Chapitre 8:

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  J'ai souvent des envies insensées qui m'habitent et qu'il n'est impossible de déloger une fois qu'elles se sont installées . Il y a de cela quelque temps , je me suis réveillée avec des désirs de romances. J'ai appelé tous mes petits copains sénégalais pour les insulter et les traiter de frustrés et de paysans mal dégrossis . Ceci parce que je m'étais dit qu'il me fallait un homme plus délicat , un toubab de préférence , quelqu'un qui me ferait fondre de bonheur. Je savais où trouver la perle rare et j'ai mis ma petite robe en fleurettes roses, greffage au vent et je me suis rendue à l'embarcadère pour Gorée. Déjà dans la chaloupe, je faisais tout pour me faire remarquer. Les voyageurs me regardaient curieusement , mais c'était l'effet souhaité.

      Flashback:

Je longeais l'allée des baobabs et là tout en haut de castel je l'ai vu . Il portait un bonnet de rasta qui laissait deviner une abondante chevelure et il jouait sur sa guitare. Il devait avoir vingt cinq ans environ.
Je me suis approchée pour prendre place près de lui et il a continué de jouer. Après je lui ai demandé comment il se nommait et il m'a répondu : Raël Castel. Je lui ai souri et il me  rendit la pareille.

Nous avons pris la dernière chaloupe et je l'ai mené chez moi dans ma chambre à la Médina. Nous avons discuté de tout et de rien jusque vers une heure du matin.

  Son sourire pouvait m'arracher un sentiment que nul ne pourrait décrire. Tous mes cheveux se sont dressés en même temps. Je sentais que l'ambiance de la chambre changeait comme s'il y avait une présence surnaturelle. J'ai eu un flash en reliant Coumba Castel , Raël Castel certainement le fils ou le petit-fils de la «djinn». J'avais deux solutions, soit crier et appeler les voisins au secours soit passer la nuit avec Raël.

  J'ai donc essayé de l'approvisionner n me rappelant des chants de «Ndëpp» et je lui en ai chanté un.  Mais ceci l'a plus excité. Ses yeux bleus, ont soudainement viré au fluorescent et il gémissait comme un lion affamé. Sachant que j'allais refuser ses avances , il m'a dit: «Dans mon prénom, il y a ray (tuer) ou 'raay' (caresser) , c'est à toi de choisir». J'ai choisi la dernière après un compromis . Et là , Raël s'est penché vers moi il a soufflé sur mon visage , mes paupières se sont closes aussitôt et je me suis endormie. Au petit matin, lorsque je me suis réveillée, il n'y avait plus de Raël sur mon lit, mais cela ne veut pas dire qu'il est sorti de ma vie.

Je le vois presque toutes les nuits dans des rêves torrides.

Chronique De Fatim: De La Traînée À La Sainte Where stories live. Discover now