XCII.

215 23 17
                                    

Cette leçon de conduite m'a fatiguée. Mais j'ai bien aimée, même si Kev avait tendance à me faire paniquer avec ses " Freines ! " , " Embreilles ! " ou encore " Gardes ta droite ! "

Épuisant. Encore plus que d'habitude.

- Alors, quelle note tu mets à ton professeur de conduite ? Sourit - il.
- Sept.
- Sept ?!
- T'es - tu seulement rendu compte à quel point tu pouvais être stressant ?
- J'étais pas stressant du tout !
- Ah non ? ... " Freeeines ! " , " Gardes ta droite. " , " Ralentiiis ! " , " Attention, restes à droite " , " Rétrogrades ! " , " Embreilles à fond ! " , " Freeeeeines !! " , ...
- Ok, c'est bon, j'ai compris.
- Sûr ? Parce que j'en ai d'autres, hein.

Il rit en posant la gamelle de Doby par terre, qui s'empresse d'aller renifler.

- Mais à part ça, c'était bien. J'ai bien aimé ma leçon de conduite, monsieur le professeur.
- C'est nul comme tentative pour te rattraper.
- Ah oui ? Dans ma tête c'était parfait, pourtant..

Il sourit en se dirigeant vers le frigo.

- T'as faim ? Tu veux que je fasse quelque chose à manger ?
- Non, ça va.

Il tourne la tête vers moi.

- À moins que... Toi, tu as faim..?
- Non. Pas forcément.

Le sourire qu'il avait sur les lèvres voulaient tout dire.

- Pas forcément ? Ça veut dire quoi ça, Smadja ? Soit tu as faim, soit tu n'as pas faim.

Je souriais légèrement, le regardant s'avancer dans ma direction.

- Ça veut dire qu'il est probable que j'ai faim... Mais d'autre chose.
- D'autre chose ? Comme quoi ?
- Comme.. Toi.

Je ris en sentant ses mains glisser vers mon fessier.

- Je ne suis pas comestible. C'est dommage.
- C'est même très dommage.
- Tu me mangerais ?
- Carrément.

Je ris, mais reprend très vite mon air sérieux face au sien.

Ses mains, posaient sur mes hanches, commencent à soulever le plus délicatement possible mon t-shirt, me faisant reculer jusqu'à la baie vitrée.

Je n'avais plus les esprits clairs, je voulais juste.. Profiter de cet instant avec Kev.

¤¤¤

Je me réveille en sursaut lorsque j'entend Doby aboyer comme un fou. Je tourne la tête vers la place qu'occupe normalement Kev et remarque qu'encore une fois, il n'était plus là.

Je soupire en frottant mes yeux avant de tourner la tête vers le réveil qui indiquait 10h15.

Je me redresse doucement et enfile un t-shirt, sans oublier mon pantalon, cette fois, avant de sortir de la chambre, en attachant vulgairement mes cheveux.

Je souris lorsque j'entend la voix de Kev s'élever dans la pièce, mais remarque très vite la présence d'une fille. D'une femme.

Je déglutis en entrant dans le salon, laissant Doby me sauter dessus pour avoir une caresse.

- Doby !

Je lève les yeux vers Kev, un petit sourire aux lèvres. Bien que ce dernier avait fait une remarque à son chien pour qu'il me laisse tranquille, la petite bête à quatre pattes ne l'a, en aucun cas, écouté.

- Bonjour. Dit la femme en se tournant dans ma direction.

Je suis affreusement gênée de me présenter face à elle en pyjama, la tête dans le cake et les cheveux attaché comme de la merde.

- Bonjour. Souriais - je en échangeant un regard avec Kev.
- C'est ma mère, Nathalie. Et maman, j'te présente Alycia.

Un sourire se dessine sur les lèvres de la maman de Kevin lorsqu'elle tourne une nouvelle fois la tête vers moi.

- Kev m'a tellement parlé de toi que j'ai déjà l'impression de te connaître.

Je ris doucement, gênée.

- Oui, bah c'est bon maman. Noam m'a déjà fait le coup hier.
- Oh, ça va, ne sois pas gêné pour si peu. Lui répond sa mère. Je suis contente de faire enfin ta connaissance, Alycia.
- Moi aussi. Souriais - je.
- Combien de temps restes - tu sur Paris ?
- Je repars dimanche, dans l'après - midi...
- Dimanche, déjà ?
- Elle est là depuis Dimanche passé, hein.

Je souris au fait que Kev intervient.

- Est - ce que tu penses à emménager sur Paris ?

J'ouvre la bouche pour répondre, mais Kev me coupe la parole ;

- Oui, bon, c'est bon là maman, ça devient gênant.
- Je pose juste une question, Kevin, pas de quoi en faire un drame.
- Bah si. J'en fais un drame. Je... Je t'avais dit n'importe quelle question, sauf celle .. Poursuit - il, un ton plus bas.
- Roh, ça va, excuses - moi.

Elle pose son regard sur moi en souriant avant de lever les yeux au ciel.

Alors que mère et fils commençaient un petit débat sur les questions à poser et à ne pas poser, je me décide à répondre à la question de sa mère ;

- Paris n'est pas fait pour moi.

Ils arrêtent tout mouvement pour poser leurs regards sur moi.

- J'aime y être en tant que touriste, mais je n'aimerais pas y vivre...

Je n'ose pas affronter le regard de Kevin, bien que je le sentais sur moi..

- Oui, c'est compréhensible. Rien ne presse, de toute façon.

Elle souriait. Je voulais sourire, mais le fait de sentir le regard insistant de Kev sur moi m'en empêché.

Distance.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant