If I trust you

Chapitre 6.

Black Friday.

Assis dans la voiture, mes parents et Brook admire le paysage de Boston, tant dis que "Les Beatles" emplissent le silence enthousiaste.

Alors qu'il est encore tôt, nous roulons vers Assembly Row pour le Black Friday.
Les embouteillages s'enchaînent et je crains qu'il n'y est plus rien dans les magasins.

Après avoir bataillé près de trente minutes pour trouver une place de parking, nous arrivons enfin dans le centre commercial.
Mes parents prennent la décision de faire les magasins de leur côté, sûrement pour commencer les achats de noël.

-On y va ? me demande Brook en m'indiquant Kenneth Cole. Je voudrais trouver quelque chose pour...
-Willy ? je réplique, moqueuse.
-William. rétorque-t-elle.

Nous entrons dans la boutique et alors qu'elle se dirige vers l'espace homme, je vais vers celui pour femme.
Je réalise qu'il y a beaucoup moins de personnes qu'il n'est censé avoir lors d'un black friday. Il y a la même foule que lors d'un samedi.
Je parcours les rayons et m'arrête sur une simple robe noire, aux épaisses bretelles et au décolleté rond.

Je cherche la taille, la saisie, et la retourne plusieurs fois.
Je dois avouer que je la trouve jolie, mais trop chers pour un si simple modèle.

-Essaye la.

Je sursaute et me retourne vers la voix grave qui m'était destinée.
J'aperçois avec surprise Owen, qui se tient contre le mur à quelques mètres de moi.
Il m'adresse son fameux sourire en coin et avance dans ma direction.

-Bonjour.

Il lâche un petit rire et lève un sourcil devant ma réponse pitoyable.

-Qu'est-ce que tu fais ici ? je demande avant de reposer la robe à contre-coeur.
-Je m'ennuyais alors je me suis dis "pourquoi pas faire un tour ?" et puis je me suis retrouvée face à la boutique préférée de ma mère, et j'ai pensais qu'elle aimerait bien un cadeau de noël qui vienne d'ici.
-Et donc ?

Je commence à marcher, et Owen me suit.

-Et donc je me suis rendu compte que je n'avais aucune idée de ce qui l'intéresserait vraiment.
-C'est ta mère, t'es censé connaître ses goût.
-Je suis un mec, Abby.
-Et ?
-Eh bien, je suis dans l'incapacité de comprendre les femmes. Et encore moins celles d'un certain âge.

Je rigole et secoue la tête.

-Par exemple : pourquoi as-tu reposé cette robe ?
-Parce que.
-Elle ne te plait pas ?
-Si, mais elle n'en vaut pas la peine. Je pourrais en trouver des centaines comme ça, dix fois moins chers.
-Tu vois, vous chercher la complexité. Elle te plaît, tu la prend, si elle te plaît pas, tu t'arrête pas dessus. Moi je suis sûre qu'elle t'irait à merveilles.

Il lève sa main gauche et je vois qu'il a reprit la fameuse robe.

-Je rêve. m'exclamais-je.
-Qu'est-ce que ça te coûte ?
-Du temps.
-Oh, je t'en pris. T'as dix-neuf, t'as tout le temps devant toi.
-Comment tu sais ? Et puis quoi ? Fais pas l'ancien, tu dois avoir un an de plus que moi. Je pourrais avoir un accident à tout moment.
-Tu m'a dis que t'étais en première année, moi je suis en dernière.

Je lève les yeux au ciel et il ricane.
Soudainement, il saisit mes épaules et me dirige.

-Qu'est-ce qui te prend ?

Il ne répond pas et se contente de m'emmener droit vers les cabines d'essayages.
Visiblement, rien ne l'arrête.

-T'en as pour deux minutes.