se braqua.
Quelques secondes après; je me sentis soulevé, et je me retrouvais dans les bras de celui-ci. Tremblante, il déposa de quoi me couvrir le corps.

Je m'agrippais de toute mes forces, comme ci que j'avais peur qu'on soit à nouveau séparé, que ma mort m'empêche de lui demander pardon, de finir ma vie avec sous la protection de Dieu.

Quelques ordres plus tard, les hommes de Said, ouvraient une porte. Inconsciente d'où je me trouvais, je me sentis poser délicatement sur ce qui semblait être un lit.

À peine déposé, j'entendais des coups de feu provenant de l'extérieur. Je gesticulais dans tous les sens; effrayé que ces mêmes coups de feu pourraient m'atteindre, quand finalement il prit la parole.

« Ça fait 1an que j'espère revoir ton visage.. J'aurais préféré ne jamais te revoir que de t'avoir sous mes yeux dans cet état. »

Les larmes coulaient le long de mes joues quand je pris conscience qu'il se rappelait de moi; qu'il ne me ferait pas de mal.
Mais l'amnésie ?

Je tentais de parler, quand la porte s'ouvrit. Des coups retentirent, avant de fermer la porte, une clé la verrouilla.

Zeinah - «Soif de vengeance»
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 Zeinah - «Cœur Battant De Syrie» Where stories live. Discover now