Chapitre 21.

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Owen et moi avons passés le reste de la nuit à se promener dans la Grosse Pomme, croisant de nombreux étrangers et parfaits inconnus qui nous sautaient dessus pour nous souhaiter la bonne année.
Bizarrement, Owen riait et semblait aussi heureux qu'eux. J'aurais pensé qu'il s'énerverait. Mais aujourd'hui il semble différent, il à l'air plus léger, plus apaisé et serein.
Aucun de nous deux n'a abordé le sujet du baiser que nous nous sommes échangé, mais il va pourtant falloir qu'on le fasses.

5 heures du matin, toujours dans les rues de New-York, j'aperçois un groupe de Jamaïcain jouant du tambour et chantant une chanson originaire de leur pays.
Un petit groupe de personnes sont arrêtés pour les écouter, et je tire Owen pour que nous fassions de même.
Ils pétillent la joie et le bonheur comme tout le reste de New-York, c'est agréable. C'est comme si l'année commençait parfaitement.

Un des Jamaïcains s'avance vers moi et me saisit par la main pour m'entraîner danser avec lui.
Je me prends alors au jeu, danse, chante et ris en oubliant tout les soucis que j'ai pu avoir. Ce soir je suis heureuse.
Owen ne cesse de rigoler alors qu'il me filme tout le long de la danse, puis à la fin de la musique je le rejoins.

On décide de continuer à marcher et dans une ruelle qui semble calme je prends mon courage à deux mains et me lance :

-Owen ?
-Oui ? me demande-t-il sans se douter de ce que je m'apprête à lui dire.
-Tu... Tout à l'heure, ça signifiait quoi pour toi ? me risque-je, mon cœur battant la chamade.

Je retiens mon souffle le temps de sa réponse, les mains moites et le regard vers le sol, trop honteuse pour le regarder à lui. Pourtant, je sais qu'il sourit.

-Tu parles de notre fameux baiser ? répond-il de sa voix enjouée et visiblement amusée.

J'acquiesce doucement, redoutant plus que tout au monde la réponse qu'il va me donner.

-Qu'est-ce que ça signifiait pour toi ? me questionne-t-il en perdant son ton joueur.
-Je t'ai demandée en première.

Je lève finalement la tête et mes yeux tombent directement dans les siens, qui m'adresse un regard étrangement doux que je n'avais jamais vu avant.

-C'était mal. répond-il finalement.

A ce moment là, j'ai l'impression que toute ma gaieté de la journée et la soirée disparaît en un claquement doigt.
Ma petite bulle s'effondre autour de moi. Je retombe brutalement sur Terre. À quoi est-ce que je m'attendais ? Il s'agit d'Owen après tout...

Face à mon silence qui perdure, il décide de poursuivre :

-Tu te rappelles que tu m'avais dis que tu étais dans une situation complexe avec un garçon ? Je ne sais pas où tu en es avec lui, mais c'était mal qu'on s'embrasse.

Alors tout ça tourne autour de Colton ? Un ami que je ne connais pas si bien que ça, que je fréquente depuis peu, mais qui ne mérite pas que je lui fasses du mal. Mais aussi et surtout, qui ne m'intéresse pas.

-Il... Il ne se passera jamais rien avec ce garçon. affirme-je en regardant droit devant moi.
-Pourquoi ?
-Il ne me plait pas.
-Est-ce que je te plais ?

Instinctivement, ma tête se tourne brutalement vers lui pour vérifier s'il est sérieux, et je peux voir qu'il l'est totalement.
Je ne m'attendais pas à cette question, et je ne veux pas y répondre.
Bien-sûr qu'il me plait. Ses cheveux clairs et ses yeux foncés, sa mâchoire carrée et ses sourcils marqués, sa prestance et son air arrogant, son tee-shirt noir et sa veste en cuir.
Tous les détails chez lui sont attirants, son sourire en premier. Même lorsqu'il esquisse cet insolant sourire en coin, il dégage un incorruptible charme.
Vient ensuite la façon qu'il a de regarder, fixer plutôt. Ses yeux sombres ne ressortent pas vraiment avec sa peau naturellement bronzée, mais je ne vois que ça.
Puis en troisième position, il y a sa voix. Grave et légèrement rauque, elle est aussi séduisante que tout le reste de son corps.
La façon qu'il a de se tenir est tout aussi attrayante. Certains diront qu'il a des allures de mauvais garçon, moi j'opterai pour quelqu'un qui ne compte jamais au grand jamais suivre les règles.
Tout chez lui semble fascinant et pourtant. Je ne peux pas lui avouer.

-Honnêtement Abby si tu ne comptes pas répondre à cette question il vaut mieux qu'on arrête cette conversation là. Je n'ai pas envie de tourner autour du pot. s'exclame-t-il face à mon nouveau silence.

N'ayant aucune envie que la discussion s'arrête ici en me laissant planer dans le doute et sans répondre à aucune de mes questions, je réponds :

-Oui tu me plais.

Je le sens s'arrêter de marcher, mais moi je continue, tête baissée.
Je sens mes joues rougir, étant complètement embarrassée et gênée de lui avouer ça. Et si lui ne ressent pas la même attirance ? Je passerai pour une idiote.

Il s'empare soudainement de ma main pour me faire arrêter et me tire vers lui, gardant une certaine distance.
Toujours le regard fixé sur mes chaussures, je n'oses aucunement lui faire face.
Comment se fait-il qu'il me fasses autant d'effet ?

-Abby tu veux bien me regarder ?

Je ne réponds simplement pas, et je l'entends soupirer face à mon attitude.
Je n'y peux rien, je ne peux pas affronter son regard brûlant après ce que je viens de dire.

-Tu ne m'as répondu. souffle-je doucement.
-Répondu à quoi ?
-Qu'est-ce que ça signifiait pour toi ?
-Je t'ai répondu.
-Tu m'as que c'était mal, pas si ça signifiait quelque chose pour toi.

Je me risque à finalement lever mon regard vers lui, ses yeux parcourt entièrement mon visage, s'arrêtant quelques secondes sur mes lèvres.
Il ouvre la bouche pour parler mais la referme immédiatement.
Je sens soudainement ses mains attraper mes hanches et me coller contre lui, et sans que je ne m'y attendes, ses lèvres se posent une nouvelle fois sur les miennes.
Je passe mes bras autour de sa nuque pour le rapprocher encore plus de moi, et je savoure totalement le baiser qu'il me donne.
Je sens mon ventre en feu, et ma tête est prête à exploser.
La sensation qu'il me procure, je ne l'avais jamais ressentie auparavant.
À bout de souffles, il se détache de moi, son front contre le mien et souffle doucement :

-Je ne te le demanderais qu'une fois Abby, est-ce que tu veux essayer quelque chose avec moi ?

Mon estomac se tord à l'entente de sa question. Essayer quelque chose avec lui ? Est-ce que le fait que je ne veuilles plus quitter ses bras, plus me séparer de ses lèvres, et le garder près de moi me prouvent que je veux essayer quelque chose avec lui ? Oui.
Et pour toute réponse je l'embrasse en souriant contre ses lèvres.

-Donc... Owen Walker serait mon petit ami ? me risque-je en espérant bien avoir compris ce qu'il voulait dire.
-T'as dis quoi là ? me demande-t-il en riant.
-Owen... soupire-je.
-Non répète le. s'amuse-t-il ce qui me provoque un rire.
-Je répéterais pas.
-Alors, on est en couple ? demande-t-il en retrouvant son sérieux.
-Si tu penses pouvoir me supporter. rie-je en passant une main dans ses cheveux.
-Je pense que je vais pouvoir. répond-il en me serrant encore plus contre lui.

If I trust youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant