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Enfin, ma journée de travail venait de se terminer. Je n'avais pas arrêté depuis huit heures du matin. J'étais complètement exténué, mes jambes et mes bras étaient endoloris à force de rester assis à écrire.
Je m'effondrais sur mon canapé, soufflant et profitant de la tranquillité. Je passais une main sur mon visage, fermant les yeux. Le micro onde émit un bip, je dû me lever ce qui était un effort inconsidérable. J'en sortais les pattes toutes chaudes, puis m'installais à table. Rien que moi, le silence et ces pattes au fromage.

J'étais psychologue. Pourquoi j'avais choisi ce métier ? Pour aider les gens, pour les faire passer une étape, peut-être impossible à surmonter, mais ils allaient réussir grâce à moi et me remercieraient.
Le seul problème, c'est que je n'aime pas voir les gens souffrir et je vois ça tous les jours. Du matin jusqu'au soir.
J'ai vu des gens, de tout âge, s'effondrer, pleurer, crier, s'arracher les cheveux...
C'est dur à voir. Au début je n'arrivais pas à surmonter tout cela, j'y repensais en rentrant chez moi, ça me tourmentait, j'en faisais des cauchemars et des nuits blanches.

Jusqu'à que j'eus cette idée un peu étrange, mais elle m'aidait à passer le cap.
En rentrant du travail, je prenais mon téléphone, tapais un numéro au hasard et envoyais un message de réconfort.
On m'a souvent remercié, ça me faisait plaisir, ou d'autres me prenaient pour un taré. Peu importe, peut-être que certains avaient reçu mon message juste avant de commettre une faute irréparable et ne l'avaient pas fait parce que je m'étais manifesté.

Ce jour-là, je n'avais toujours pas envoyé le message. J'avais faim et la faim passe avant tout.
Je repensais à cette fille qui se scarifiait à cause des perpétuels harcèlements subis à son collège. J'avais envie de la prendre dans mes bras, lui dire que tout passe dans la vie, qu'il faut juste avancer. La prochaine fois je lui montrerais un signe d'affection, elle en avait vraiment besoin, ses parents se fichaient complet d'elle.
J'avais déjà pris des clients dans mes bras pour le montrer que rien n'était perdu, je pense qu'un psy n'a pas le droit de faire ça. Peu importait.

Mon téléphone était coincé dans mon sac, la vitre de protection se fissura un peu quand je le pris.
Je réfléchis aux numéros que j'allais inscrire, puis les tapais.

À numéro inconnu:

Bonjour, vous devez bien vous demander "mais qui est ce type bizarre qui m'envoie un message ?! Je ne sais pas."
Non, nous ne nous connaissons pas. Mon identité importe peu. Je voulais juste vous rappeler que vous êtes une personne formidable. Je suis certain que votre sourire est magnifique, alors souriez. Souriez, soyez heureux(se), la vie n'attend que ça de vous. Gardez la tête haute, ayez confiance en vous.
Vous êtes magnifique et vous meritez de vivre. Ne vous importez pas des autres, c'est votre vie pas la leur.

* Salutations !

Est-ce que cela vous plaît ? 😄
Je trouve que les paroles de la chanson en média vont bien abec l'histoire... Bien sûr c'est all time low.*

Vous méritez de vivre [En énorme pause]Wo Geschichten leben. Entdecke jetzt