Pourquoi?

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Je vous ai dit que je me posais beaucoup de questions, à propos de cette fille. Ma principale question au quotidien, c'était... "Pourquoi?". Sincèrement, "pourquoi" tu dessines sur les murs de notre appartement? "Pourquoi" quand ta carte te sort "payement refusé", tu rigoles et tu prends tes articles pour les ranger? "Pourquoi" t'aimes mettre des chapeaux à Shiba? Mon premier "pourquoi", c'était aussi la première fois que nous nous voyons en dehors des promenades de son chien. "POURQUOI" TU ME DEMANDES DE FAIRE LES COURSES AVEC TOI EN PRÉTEXTANT QUE C'EST UN RENDEZ-VOUS, JE PRÉCISE, "GALANT"?

...J'ai dit ok.

Franchement, entre nous deux, je ne sais pas qui est le plus dérangé.

"Eh, Ethan, viens, on va voler des bijoux à Claire's !"
"Ok !"

"Eh, Ethan, viens, on fait des doigts d'honneur aux policiers !"
"Ok !"

"Eh, Ethan, t'en as pas marre de mes conneries?"
"Non, jamais."

Et puis, aussi "pourquoi" tu m'envoies cette photo:

Et puis, aussi "pourquoi" tu m'envoies cette photo:

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Et le jour suivant, CETTE PHOTO:

QUEL EST TON BUT? ME SÉDUIRE OU ME REPOUSSER?

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QUEL EST TON BUT? ME SÉDUIRE OU ME REPOUSSER?

Bref, je parlais de ce fameux premier vrai faux rendez-vous "galant", au supermarché.
Si j'insiste sur cette événement, c'est déjà parce qu'elle avait refusé TOUTES mes propositions de rendez-vous et quand c'est elle qui me demande, c'est dans un putain de magasin. Cela faisait trois semaines que je tentais vainement, trois semaines où tous les jours, je la rejoignais uniquement pour promener Shiba.  Ah oui, c'est sur Anna, au milieu des courgettes et des poireaux, tu es magnifique !
Alors, j'y suis tout de même allé. Nous nous sommes retrouvés, moi au bord du gouffre, comprenant par cette proposition que je ne pourrais jamais sortir avec elle, au Auchan. Auchan, en plus. Déprime totale. Et puis, en fait, au bout du compte, c'était le premier rendez-vous le plus drôle de toute ma vie.  On a fait une course de chariot, on a mangé des bonbons, et on s'est fait viré par quatre vigiles. "Un honneur" selon elle, c'était la première fois qu'autant d'hommes de sécurité se déplaçaient pour ses âneries. Beaucoup de premières fois pour tous les deux. Lorsqu'on est sorti, haletants, quasiment morts de rire, elle m'avoua que...

Qu'elle ne pensait vraiment pas que j'allais venir. Que, pour elle, c'est un test de détermination, et qu'elle était vraiment heureuse que je sois venu.

Alors, vous imaginez pas comment son bonheur m'a éclaté à la tronche, je crois que je suis resté bloqué avec un sourire niais pendant au moins deux jours ! Et, sur ses mots, elle m'a embrassé sur la joue et elle est partie. Au final, elle n'avait pas fait ses courses, mais je crois que sur le moment, ce n'était pas bien important.
Sur le moment, certes...Mais vers vingt heures, mon téléphone vibra.

Anna-Conda: [Hé, j'ai plus rien à manger. C'était marrant mais mon frigo est vide ! Si tu tiens à moi, emmène-moi au restaurant !!!] 20:19

Moi: [Je te rappelle que je suis au chômage, je ne roule pas sur l'or, Madame!] 20:20

Anna_Conda: [T'es nul, tu sers à rien.] 20:20

Moi: [Ok] 20:20

Anna-Conda: [Ok] 20:21

Anna-Conda: [T'es là?] 20:26

Anna-Conda: [Sérieux, tu boudes?] 20:28

Anna-Conda: [Je rigolais, hein.] 20:34

Anna-Conda: [En fait, tu vas me laisser mourir de fiam?] 20:42

Moi: [C'est quoi, de fiam?] 20:42

Anna-Conda: [Te fous pas de ma gueule. J'suis devant chez toi. Viens, j'te paye le resto.] 20:42

Moi: [Attends, j'vais être en retard de 20min.] 20:43

Anna-Conda: [T'es sérieux?] 20:43

Moi: [J'déconne, monte, je nous prépare des pâtes carbonara.] 20: 44

Elle sonna à l'interphone. J'ai appuyé sur le bouton afin d'ouvrir la porte de l'immeuble, puis ouvrit ma porte en attendant qu'elle arrive. Je m'étais dirigé vers ma cuisine, j'ai commencé à cuisiner. ( Evidemment, c'est une cuisine, j'vais pas installer une tente. Quoique...)

Je l'ai entendu entrer.

-Ethan? 

-Dans la cuisine.

Elle apparut comme une fleur dans mon champ de vision.

-J'peux t'aider pour quelque chose?

-Merci, je sais faire des pâtes quand même!

Elle s'est assise sur le plan de travail puis me regarda faire avec malice. Je sentais un mauvais coup arriver.

-Hé, Ethan.

Je me suis retourné. 

-Approche..

Malgré ma méfiance, je me suis approché d'elle.

-Plus près, idiot.

J'ai obéi une seconde fois.

On était à quelques centimètres de nos visages respectifs. Elle attrapa mon col. Quelques millimètres séparaient nos bouches, à présent. Je me suis senti pâle, puis une chaleur envahit mon corps, et mes joues s'embrasèrent. Même mes jambes semblaient me lâcher. Et, mon cœur, putain, il n'avait jamais autant paniqué. Je sentis son souffle sur mes lèvres, puis, les siennes bougèrent. Elle chuchota, amusée.

-L'eau déborde.

J'ai fermé les yeux. C'était donc ça.

Elle lâcha mon col, et je l'ai regardé quelques instants avant de me rappeler que L'EAU DÉBORDAIT PARCE QU'ELLE M'AVAIT PERTURBÉ.

-Sorcière. 

-Idiot.

Elle ricanait tandis que je nettoyais le bazar qu'elle avait provoqué.

-Et ça te fait rire, en plus.

-Quoi? Ça t'a pas plu?

Le pire, c'est qu'elle avait raison, cette garce. Mais j'aurai voulu plus. Ça y est, j'ai l'impression d'être en chaleur.  J'ai serré des dents, puis je ne me suis plus détourné un seul instant de ma cuisine, bien qu'elle ait tenté de recommencer. Je ne voulais pas perdre. Pas face à elle...
Puis, je me suis dit que si un jour on sortait ensemble, ce serait elle le mec dans l'histoire. Peut-être qu'elle voulait mon cul. J'avais ri à cette idée.

Le repas fut prêt, elle avait insisté pour mettre la table. Fourchette à droite, couteau à gauche. Cela ne semblait pas la déranger, bien qu'elle soit droitière.
Et on avait recommencer à parler de tout et de rien.
J'aime la déco de ton appart. J'aimerai venir chez toi. Oh, c'est petit chez moi. Tu pourras me montrer ta chambre? OK.

Et après manger, on est allé dans ma chambre.

On s'est posé sur mon lit, on a rien fait.

Elle s'est endormie sur mon torse.

-


La rage des papillonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant