Chapitre 5

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8 août 2014

Trois semaines se sont écoulées depuis mon arrivée à Paris, et je n'aurai jamais cru pouvoir dire quelque chose comme ça mais : je me sens bien. Pour une fois dans ma vie, je n'ai plus de crises d'angoisses à l'idée de commencer une nouvelle journée. Je fais toujours des cauchemars, et il m'arrive encore de suffoquer en me réveillant, mais ça va mieux. Je respire mieux à Paris qu'à Nice. C'est incompréhensible, mais bien.

J'ai bientôt fini mon service de la journée. C'est fatiguant, mais au moins je fais quelque chose de ma journée, et cela me permet de gagner de l'argent. En plus, l'ambiance avec mes collègues est géniale. Tiana et moi sommes même allées faire quelques magasins et avons bus un café. J'ai passé une bonne journée avec elle, nous nous sommes bien entendu, et comme elle me dit, elle n'est plus toute seule face à Arthur et Nathan.

Une routine s'est également installée entre Nathan et moi. Enfin, si l'on peut appeler ça une routine. Pour mon deuxième jour de travail, je suis partie vingt-minutes avant le début de mon service, pour être sûre d'être à l'heure. Mais cinq minutes avant que je n'arrive au café, mon téléphone a sonné, quand j'ai répondu, j'ai eu droit à un Nathan furieux. Il m'attendait devant chez moi pour m'amener au travail. Et quand Paul lui a dit que j'étais déjà partie depuis longtemps à pied, j'ai cru qu'il allait faire une crise cardiaque et que je l'avais trompé : il ne faisait que répéter « mais je croyais qu'on avait un accord, et que je devais t'amener en voiture ! C'est sur mon chemin en plus, mais t'es conne ou quoi ! ». Cela va sans dire que je lui ai raccroché au nez, et n'ai pas répondu à ses innombrables appel après cela. Lorsqu'il est arrivé au Starbucks, j'avais déjà commencé mon service. Il est arrivé derrière le comptoir et a croisé les bras. M'empêchant de travailler correctement. Il n'a dit bonjour à personne et s'est contenté de me fixer. Alors que je tendais le café d'une adolescente, il a enfin dit « Tu m'as trompé. ». J'ai sursauté et la jeune fille en face de moi nous a regardée tour à tour, les yeux comme des soucoupes. Je me suis tourné vers lui et ai dit « Parce que je ne suis pas montée dans ta voiture et que je suis venue au travail à pied ? » Je me suis retenue de rire et ai secoué la tête devant la jeune fille qui nous écoutait. Nathan a acquiescé avant de dire « Je te ramène chez toi ce soir, et demain je t'amène. N'essaie même pas de me faire une feinte. ». J'ai secoué la tête et la cliente en face de moi a explosé de rire, je n'ai pas pu me retenir plus longtemps et je l'ai accompagné dans son rire. Elle a pris son café et est partie le sourire aux lèvres en disant « Vous m'avez refait ma journée, mieux qu'une série télé, à bientôt ! Et vous devrez l'écouter, d'une part il est canon, mais en plus de ça il n'a pas l'air de rire. Et profitez de la voiture, surtout sous cette chaleur ! ». Mes joues s'étaient mises à rougir, et j'avais pris la commande d'un nouveau client, sans oser faire face à Nathan, qui n'avait pas bougé d'un poil derrière moi. Heureusement pour moi, Tiana était arrivée quelques instants plus tard et l'avait poussé dans les vestiaires pour qu'il aille se changer et enfin travailler.

Le soir de cette journée, j'avais profité qu'il se change pour pouvoir partir et rentrer chez moi à pied, même s'il me l'avait « formellement interdit ». Evidemment je n'en avais fait qu'à ma tête. Mais à peine une minute plus tard, sa voiture se garait à côté de moi, et il me tirait à l'intérieur de cette dernière, j'avais failli crier à l'enlèvement, mais je me suis rappelée que j'étais fatiguée, et que je crevais de chaud. Alors, j'ai fait la faible, et je suis montée dans sa voiture.

Voilà comment, en trois semaines, je me suis rapprochée de Nathan, et que je squatte sa voiture, je suis même arrivée à y imposer mes musiques pendant nos trajets.

Pendant que je sers un énième client, je suis interrompu par Nathan qui m'appelle depuis la caisse opposée à la mienne. Je donne sa commande au client avant de me tourner vers le brun qui me fait de grands signes.

C'était un jour d'étéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant