Chapitre 16

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18 septembre 2014

Il y a du bruit dans le couloir, et ça me réveille. Je m'enfonce encore plus dans mon oreiller, sur les nerfs. Je n'ai pas dormi de la nuit, et pour une fois que je commence à dix heures, il faut que mes colocataires soient déchaînés dans le couloir. Je grogne une nouvelle fois et rabat la couverture sur ma tête. Je veux juste qu'on me laisse seule.

Mais il n'en ait rien. Ma porte s'ouvre doucement, mais j'ai l'ouïe trop affutée. Je me fige et attends. Des murmures s'échappent près de la porte, mais je suis trop dans les vapes pour comprendre ce qu'il se dit. J'attends encore, mais rien ne viens. Je soupire silencieusement, soulagée. La porte se ferme, et je respire mieux tout à coup.

Je ne veux voir personne aujourd'hui, ni parler à personne. Mais serait-ce compréhensible ?

Je m'immobilise à nouveau lorsque mon matelas s'affaisse, me signifiant que quelqu'un vient de s'asseoir à côté de moi. Je presse mes paupières le plus fort possible, en sentant les larmes faire surface. Bordel je ne vais pas me mettre à pleurer n'est-ce pas ?

La couverture se soulève, lentement, et une odeur boisée s'infiltre tout autour de moi. Mais qu'est-ce qu'il fait là ? Je me tourne vers lui, les yeux plissés. Il arbore un petit sourire sur le visage et il se penche vers moi. Je tends les bras vers lui, après quelques secondes de réflexion. Je ne parle toujours pas, de peur de faire exploser le sanglot qui me ronge la gorge. 

Nathan me lance tout d'abord un regard surpris, mais il se reprend. Il se penche vers moi et me serre contre lui, il m'embrasse ensuite longuement, et contre mes lèvres, il dit ce qui me tue :

— Joyeux anniversaire mon chaton.

Un bruit inintelligible sort de ma bouche et les larmes coulent le long de mes joues. Le brun se fige sous mes pleures et se recule précipitamment, comme s'il m'avait fait mal. Rapidement il me fait asseoir sur ses genoux, sans que je ne comprenne réellement comment et me serre fort contre lui. Il murmure quelque chose que je ne comprends pas. Je sens seulement ses bras fort autour de mon corps, seule barrière qui me protège du monde extérieure, et je me sens en sécurité, plus que jamais.

Il passe ses pouces sur mes joues, essayant de faire disparaitre mes larmes, mais rien n'y fait, elles redoublent encore plus fort. Il a l'air paniqué et j'ai envie de lui dire que tout va bien, qu'il n'a pas à s'en faire. Mais je n'arrive pas à parler sans sangloter.

Mon cœur se serre tout à coup, et j'ai du mal à respirer, j'ai l'impression de manquer d'air. Je me sens tellement oppressé que j'en ai un haut le cœur. C'est à ce moment-là que je crois qu'il comprend ce qu'il m'arrive. Il se recule légèrement, sans pour autant me lâcher et m'observe, ses sourcils sont tellement froncés qu'un petit pli apparait entre. J'ai envie de lui dire d'arrêter de les froncer car il va finir par avoir des rides, mais je n'ouvre pas la bouche.

— Bébé, Soléa je suis là. Chut, écoute-moi, écoute juste ma voix.

Ses mains tremblent sur mes joues et je m'en veux de lui faire subir ça. Je n'aime pas qu'il me voit comme ça. Il n'aurait jamais dû.

J'essaye de prendre une grande inspiration mais rien n'y fait, mes poumons sont comprimés et il m'est impossible de respirer correctement.

Jusqu'à ce que ses lèvres aspirent les miennes.

Je

Ne

Sais

Plus

Comment

Respirer

Sa  bouche sur la mienne, ses mains sur mes joues, mon cœur qui bat plus vite.

C'était un jour d'étéWhere stories live. Discover now