Au bout d'une heure, Ivan entre discrètement dans la salle, s'assoit à côté de moi et me tend un petit café. Je le remercie et continue d'écouter les idées des graphistes et photographes de l'entreprise, tout en attachant mes longs cheveux blonds vénitiens en un chignon rapide.

À nouveau mon téléphone vibre dans ma poche et je le sors pour regarder le message reçu.

Reçu aujourd'hui à 10h44 : Je suis désolée Blaise je risque de ne pas être là de si tôt...

Je réponds un vague « pas de souci » à Asher et me concentre sur la réunion.

*

Ivan et moi sortons de la salle, moi tenant un trieur rempli d'idées à mettre au propre cet après-midi pour l'envoyer à mon patron.

Ivan me propose de manger avec lui mais je lui demande de reporter à demain. Malgré qu'Asher ait du retard, je n'ai pas envie de rester. Et puis je connais le chemin retour donc je peux me débrouiller.

Je laisse Ivan retourner au comptoir de l'accueil alors qu'il avait laissé sa place à un collègue. Sans bruit, je traverse l'entrée du bâtiment, me faufilant entre tous les employés présents. Mon nom résonne dans la grande pièce et je me retourne, surprise. Je déglutis rapidement en voyant que Monsieur Samuels s'approche de moi, les mains dans les poches et tout souriant.

- Comment s'est passée la matinée ?

- Bien, je réponds doucement, Monsieur Carter sera content de voir que nous avons bien avancé.

- C'est super, il s'exclame et s'approche plus de moi en se grattant la gorge. Ça vous dit un déjeuner ? Je connais un restaurant très sympa dans le coin.

Je m'arrête soudainement de respirer quand sa main se pose sur mon avant-bras. C'est rien, c'est juste un geste affectueux, rien de grave.

- Je suis désolée je ne peux pas, mon regard est toujours rivé sur sa main qui serre davantage mon bras.

Je grimace sous la douleur et tente de me défaire de sa poigne sans attirer les regards. Mince il me fait très mal !

- On ne me dit pas non Mademoiselle Walker, me signale l'homme d'une quarantaine d'années. Votre gentil ami ne sera pas toujours là pour vous sauver.

Je me dégage rapidement de son emprise et traverse l'entrée, l'homme sur mes talons. Je pousse les portes du bâtiment et m'élance vers l'arrêt de bus, en espérant qu'il passe dans quelques secondes.

- Blaise !

Cette fois j'entends mon prénom sur ma gauche et je ferme les yeux en priant pour que ça soit mon sauveur. Les pas du directeur se rapproche toujours dans mon dos et je jette un œil à la personne qui vient de m'appeler.

Oh mon dieu.

J'ai jamais été aussi heureuse de ma vie.

Je m'avance rapidement vers elle et atteint Monica qui me sourit. Sans même réfléchir, j'entoure son cou de mes bras et la serre contre moi. Elle doit tellement me prendre pour une folle mais j'ai eu si peur...

- Mon dieu Blaise vous allez bien ? Elle m'interroge et je la relâche.

Mes yeux s'attardent sur Monsieur Samuels qui nous observe quelques mètres plus loin.

- Est-ce que vous êtes venue en voiture ? Je lui demande pas vraiment certaine.

- Oui bien sûr, elle saisit ma main et la serre dans la sienne, venez ma grande.

Elle nous dirige vers la voiture de son mari, que je n'avais jamais vu et nous y entrons dans le plus grand des silences. Je pose ma tête contre la fenêtre et inspire quand nous partons de la place de parking.

Le Premier Jour De Ma VieWhere stories live. Discover now