11-

2.2K 257 14
                                    



Soheil et Zohra parlent mais je suis loin de leur conversation, à vrai dire je n'arrête pas de repenser à la soirée d'hier soir.
Je ne connais rien de Said, et cela me chamboule plus encore. Il m'a sauvé et je lui en serais toujours redevable, mais je ne connais la peine lié à une destruction amoureuse, à vrai dire c'est la seule destruction qui m'a été donné de ne pas connaître. Rester à ses côtés, c'est commettre une nouvelle destruction.

"Allo! Zeinah tu nous écoutes ?"

"Euh oui oui" mentais-je

"Hm et on parlait de quoi ?" s'empressa de demander Soheil.

Je levais les yeux au ciel.
J'aurais dû me douter de la vivacité de Soheil à me contredire.
Je souris, vaincu.

"Bon je vous laisse, je vais aller voir ce que fait Majid" dit Zohra.

Me voila face à lui.
Depuis l'accident d'hier, nous nous sommes pas réellement parlé. J'ai tellement eu peur, je sens encore mon cœur battre contre sa poitrine lorsque je l'ai pris dans mes bras.

"Zeinah.. Par rapport à hier .. Je suis déso"

"Non, tu n'as pas à l'être. Ton intention n'était de nous mettre en danger, je le sais Soheil." l'interrompais-je en prenant sa main dans la mienne.

"Merci Zeinah, dit-il en serrant ma main dans la sienne. Il a de la chance..."

"Qui a de la chance ?" demandais-je confuse.

"Said. Il a su distinguer la douceur que tu renfermes, la beauté et le dîn qui se laisse transparaître sur ton visage"

Pourquoi me parlait-il ainsi de Said? Est-il au courant de quelque chose que je ne sais pas ?

"Barak Allahu Fik Soheil, mais tu sais, je ne suis pas aussi irréprochable. Said l'a effectivement remarqué" dis-je en enlevant ma main avant de quitter la pièce.

La seule chose que connaît Said à mon sujet, c'est que je suis probablement celle à qui on tournerait le dos si on savait ce que j'ai commis à la sortie dû camps des femmes.

Bien sûr, je suis ému par la façon de Soheil à me décrire, mais j'aurais simplement aimé etre cette même personne.
Mon cœur est noir, mon corps est salit. Et cela continuera jusqu'à avoir senti les douces mains de ma yemma sur mes joues en larmes.

16h38
Je m'apprêtais à rejoindre la salle d'entrainement quand tout le monde se réunirent auprès de Said.
Je suis le mouvement et m'installe sur une table au fond.

"Demain nous partirons, Majid, Soheil, Fares et moi même, dans un village contrôlé par Daesh. Le but étant de délivrer des femmes, des enfants emprisonnés. Nous partirons des ce soir.
Je vous demande d'être vigilant, de consulter les routes, et de faire attention à ne pas laisser cette endroit se faire découvrir.
Le voyage sera possiblement long, mais il reste suffisamment de provisions.
Des questions ?"

Des mains se levèrent une à une, Said répondait à chacune d'entre elles avec minutie. Les questions portaient souvent sur le peu de place qu'il y avait, si on pouvait se permettre d'accueillir encore et si il n'y avait pas non plus un risque de se faire suivre et démasquer.

Said semblait avoir fait ca toute sa vie. Diriger. Ce qui me poussa à me questionner sur son rôle dans cette histoire.

Alors qu'il répondait à la dernière question, je levais ma main à mon tour.
Il tourna son regard vers moi et hocha la tête.

"Quel est ce village où vous vous rendez ?" ai-je demandé.

Les têtes se tournèrent une à une vers moi, puis vers Said.

"Raqqa."
-

Zeinah - Coeur battant de Syrie ©

 Zeinah - «Cœur Battant De Syrie» Où les histoires vivent. Découvrez maintenant