[Hypersensible]

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Jungkook était hypersensible. Cela faisait trois ans que je le connaissais et il avait fini par m'avouer sa maladie, c'était comme cela qu'il l'appelait.

Cependant, pour moi, c'était bien différent. Cette maladie dont j'avais pu en voir les effets était bien différente de comment Jungkook me la décrivait. En vérité, je la voyais plutôt comme une chance, un don, en quelques sortes.

Son cas n'était définitivement pas ordinaire, il fallait l'avouer. Depuis sa naissance, il avait développé des signes d'hypersensibilité et avait vécu une enfance compliquée.

Comment ces signes se manifestaient ? Et bien, Jungkook avait mal. Sa sensibilité ne s'arrêterait pas seulement au mental, mais s'étendait même jusqu'au physique. Sa peau était sensible, ses mains l'étaient aussi, ainsi que son dos, ses bras, son corps tout entier. Il ressentait tout, dupliqué par dix. Il vivait plus intensément, enfin c'était comme cela que je le voyais.

Jungkook sentait que sa respiration lui était indispensable pour vivre, que battre des cils chassait le flou de sa vision, qu'un frisson détendait l'intégralité de ses cellules et que bailler réapprovisionnait en oxygène tous les muscles de son corps. Tout cela n'était autre que le quotidien de Jungkook.

Et ça me fascinait. Jungkook me fascinait.

Non pas que ses talents en matière de vivre furent l'unique chose qui m'émerveillait chez lui, c'était son ensemble qui me transportait.
Jungkook était captivant à écouter, à voir parler, à voir sourire.

Il ne s'en rendait malheureusement pas compte, de ce qu'il était réellement.

Ce jour là, Jungkook était assis dans un parc, et j'étais à ses côtés. Mes yeux se baladaient sur lui, sans même que je ne m'en rende compte. C'était presque instinctif. Et il sentait mon regard, je le savais, mais je continuais.

Le vent vint nous déranger quelques secondes, qui me parurent une éternité. Sa peau, elle frissonnait. Il ressera ses bras contre son torse et pinça ses lèvres. Il devait avoir froid, sans doute plus que moi.

Je passais alors une main sur son bras, comme pour attirer son regard. Mes doigts glissèrent le long de sa peau et joignirent finalement les siens. Sa peau était chaude, plus que d'habitude. Ses yeux étaient posés sur moi, et il souriait.
Il savait mieux que moi que, chaque fois que ma peau rencontrait la sienne, cela ne lui était pas désagréable, contrairement à la plupart du temps.

Ses réactions, je les connaissais, je savais comment m'y prendre. Doucement.
Ne pas être trop brusque, inattendu, ni même trop rapide. J'avais appris à connaître Jungkook dans les moindres détails.

Si sa respiration était, ne serait-ce qu'un instant, saccadée, quelque chose le tracassait. Cela pouvait être un passant qui marchait, tout comme un oiseau s'envolant d'un peu trop prêt.

Je lisais son corps comme à travers les lignes d'un livre.
Il avait un language plus compliqué, mais pourtant si simple à comprendre.
Toutes les choses que l'on nous apprenait, la colère, la peur, la tristesse, toutes ces choses n'étaient que l'infime partie de ce qui composait Jungkook. Et je connaissais tout, sur le bout des doigts.

Son cœur qui battait dans sa poitrine soulevait joliment son torse, les cheveux qui chatouillaient son visage me donnaient l'envie de les repousser pour croiser une nouvelle fois son regard, ses lèvres entrouvertes laissaient s'échapper ses soupires si faibles qu'il me fallait tendre l'oreille pour les entendres.

Tout ça, Jungkook le sentait. Mais je n'avais plus envie de me cacher de lui. S'ils savait ce que je ressentais, ça m'était bien égal, car j'étais sincère.

Il était différent, et ça me plaisait plus qu'autre chose. Jungkook était encore plus unique qu'il ne l'était déjà.

Il m'avait souvent parlé de son enfance, quand ses pleurs ne pouvaient plus vider les flots de douleur que son cœur supportait. Supporter, Jungkook ne le pouvait pas.
Sa sensibilité sensorielle et morale lui avait attirée bien des ennuis. Il était trop fragile pour le monde qui l'entourait. C'était ce que son entourage disait de lui, mais en vérité, personne ne se souciait de le comprendre.

Si effleurer son bras par mégarde le faisait grimacer, les coups qu'il avait reçu durant ses jeunes années avaient du le détruire.

Mais son cœur s'était reconstruit, d'une couche aussi fine que la première, si facile à briser pourtant si belle.

Et quand les années supérieures arrivèrent, Jungkook demeura seul.
Je me souvenais encore de son visage meurtrit par ses histoires, chaque fois qu'il me les racontait.

Il ne pouvait faire semblant, il était comme il était et encore une fois, personne ne le comprenait. Alors il pleurait souvent, il essayait de se cacher. Son visage devenait livide depuis son réveil jusqu'au soir. Sortir le rendait malade, il était malade de ce qu'il était.

Jungkook en avait finit par se détester.

Puis, trois ans plus tôt, les études supérieures commençaient. Je l'avais remarqué, ce garçon si triste d'apparence.
Mais j'avais également remarqué que chaque fois que son regard se posait sur quelqu'un d'heureux, il souriait, que le vent le faisait grimacer, que la chaleur l'étouffait et que les regards le gênaient.
Tout ça, moi, je l'avais remarqué.

Et il le savait. Pourtant jamais une fois il ne m'avait sourit, ni même adressé un regard.
Il savait que je m'en étais rendue compte, de sa différence. Mais il ignorait, du mieux qu'il pouvait. Pourtant son corps le trahissait.

Jusqu'au jour où nous fumes côte à côte dans une même pièce. Ce jour là, j'aurais presque pu entendre son cœur battre.
Son premier coup d'œil dans ma direction était nerveux. Puis je lui avais sourit, alors il en avait fait autant.

Et jours après jours, je découvrais des choses sur lui, qu'il s'installait toujours au fond de la classe pour éviter les contacts, qu'il couvrait toujours ses bras, quand le temps le lui permettait.
Toutes ces choses qui semblaient futiles à première vue me permettait de le comprendre un peu plus.

Quand il me parlait, il évitait d'abord de croiser mon regard, puis il croisait ses bras contre son torse pour éviter de m'effleurer.
De jours en jours, ses yeux réussissaient à se frayer un chemin jusqu'aux miens, et ses bras retombaient sur ses cuisses.
Il évitait de parler trop fort, de peur que cela me dérange, il me souriait timidement de temps en temps et se gardait de tousser en ma présence.

Tous ces détails, durant trois ans, me surprenaient toujours.

Dans se parc et sur ce banc, nos épaules se touchaient. Jungkook ne semblait pas y prêter attention pourtant son visage s'était empourpré. Sa respiration avait aussi accéléré quand son regard avait croisé le miens.

Je découvrais ces nouveaux aspects avec délice.
Jungkook n'avait pas changé pendant tout ce temps, il avait évolué. Et merveilleusement bien.

Je l'aimais, il n'y avait pas de doute.

Et je ne pu m'empêcher d'imaginer les millions de frissons qui traversèrent son corps quand ses lèvres se posèrent sur les miennes.





















Hello ça faisait longtemps ! Et ouiii c'est un update sur le recueil de Jungkook, n'est-ce pas magnifique ? -tousse-
J'ai mis vraiment peu de temps à écrire ce os, je suis surprise de moi même ! J'étais très inspirée et c'était un sujet qui ma traversé la tête un soir. Alors je me suis dit pourquoi pas, ça change ! En tout cas j'ai beaucoup aimé l'écrire. Donnez-moi votre avis et vos impressions, n'hésitez pas ça me fait plaisir !
Merci d'avoir lu et merci de me lire ! ❤️

Musique :
Autumn Breeze by Jida

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⏰ Last updated: Aug 05, 2017 ⏰

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Jungkook [OS]Where stories live. Discover now