Smile - Kai x D.O

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J'étais peut-être bien trop stupide à l'époque. Lorsque comme un idiot, je croyais au bonheur... Certains disent que la vie est simple, que nous sommes juste bien trop compliqués et bien trop têtu pour comprendre à quel point il est aisé d'y faire face et de l'admettre. Mensonge. Il n'y a rien de plus difficile que de vivre, selon moi. Quand j'étais encore enfant, ma mère me répétait souvent qu'il fallait voir les choses du bon côté, qu'il fallait que je fasse ce que j'avais envie de faire, que j'aime les gens que j'avais envie d'aimer, que je respire pour rire à nouveau demain. Foutaise. Nous sous-estimons réellement le pouvoir de l'inattendu. Il arrive, souvent quand on s'y attend le moins et il nous pourri la vie, il anéanti le long chemin que nous nous sommes fatigués à construire pour au final ne nous laisser que la douleur et la profonde cicatrice de cette déception. Par chance, certains ne la connaissent qu'en fin de vie, d'autres doivent y faire face dès leur plus jeune âge. C'est ce qui explique le fait que nous ayons tous une perception différente de nos vies. Mais croyez-moi, lorsqu'on percute l'inattendu de plein fouet, lorsqu'il vient brusquement nous secouer, toute personne ressent la même chose. Parce que la peur est certainement le sentiment le plus cruel qu'il y ait sur terre et que malheureusement...personne n'y échappe. Alors non, le meilleur n'est pas à venir. Non, la vie n'est pas une chance que chacun doit saisir. Non. Vivre, ça fait mal. Et même si les gens pensent qu'une vie doit être faite de haut et de bas, moi...je peux vous assurer que non. Pour la simple et bonne raison que depuis trois ans, je ne côtoie que les plus sombres moments de ma vie...

Il y a beaucoup d'homme sur cette terre qui mériterait la mort autant que de nombreux disparu mériterait la vie. Perdre sa moitié n'est pas facile. Pour dire vrai, la disparition de l'être qu'on admire et qu'on aime le plus au monde ne vous rend que plus vide, complètement dénué de sens. Ce n'est pas qu'une simple tristesse passagère, ce n'est pas qu'une minime pression irritante, une insignifiante souffrance qui finira par s'en aller avec le temps, non. C'est un malheur, un si grand malheur que votre cœur cesse de battre correctement. C'est si affligeant que plus aucun son ne sort de votre bouche, que vos poumons cessent de fonctionner...tout s'arrête. Tout, sauf cette putain de douleur, cette insupportable et odieuse souffrance. Elle finit par vous habiter, quotidiennement. Cette profonde détresse vous rend fou, tellement que vous venez même à penser au suicide pour en finir. C'est impossible de l'éviter, de l'éteindre, de la faire disparaître parce qu'on y pense constamment. Et plus on y pense, plus il est difficile de l'endurer. Se créé alors un désespoir, un chagrin, une torture bien plus éprouvante que tout le reste. Et les larmes coulent, elles dévalent vos joues, inondent votre bonheur passé, noient tout espoir et projet futur, elles roulent sur tout ce que vous avez connu auparavant, jusqu'à ne garder que les souvenirs éprouvants. Mon frère était pour moi la personne qui méritait le plus de vivre. Il était irréfléchi, tête-en-l'air, égocentrique et associable. Notre entourage ne le comprenait pas toujours mais lorsqu'on vivait avec lui 24h/24, lorsqu'on passait tout son temps à rire, à déconner avec lui, on finissait par s'y attacher et découvrir une âme fragile. Il se trouvait beau, un peu trop même. Il s'acclamait béni par les Dieux pour ses grands yeux et son charme à faire tomber toutes les filles. Il avait raison. Il était extrêmement beau. Mais au fond, je sais que toute cette mascarade excentrique n'était qu'un moyen de se protéger des autres. Il parlait fort, il n'était jamais d'accord avec personne et tous le craignait lorsqu'il voulait avoir raison. Il était insolent avec nos parents et s'embrouillait souvent avec notre mère mais c'était plus fort que lui. Un peu avant de disparaître, il m'avait avoué avoir peur que maman le déteste. Et que c'était pour cela qu'il se sentait obligé d'entrer en confrontation avec elle en permanence...parce qu'il lui en voulait de ne pas lui porter toute la même attention qu'elle me portait à moi. Je me suis sentie coupable pendant des semaines, comme si je lui avais volé sa mère alors que moi-même je ressentais un sentiment similaire concernant notre père. En y réfléchissant bien, nous avions totalement faux. La raison était que frère avait toujours été le chouchou de notre père et moi, celui de notre mère. Nous étions tellement idiots.

Recueil OS |yaoi|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant